(Mediacongo.net)
Pour sa part, le colonel Tito plaide non-coupable. Pourtant, le cellulaire d’un de ses garde-du-corps avait été ramassé dans le périmètre du lieu de l’assassinat.
La Cour opérationnelle du Nord-Kivu a poursuivi hier mercredi 8 octobre l’instruction juridictionnelle de l’affaire de l’assassinat du colonel Mamadou. C’est la journée de mardi dernier qui a vu passer devant la barre de grosses cylindrées des Fardc aussi bien comme prévenus qu’en tant que renseignant. Le premier dans cette catégorie à déposer est le général Muhindo Akili Mungo, commandant de l’opération » SOKOLA » contre les ADF/NALU.
Pour lui, il n’y a pas de doute possible, ce sont les rebelles ougandais des ADF/NALU qui sont à la base de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala élevé à titre posthume au grade de général de Brigade. Pourquoi ? Par le mode opératoire des assaillants qui correspond à celui des ADF/NALU.
Pourtant, cette thèse qui avait été évoquée au lendemain de l’assassinat est très peu convaincante. Même le gouvernement central qui l’avait soutenue à bras le corps l’avait abandonné depuis pour privilégier un coup à l’intérieur des Fardc.
Ce qui est du reste plus plausible. Pourquoi alors lui, le général Muhindo qui avait des éléments de son unité spéciale chargée de l’opération » SOKOLA » à sa disposition n’est pas allé à la rescousse du convoi de Ndala attaqué non loin de là ? A cette question, Muhindo soutient qu’à ce moment là, ses hommes ne pouvaient pas intervenir car ne disposant pas encore du ravitaillement à cet effet.
LE PRINCIPAL SUSPECT A DEPOSE
A cet effet, un autre colonel des Fardc a déposé comme aussi comme renseignant. Il s’agit du colonel Yav Avulu qui a la charge de la logistique de l’opération » SOKOLA « .
D’autres personnages importants à comparaître non comme renseignants mais prévenus, ce sont les deux colonels, le commandant-place Beni et le chef des Renseignements militaires.
Le premier, nommé Tito Bizuri est pour le Parquet militaire, le principal suspect dans cette affaire criminelle. Mais comme il fallait s’y attendre, il a plaidé non coupable. Pouvait-il en être autrement quand on sait que le principe du droit est que c’est l’Accusation, donc le Ministère public qui apporte la preuve pour étayer les faits et non les accusés.
Devant la Cour opérationnelle, le colonel Tito Bizuri a déclaré qu’il s’est rendu sur le lieu de l’embuscade pour y assurer la sécurité sur ordre et appel du commandant du 81e secteur des FARDC qui, lui, était déjà sur place. Si tel est le cas, comment alors se fait-il qu’on ait ramassé dans le périmètre du lieu de l’assassinant le téléphone cellulaire de l’un de ses garde-du-corps ?
La réponse de Bizuri à la Cour opérationnelle est que ses hommes tentaient d’éviter le tir d’une grenade lancée par l’un des garde-du-corps de Mamadou Ndala qui s’est mis dans une folle colère après la mort de son chef. C’est dans cette pagaille que son garde-du-corps a fait tomber son téléphone cellulaire.
Le colonel Tito Bizuri a poursuivi sa déclaration en disant qu’il ne comprend pas rien du tout et est surpris de son arrestation depuis huit mois. Il estime qu’il ne s’agit là ni plus moins que d’un acharnement contre sa personne. Quant à son autre collègue colonel du nom d’Ildefonse Ngabo, chef des Renseignements de la garnison de Beni-ville, il a aussi comparu comme prévenu.
DISPARITION INOPINEE DE NGABU
Bientôt une semaine depuis que la Cour opérationnelle instruit l’affaire de l’assassinat de Mamadou Ndala. On retient que le procès est entaché de la disparition inopinée du chauffeur de Mamadou Ndala, le sergent-major Arsène Ngabu Ndongala que l’on pouvait opposer à tous les prévenus.
Et même à certains témoins, comme des cultivateurs qui se trouvaient près du lieu du crime qui ont déclaré au Ministère public par exemple que la Jeep de Ndala n’a pas pris feu au lieu de l’embuscade. Mais que le chauffeur l’a conduite sur une certaine distance et c’est là où elle a pris feu.
Tout cela tourne autour de Ngabu. Après quelques audiences de la Cour, il se dégage toujours deux pistes. Celle des ADF/NALU subitement relancée par le général Muhindo de l’opération » SUKOLA » et celle interne aux Fardc. Mais jusqu’ici on n’a pas vu le carré se refermait sur un prévenu ou la Cour confondre un renseignant pour le muer en prévenu.