Recrudescence des activités des rebelles ougandais de la LRA en RDC

(Mediacongo.net)

Les Nations unies ont fait état mercredi 8 octobre à Kinshasa d’une recrudescence des activités des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) dans le nord-est de la République démocratique du Congo.

Il y a une recrudescence des activités de la LRA dans les districts du Bas et du Haut-Uélé en Province-Orientale, a affirmé le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole militaire de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) lors d’une conférence de presse.

Ces rebelles ougandais opèrent actuellement en petits groupes et s’illustrent depuis un certain temps par des kidnappings et des pillages, a-t-il ajouté.

Fin juillet, une position de l’armée congolaise avait été attaquée par plusieurs dizaines de combattants de la LRA dans le district du Bas-Uélé, frontalier de la République centrafricaine.

Selon un expert de la région souhaitant conserver l’anonymat, la LRA se renforcerait actuellement en RDC, grâce à l’arrivée d’hommes venant ou revenant de Centrafrique.

Le colonel Basse a cependant estimé que la LRA n’avait plus sa capacité de nuisance [au Congo] d’il y a deux ou trois ans. Il a affirmé que la Monusco avait envoyé des renforts dans la région du Bas et du Haut-Uélé pour venir en appui aux activités menées par l’armée congolaise pour neutraliser ce groupe rebelle.

Selon l’ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes ces 27 dernières années en Afrique Centrale. Elle est accusée d’avoir enlevé plus de 60.000 enfants.

Les Etats-Unis offrent 5 millions de dollars pour la capture de son chef et fondateur Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale avec trois de ses lieutenants.

La LRA a été créée dans le nord de l’Ouganda en 1987 sur les ruines du Mouvement du Saint-Esprit de la prêtresse Alice Lakwena, qui serait apparentée à Jospeh Kony, prophète auto-proclamé.

Chassée en 2006 d’Ouganda par une offensive de l’armée, elle s’est scindée en plusieurs petits groupes éparpillés dans les forêts des pays voisins. Elle est présente en RDC – où elle compterait au maximum quelques centaines de combattants – en République centrafricaine et au Soudan du Sud.

Au cours de la conférence de presse, le colonel Basse a par ailleurs reconnu qu’un autre groupe rebelle ougandais présent en RDC, l’Alliance des forces démocratiques (ADF) conservait encore sa capacité de nuisance en dépit des coups qui lui ont été portés depuis le début de l’année par l’armée congolaise avec le soutien de la Monusco.

Tant que la direction du mouvement n’est pas décapitée, nous restons vigilants, a-t-il ajouté, alors qu’une ONG congolaise, la Société civile du Nord-Kivu, a dénoncé un regain d’attaques meurtrières des combattants de l’ADF dans cette province de l’est de la RDC.

La même ONG a également affirmé que le Mouvement du 23 Mars (M23), rébellion congolaise vaincue en novembre 2013 après 18 mois d’existence, se réorganisait au Nord-Kivu. La Monusco a indiqué lors de la conférence de presse qu’elle n’avait pu trouver aucune preuve étayant ces informations et que celles-ci devaient être considérées à l’heure actuelle comme des rumeurs.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe