(Groupe l’Avenir)
A la suite d’une conférence tenue à Kinshasa du 30 octobre au 1er novembre 2013, et visant à dresser un bilan des stratégies nationales de protection des Défenseurs des droits humains (DDH) en RDC, en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes du secteur, il a été créé en janvier 2014, un Comité de suivi de ces stratégies. Ce Comité de suivi, voulu et recommandé par l’ensemble des participants à ladite conférence, membres de la société civile et délégués des institutions publiques, a reçu de ces derniers, le mandat de poursuivre les efforts en vue de la mise en application effective des recommandations discutées et validées au cours desdites assises.
Un constat avait alors émané des débats quant à l’importance de poursuivre de manière coordonnée, les efforts de sensibilisation et d’influence envers une série d’acteurs sur le rôle essentiel des DDH pour la bonne continuité du processus de démocratisation. A ce jour, le défi persiste et le travail à accomplir demeure toutefois considérable en vue d’impulser un changement sur les perceptions et les priorités.
C’est ainsi que ce Comité de suivi a eu à adopter un plan stratégique national de protection des défenseurs des droits humains, en vue de renforcer les cadres de protection opérationnels et législatifs essentiels à l’action de ces DDH dans le pays. Cette stratégie fait suite à près d’un an de réflexions et d’actions concertées visant à assurer les assises solides d’un plaidoyer unifié en faveur des DDH.
Et, le rapport de ce plan stratégique national a été présenté hier à Kinshasa par le coordonnateur du Comité de suivi des stratégies nationales de protection des DDH, Me Sylvain Lumu Mbaya. C’était dans la salle polyvalente « Paradis M » dans la commune de Lingwala.
Quatre priorités du plan stratégique national de protection des DDH en Rdc
Il sied d’indiquer que ce plan d’action propose des moyens de relever le défi que constitue la sécurisation du travail de promotion et protection des droits humains en RDC. Il distingue quatre priorités essentielles à l’accomplissement de cet objectif.
Notamment l’adoption de la Loi portant protection des DDH par le Parlement de la République ; l’installation et l’opérationnalisation de la Commission nationale des droits de l’homme, accompagnée de la création d’une structure interne destinée à la protection des DDH ; la révision officielle du projet de la Loi-cadre sur le Barreau, pour y intégrer des garanties de protection des avocats en tant que défenseur des droits humains de par leur profession relatives aux droits humains (liées par exemple à la bonne gouvernance, au procès équitable et au genre) ; et enfin, initier la mise en place d’un cadre national de concertation sur la protection des DDH permettant un partage d’informations et une consolidation de bonnes pratiques au sein de la société civile.
Afin d’assurer leur efficacité ainsi qu’un maximum d’impact, note-t-on, les actions convenues feront appel à une collaboration importante et régulière de la part des acteurs œuvrant à la protection des DDH. C’est pour cette raison que le Comité de suivi enjoint ses partenaires congolais, régionaux et internationaux à soutenir résolument son action afin d’assurer le succès de ce plan qui permettra, à terme, de réduire de façon drastique et pérenne les risques et menaces associés au travail des DDH, a indiqué Me Lumu sur cette question au cœur des enjeux.
Signalons par ailleurs que le Comité de suivi a été également présenté hier au cours de cette même activité par M. Junior Safar. Le débat qui s’en est suivi a permis d’éclairer la lanterne des uns et des autres sur les stratégies nationales de protection des Défenseurs des droits humains (DDH) en RDC.