(La Prospérité)
L’Association de Défense et Promotion de la Liberté de la Presse, Freedoom for Journalist, «FFJ» en sigle, a organisé une matinée d’échanges et de réflexions, en marge de la Journée Internationale contre l’impunité des crimes visant les journalistes. Le directeur de FFJ, Désiré Kazadi, le Président de L’UNPC, Kasonga Thilunde ainsi que Joseph Poto Poto, l’envoyé du représentant résident de l’UNESCO, ont été les principaux animateurs de cette activité. Leurs apports ont été fort enrichissants à l’endroit des professionnels des médias. Par ailleurs, le FFJ attend du gouvernement de la RDC l’application effective de la résolution A/RES/68/163 des Nations Unies.
Le monde entier a célébré, le dimanche 2 novembre 2014, la première journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. La journée tombant un dimanche, FFJ a choisi d’avancer ses activités y relatives, soit le samedi 1er novembre 2014.
C’est à la paroisse Notre Dame de Fatima que FFJ, en collaboration avec Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA), a organisé une matinée d’échanges et de réflexions à l’intention des professionnels de médias.
Quatre temps fort ont marqué cette première journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes en RDC. Célébrée sous le thème « Non à l’impunité des prédateurs de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo», les invités ont eu à suivre, tour à tour, les exposés des trois intervenants principaux. Ce, avant de passer à l’étape de jeu des questions et réponses.
Dans son mot de circonstance, le Directeur de FFJ, Désiré Kazadi, a fait savoir que la RDC est comptée, selon les différents rapports, parmi les pays prédateurs de la liberté de la presse. Elle est appelée, désormais, à redoubler d’efforts pour promouvoir et protéger le droit d’accéder aux sources d’information pour le journaliste et le droit du public à l’information.
En outre, il a précisé que le rapport à mi-parcours élaboré par FFJ, allant de janvier à octobre 2014, reflète un triste constat.
Par ailleurs, Désiré Kazadi tire la sonnette d’alarme et regrette amèrement la manière dont les journalistes et les autres professionnels des médias font, au quotidien, l’objet des menaces d’arrestations sans cause, d’emprisonnement, de toutes sortes de harcèlement, des pressions administratives et judiciaires. En revanche, il constate curieusement que les auteurs de ces crimes en direction des journalistes bénéficient d’une large impunité imputée aux détenteurs de la puissance publique.
Pour lui, considérant cela comme injuste, il a tenu tout de même à clarifier la raison de cette journée à l’endroit des autorités en place. A tout prendre, il n’est pas allé par quatre chemins pour faire connaitre l’objet même de cette matinée.
En subsistance, celle-ci rentre dans l’optique d’interpellation des décideurs à cesser d’afficher un profil complice pour les prédateurs du droit d’informer et du droit du public à l’information. Partant, il a recommandé aux décideurs d’envisager, désormais, des poursuites pénales contre tout citoyen qui soit reconnu coupable de crime contre le journaliste ou le média, a martelé Désiré Kazadi.
Pour sa part, Kasonga Tshilunde, Président de l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC), a abordé le sous-thème : «l’UNPC et la problématique de la protection des journalistes de la RDC».
A l’en croire, la protection du journaliste, c’est avant tout le journaliste lui-même. «Le pouvoir public peut lui adjoindre 100 gardes du corps, mais dès lors qu’il ne respectera pas les règles déontologiques, il s’expose à l’insécurité», s’est-il exclamé.
Partant, il a lancé un appel au journaliste digne de ce nom, de faire du code de déontologie sa bible.
Qu’à cela ne tienne, il a regretté le sort que réservent les prédateurs aux journalistes qui, à plusieurs reprises, périssent dans le cadre de l’exercice de leur métier.
Ensuite, est-il curieux de retenir que jusqu’à ce jour, les procès de tous ces journalistes n’ont jamais été menés jusqu’au bout.
Sans ambages, il faut se dire que la liberté de la presse est une liberté essentielle à la démocratie, une liberté sans laquelle, les autres n’existeraient, laisse entendre le président de l’Unpc.
Le dernier intervenant, quant à lui, s’est penché sur le plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et l’impunité.
Joseph Poto Poto, l’émissaire du représentant résidant de l’UNESCO, a fourni des statistiques désolantes concernant des journalistes tués.
De ce fait, l’assistance a gardé une minute de silence en leur mémoire. Selon lui, depuis 2008 jusqu’à ce jour, l’UNESCO a noté l’assassinat de plus de 500 journalistes à travers le monde. Il a expliqué que les principes du plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes avaient été approuvés par le Conseil des Chefs de Secrétariat des Organismes des Nations Unies pour la coordination, le 12 avril 2012. Par ailleurs, initié en 2010 à la demande du Conseil Intergouvernemental du Programme International pour le Développement de la Communication (PIDC), ce plan était destiné à œuvrer à la création d’un environnement libre et sûr pour les journalistes et les professionnels des médias, dans les situations de conflit et de non conflit, en vue de renforcer la paix, la démocratie et le développement.
Cependant, le plan d’action sur l’impunité a été adopté en 2013, à la 68ème Assemblée des Nations Unies, après l’assassinat de deux journalistes de RFI, Ghyslaine Dupont et Claude Verlon, tués au Mali, à Kidal, par un groupe terroriste. D’où, l’essence même de cette journée.
Cette résolution condamne toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias. Il a tout aussi indiqué que ce plan d’action est nécessaire pour défendre le droit fondamental à la liberté d’expression et faire en sorte que les citoyens soient bien informés et participent activement à la vie de la société.