(Le Potentiel)
Les experts du ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel viennent de terminer l’atelier d’élaboration du nouveau programme du cours d’éducation civique et morale. Avec cet atelier, le cours d’Education civique et morale enseigné dans les écoles secondaires du pays intègre désormais une dimension essentielle relative à la sécurité et surtout à la Police Nationale Congolaise
La matière relative à l’organisation, aux missions, rôles et fonctionnement de la Police nationale congolaise (PNC) vient d’être intégrée dans le programme national du cours d’éducation civique et morale, enseigné dans les écoles secondaires de la République démocratique du Congo. Tel est le résultat d’un atelier regroupant huit experts de la Direction des Programmes scolaires et matériel didactique du ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP), avec l’appui du Programme Redevabilité du Secteur de Sécurité et Réforme de la Police (SSAPR), financé par la Coopération britannique.
L’objectif visé par cette intégration est double: d’une part, aider les élèves congolais à améliorer leur connaissance sur le fonctionnement et les missions de la Police nationale congolaise, leurs droits et obligations dans le cadre de la réforme de la PNC en cours; d’autre part, les impliquer dans la gouvernance démocratique du secteur de sécurité.
Cette initiative répond à la loi organique consacrant la réforme de la Police Nationale Congolaise (PNC) promulguée en août 2011 par le président de la République. Une réforme axée sur la mise en œuvre de la doctrine ou le nouveau mode de fonctionnement de la PNC qui est la police de proximité.
A la cérémonie de clôture, le mardi 2 septembre 2014, le directeur Timothée Landu Mabula a, au nom du secrétaire général de l’EPSP, sollicité de la Coopération britannique, l’accompagnement dans la formation des enseignants sur toute l’étendue du territoire national. « Quelle que soit sa qualité pédagogique, un programme ne peut produire des effets sur le terrain que si les formateurs sont bien formés », a-t-il déclaré.
Pour sa part, le Directeur du Programme SSAPR a apprécié la qualité du travail abattu par les experts. « Nous sommes fiers des résultats de cet atelier ; nous avons privilégié la qualité et c’est ce qui est fait », a reconnu Liévin Mayanga. Il a, lui aussi, souhaité la poursuite de ce partenariat avec l’EPSP afin de parachever cette belle œuvre.
Processus en trois étapes
D’abord, depuis 2011, la composante Redevabilité Externe du programme SSAPR a mis en œuvre une stratégie consistant à former des enseignants du cours d’Education civique et morale, des inspecteurs provinciaux de l’EPSP ainsi que des chefs d’établissements scolaires en matière de réforme de la Police nationale, et cela dans les trois provinces pilotes du programme, à savoir le Bas-Congo, le Sud-Kivu et le Kasaï Occidental.
Un partenariat a ainsi été réalisé avec 34 écoles secondaires à Kananga, 35 écoles à Matadi et 35 écoles à Bukavu. Pendant trois ans, plus de 250 enseignants ont été formés et près de 40.000 élèves ont été sensibilisés dans cette matière.
Cette expérience a suscité l’intérêt d’autres écoles secondaires non ciblées, notamment dans la province du Bandundu, lesquelles ont reçu des documents au titre de matériels didactiques, par l’entremise du Comité de Suivi de la Réforme de la Police (CSRP).
Deuxième étape: sur recommandation du ministre de l’EPSP, le Secrétaire général dudit ministère a agréé le module appelé «Vade-Mecum de l’enseignant de l’éducation civique et morale sur la Police nationale» et un « Guide pédagogique» élaborés au cours d’un atelier en mars 2014 par des experts de l’EPSP, de la PNC et du SSAPR mais aussi des experts indépendants.
Troisième étape, la Direction des Programmes Scolaires et Matériel Didactique (DIPROMAD) vient d’organiser, sur base des directives du Secrétaire général de l’EPSP et avec l’appui du SSAPR, l’atelier qui s’est achevé ce mardi 2 septembre.
Avec cet atelier, le cours d’Education civique et morale enseigné dans les écoles secondaires du pays intègre désormais une dimension essentielle relative à la sécurité et surtout à la Police Nationale Congolaise, en pleine réforme, et dont l’une des innovations palpables est son fonctionnement sous le modèle police de proximité, une police professionnelle, intègre, apolitique et au service des citoyens et des communautés.
Cette intégration constitue un apport incontestable pour la jeunesse congolaise qui, à travers le nouveau programme d’éducation civique et morale, va changer la perception qu’elle a de la PNC et de son rôle au sein de la société.