Cantonnement : les FDLR finalement d’accord pour Kisangani

(Mediacongo.net)

Enfin, les rebelles des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) ont accepté de se rendre à Kisangani, pour y être cantonnés. C’est l’information que le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nation Unies en charge des opérations militaires en RDC, le général Abdala Wafi, a livré à la presse hier mercredi 5 novembre, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco. Ils ont exprimé ce consentement dans la lettre qu’ils ont remise au bureau de la Monusco, rendu publique à chaud par Abdala Wafi.
Face à cette décision des FDLR, le général Wafi a simplement dit qu’il reste à espérer que ces derniers vont réellement tenir parole avant le délai butoir du 2 janvier 2015, soit 3 mois de prolongation leur accordés par le gouvernement congolais, la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe) et la CIRGL (Conférence Internationale de la Région de Grands Lacs), pour leur reddition volontaire.
En principe, cette nouvelle volte face des rebelles Hutus rwandais, jugée positive cette fois par nombre d’observateurs, devrait constituer une avancée notable dans la voie de la normalisation de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. La grande inconnue du moment, c’est la date effective du début des opérations de leur transfert des sites qu’ils occupent depuis 20 ans dans les deux provinces pour le centre de cantonnement de Kisangani. Il est à espérer que d’ici là, ils ne vont pas sortir un prétexte de leurs manches pour brandir de nouveaux préalables.
Si le chronogramme de cantonnement des FDLR dans la périphérie de Kisangani se déroule comme prévu, un nouveau vent de paix pourrait enfin souffler sur les provinces du Nord et Sud-Kivu. A priori, la controverse entre le gouvernement congolais et le leadership des FDLR, qui exigeait la visite préalable des sites d’accueil à Kisangani avant tout mouvement de leurs hommes est terminée.
Le Rwanda au pied du mur
Au niveau de Kinshasa, de la Monusco et de la SADC, on peut considérer que les choses sont en train de rentrer dans l’ordre, et que le moratoire qui court jusqu’au 2 janvier 2015 pour la reddition volontaire totale des FDLR ne va plus souffrir des atermoiements. L’autre versant du dossier se trouve du côté du Rwanda, qui ne semble pas du tout disposé à accueillir ses rebelles en pleine démobilisation, même ceux qui ne sont pas impliqués dans le génocide de 1994. La fermeture hermétique des frontières rwandaises aux FDLR pourrait bloquer le processus de leur retour dans leur pays d’origine, lequel devrait constituer le point de chute des opérations de reddition volontaire et de cantonnement.
Si la communauté nationale n’arrive pas à convaincre, voire contraindre le Rwanda à s’impliquer dans le dossier de rapatriement des FDLR dans leur mère patrie ou à leur trouver un pays d’accueil autre que la RDC, on ne sera pas sorti de l’auberge. Dans l’hypothèse de l’enlisement du processus de retour des rebelles rwandais dans leur patrie, Kinshasa dispose-t-il des moyens militaires requis pour leur éloignement définitif de son territoire? L’interrogation reste sans réponse, tant que le Rwanda n’aura pas dit son dernier mot.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe