[L’Avenir] Les députés nationaux du Nord-Kivu toutes tendances politiques confondues ont pointé du doigt le Rwanda de Paul Kagame comme élément déstabilisateur du Congo en complicité avec certaines autorités supérieures de l’Armée et de la police congolaise. Ils ont recommandé pour ce faire, le changement de la chaîne de commandement, la poursuite et la mise en justice des officiers traîtres, exclure toute négociation avec le M23 et la délocalisation du choix de Kampala pour y discuter de la constitution d’une force neutre compte tenu de son agression dans l’histoire récente à la RD Congo.
C’est au cours de la clôture de la session extraordinaire d’hier jeudi 19 juillet 2012 que les élus du Nord-Kivu toutes tendances politiques confondues sont montés au créneau. Ce, après le discours de clôture de l’honorable Président de l’Assemblée nationale. Du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, le Porte-parole des élus légitimes du peuple nord-kivutien, le député national Konde Vila Kikanda a été chargé de prendre la parole en vue d’exposer sur la grave situation sécuritaire qui prévaut dans la province du Nord-Kivu. Les élus du Nord-Kivu ont constaté que la situation sécuritaire actuelle est préoccupante, critique et dramatique, surtout après la prise des localités de Jomba et Bunangana, ainsi que des cités de Rutshuru, Kiwanja et Rumangabo par les rebelles du M 23. Le caucus de députés du Nord-Kivu a fait savoir également que l’espace sous opération militaire est aussi grand que le Rwanda et depuis deux jours, la localité de Ndjingala ainsi que la cité de Walikale sont en proie à de violences du groupe armé Raiha Mutomboki.
Les mêmes élus déplorent le fait que les terrains jadis occupés pas les éléments des FARDC ont été récupérés par les rebelles du M 23 qui ont profité de la relève des militaires des FARDC pour occuper les localités précitées ; les rebelles du M23 bénéficient clairement de l’appui du Rwanda et probablement d’autres pays voisins qui n’ont exprimés aucune alerte à l’entrée du M 23 à Bunagana ; des défections dans les rangs des FARDC ont précédé cette dégradation de la situation sécuritaire. Il est claire pour les députés du Nord-Kivu que le Rwanda est derrière la déstabilisation du Congo en organisant une vaste campagne de recrutement des jeunes, mineurs et adultes par le M 23 est actuellement en cours à Goma, Rutshuru, Masisi, Lubero et dans certaines villes frontalières des pays voisins ; aussi dans la chefferie de Watalinga, près du Mont Ruwenzori dans le territoire de Beni.
Plusieurs groupes armés pullulent
Dans leur déclaration, les élus du Nord-Kivu ont souligné également que plusieurs groupes armés tant étrangers que locaux écument actuellement la province et sèment la désolation dans le chef de la population. Par ailleurs, les députés élus du Nord-Kivu sont consternés de constater que malgré tous les efforts et les contacts entrepris auprès des gouvernants et malgré la convocation d’une plénière à huis clos à l’Assemblée nationale, la situation sécuritaire dans cette partie de la République continue a attendre davantage d’attention et d’engagement et la situation de dégrade de jour en jour.
Dans cette même lignée, les élus du peuple Kivu exigent la paix à tous ceux qui ont eu à solliciter leurs suffrages en vue de gouverner le pays. Ils exhortent fermement également à toutes les autorités compétentes à honorer l’engagement pris face au peuple de lui accorder la paix et la sécurité ; car meurtri dans sa chair et son âme, les députés nationaux du Nord-Kivu sont étroitement liés au sort que lui imposent les ennemis de la vie, de la paix et de la République, notamment le M 23 et ses parrains et ses alliés où qu’ils se trouvent.
Les recommandations des élus aux autorités
Affligés et meurtri dans sa chair et son âme, les élus recommandent au Président de l’Assemblée nationale d’organiser d’urgence, dans les formes constitutionnelles les plus appropriées, une rencontre mixte Gouvernement – parlement en vue de définir conjointement la position de la RDC sur le mandat, la composition, la taille et l’espace opérationnel de la Force neutre décidée par la CIRGL aux fins de consolider les synergies des institutions de la République, nécessaires à la gestion de la crise de l’Est du Congo.
Au gouvernement, de procéder dans le plus bref délai au changement de toute la chaine de commandement de l’Armée, de la police et des services de sécurité responsables de la débâcle actuelle ; de déposer plainte contre le Rwanda auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies et à la Cour Internationale de Justice de la Haye afin qu’il cesse de servir de terrain de conception, de financement, de recrutement et de base arrière de M23 et de tout autre mouvement de déstabilisation de la RD Congo ; de rejeter toute idée de négociation avec M23 et les autres groupes armés responsables de la dégradation de la situation sécuritaire au Nord Kivu et dans la partie Est en général, etc.
Aux Cours et Tribunaux, de poursuivre et sanctionner les militaires présumées auteurs de trahison, d’affairisme et de détournement de la solde des militaires et d’enrichissement illicite sur le dos de leurs subalternes ; de poursuivre et de sanctionner les acteurs politiques et autres leaders présumés auteurs de trahison et de complicité avec l’ennemi.
A la population, de rester vigilante, unie et sereine, de continuer à soutenir les FARDC et de ne pas céder aux discours haineuse y divisionnistes ; d’éviter tout acte de vandalisme, d’incivisme et de xénophobie ; de ne pas se faire recrutée ou manipulée par des acteurs politiques en mal de positionnement. A la Monusco, d’appliquer réellement le chapitre VII de la Charte des Nations Unies s’agissant de la protection des populations civiles.
L’Avenir