(Forum des As)
Les participants à l’atelier organisé dans le cadre des activités marquant le cinquantenaire du Parti lumumbiste unifié (Palu) ont été édifiés, le samedi 15 novembre, sur » L’état de la mise en œuvre des six engrangements de la RDC souscrits aux termes de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Déclaration de Nairobi « .
Premier intervenant du jour, François Muamba a fait le point sur l’évolution de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Accord qui a consacré la fin du processus des négociations de Kampala entre le Gouvernement de la RDC et les différents groupes armés dont l’ex-M23.
Au cours de son intervention, le coordonateur du Mécanisme national de suivi (MNS) de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a relevé les actions déterminantes dans le secteur de la sécurité et de la justice. Il a rappelé à l’assistance réunie au Fleuve Congo hôtel que parmi ces réalisations figure » un ensemble de textes juridiques pour un fonctionnement harmonieux de l’armée en cours d’élaboration ». Ce, en vue d’améliorer les conditions de vie des hommes des troupes et de distinguer les chaînes de commandement et définir la doctrine d’emploi des forces.
Pour François Muamba, en commun accord avec certains partenaires, le Gouvernement envisage de mettre en place une structure technique de suivi de la réforme de l’Armée. Mais en attendant cette opération, poursuit-il, » la bancarisation de la paie des hommes des troupes est effectuée à plus de 90% et plusieurs écoles et centres d’instruction ont été ouverts ». « Cette vision permet à la formation des hommes en uniformes de se poursuivre en vue de la constitution des unités à réalisation rapide « , déclare le coordonateur du MNS.
La Cour opérationnelle juge les attaques des ADF
Rares sont ceux qui savent que l’affaire de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala connue par la Cour militaire opérationnelle siégeant dans la ville de Beni est déjà prise en délibéré pour un jugement devant intervenir dans le délai légal. Juste après, la même juridiction a été saisie par le ministère public (Parquet militaire) pour juger une autre affaire. A savoir, celle des attaques-surprises des islamistes ougandais des ADF/NALU qui ont massacré à la machette près de 200 personnes dans Beni-ville et Beni-Territoire.
C’est encore le lieutenant-colonel Birocho Nzanzu qui est une nouvelle fois à la barre, lui pour qui le Parquet militaire représenté par le général Munkutu a requis la peine de mort dans l’assassinat du héros de la guerre, le colonel Mamadou Ndala. Le ministère public l’accuse cette fois avec un autre colonel des Fardc, un certain Kamuleta, d’être en collusion avec les ADF dans les massacres à la machette perpétrés à Beni-ville et Beni-Territoire.
Tous les témoins à charge que le ministère public a fait défiler dans cette cause, tous combattants des ADF, ont montré comment le colonel Birosho est des leurs et qu’il n’est pas seul dans cette forfaiture. Tous ont montré comment l’accusé, a par le passé, livré des équipements de guerre et des tenues militaires des Fardc aux ADF. Il donne aussi des renseignements sur diverses opérations à mener par les Fardc.
Un autre témoin a déclaré devant le colonel Birosho que ce dernier a deux statuts. Il est lieutenant-colonel des Fardc mais dans leur rébellion dont Birosho fait aussi partie, il a le grade de « général ». C’est donc le général Birosho. Comme dans l’affaire Mamadou Ndala, l’incriminé a tout rejeté.
LES MASSACRES CONTINUENT
Mais le Parquet a promis de le confondre prochainement avec des révélations d’un colonel impliqué dans des massacres à la machette dans le chef des ADF. Ce n’est qu’une partie remise. Dans l’entretemps, les massacres à la machette continuent de plus belle dans Beni-Territoire.
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Beni-Mbao, 20Km de Beni-ville, 4 personnes ont été découpées à la machette. C’est la Société civile locale qui a livré cette information confirmée par l’autorité territoriale puis par les Fardc qui disent avoir pourchassé les 4 assaillants qu’ils ont tués tandis qu’une cinquième personne grièvement blessée toujours à la machette a rendu l’âme devant les forces loyalistes.
PERCER LE MYSTERE DES ATTAQUES
Ce qui signifie qu’on n’a pas encore réussi à percer le mystère de ces attaques qui restent entier. Si jusqu’au week-end dernier, les ADF ont continué à terroriser à la machette, le temps est venu de tenter de décrypter leur message. Car même au moment où celui qui incarne toute la puissance publique est dans les lieux, les ADF opèrent sans désemparer, c’est que la situation est critique. Egorgement à la machette veut dire répandre la plus grande terreur dans le septentrion du Nord-Kivu.
Le but poursuivi est d’accréditer la thèse loufoque selon laquelle le Président Kabila ne gouvernerait qu’une partie de la RDC et que le reste lui échapperait. Une assertion qu’ont tenue Museveni et Kagame dans tous les fora sur les guerres de l’Est de la Rdc. Une rhétoriquepour justifier leurs agressions successives. C’était le cas avec le Rcd/Goma, le CNDP et le M23. Il y a actuellement 44 groupes armés actifs dans le Nord- et Sud Kivu. C’est trop.
Là également, on retrouve toujours le message d’ingouvernabilité de cette partie de la Rdc par Kinshasa. Pour revenir à Beni avec les massacres à la machette des ADF, on peut affirmer que ces derniers ne sont que des bras armés utilisés pour le besoin de la cause. Ils ne savent même pas pourquoi ils posent ces actes horribles.
Qui tire alors profit de cette situation qui n’est plus du tout loin du chaos dans Beni ? Quand on voit comment les Fardc sont noyautées en suivant le deuxième procès de la Cour opérationnelle sur les attaques de Beni, on a la chair de poule. Qui est derrière les colonels Birosho et autres Kamuleta ? Qui ? C’est celui-là qui veut montrer à la face du monde que la Rdc n’est pas gouvernée. Ceci après que les Fardc appuyées par la Monusco eurent eu raison du M23 et après 7 mois de traque contre les ADF/NALU qui avaient perdu leur base opérationnelle. Le mystère devient encore grand on y ajoute la disparition tragique de Mamadou Ndala et la mort brusque et tout de même bizarre de son mentor, le général Jean-Lucien Bahuma, les deux héros de la guerre.