(Le Potentiel)
La SADC et la CIRGL ont dernièrement accordé un délai de 6 mois à tous les éléments des FDLR encore actifs dans l’Est de la RDC de se rendre volontairement. De l’avis du chef de la Monusco, Martin Kobler, ce timing ralentit la pression du processus de la reddition des rebelles hutu rwandais.
La lenteur observée dans le processus de la reddition volontaire des miliciens de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), lancé depuis plus de deux mois dans l’Est de la RDC, préoccupe au plus haut point la Mission de l’Onu en République démocratique du Congo.
Au cours de la récente conférence de presse hebdomadaire de son organisation, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, a évoqué quelques raisons qui sont, à son avis, à la base du blocage observé dans cette opération.
Pour le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilité du Congo (Monusco), le délai de six mois accordé au processus de la reddition volontaire des miliciens des FDLR par la Communauté du développement de l’Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) freine cette activité. Cela en diminuant la pression du processus de désarmement volontaire des rebelles hutu rwandais.
Selon lui, ce timing risque de donner aux combattants des FDLR le prétexte de tirer inutilement les choses en longueur.
La deuxième raison est liée aux revendications politiques que ne cessent de formuler les responsables de ce groupe armé à l’endroit du régime de Kigali.
Ces rebelles exigent d’être bien protégés à leur retour au Rwanda pour la simple raison qu’ils veulent participer activement au processus politique à Kigali.
A vrai dire, les miliciens des FDLR « cherchent une solution politique ». Et pourtant, « la Monusco ne peut pas s’ingérer dans les affaires politiques d’un pays », a indiqué Martin Kobler.
Malgré « les manœuvres dilatoires » observées dans le processus de la reddition volontaire des éléments des FDLR, la Monusco ne désarme pas. Elle fait savoir que « l’option militaire reste toujours sur la table ».
Plus de deux mois après l’opération de cette reddition volontaire, le processus DDRRR (Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration) a enregistré, à ces jours, environ 230 éléments des FDLR sur plus de 2 500 attendus.
Tout compte fait, certains observateurs estiment que les inquiétudes du chef de la Monusco sont fondées dans la mesure où les rebelles hutu rwandais font, sans doute, fi au délai de 6 mois de la SADC et de la CIRGL. Pour preuve, ils demeurent encore actifs dans l’Est de la RDC. Ils y commettent des exactions contre les populations civiles.