Ventre mou !

(La Prospérité)

Après quelques mois d’accalmie dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, des bruits de bottes sont encore entendus ça et là, non pas à Goma et ses environs, mais bien à Beni, ville située un peu plus au nord de la province du Nord-Kivu. Des rebelles de l’ADF/Nalu y sèment la terreur. Il y a peu, ils ont donné la mort à des paisibles citoyens dont le nombre avoisine quatre vingt personnes, parmi lesquelles plusieurs enfants. A considérer leur mode opératoire, tel que rapporté par plusieurs sources, ces éléments s’activent à étendre leurs activités macabres sur l’ensemble de cette partie de la province du Nord-Kivu. Ainsi, la ville Beni devient le ventre mou d’une nouvelle tentative de résurgence du mouvement rebelle. Attendu à Beni, dans les tout prochains jours, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, s’y rendra probablement à double titre : d’abord, pour exprimer sa compassion à toutes les familles éplorées, victimes des attaques barbares, terroristes des rebelles ougandais d’ADF/Nalu. Ensuite, il sera question de voir comment arrêter des stratégies susceptibles de désamorcer une nouvelle crise, en gestation. Ça vaut la peine et le cas doit être pris avec beaucoup de sérieux, pour ne pas mettre le pays en position de toujours et continuellement subir les faits. Le triptyque diplomatie-dialogue et puissance de feu, doit être impérativement mis en œuvre. Le premier aspect devra conduire à convaincre l’Ouganda, pays membre de la CIRGL, à envisager comment ouvrir ses frontières pour le retour au bercail des éléments ADF/Nalu. En second lieu, tenter de convaincre l’ensemble de troupes à désarmer, autant que les FDLR, pour le Rwanda. D’ailleurs, la présence de l’Envoyé Spécial des Nations Unies dans la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit constitue un atout pour le règlement de cette situation belliqueuse. Enfin, il faille recourir à la puissance de feu. Une action concertée FARDC et brigade d’intervention de la mission onusienne au Congo sera d’une appréciable efficacité, pour mettre hors d’état de nuire cette bande de criminels et ses affidés. Ce que le Chef de l’Etat ne peut aucunement oublier, c’est de mettre à contribution les efforts et la vigilance de la population, l’incitant à opposer une résistance farouche pour ne pas laisser évoluer cette entreprise qui provoque désolation dans le milieu des congolais. A Kinshasa, en 1998, la population de la partie Est de la ville avait mâté une rébellion, avant que l’armée ne vienne parachever le boulot entrepris par les kinois, en utilisant des moyens conséquents. Sans cela, la ville de Beni restera le ventre mou.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe