La police interpelle une «prophétesse» qui frappait des enfants avec des barres de fer

(Radio Okapi)

La police spéciale pour la protection de l’enfant a arrêté, mercredi 12 novembre à Kisangani, une «prophétesse» qui frappait à l’aide d’une barre de fer des enfants accusés de sorcellerie pour les en délivrer, selon elle. L’incriminée, la soixantaine révolue, est gardée au cachot de cette unité spécialisée de la police de la Province Orientale pour avoir maltraité 16 mineurs, les obligeant ainsi d’accepter malgré eux qu’ils sont sorciers.
Les policiers ont réussi à extraire ces enfants d’une chambre de prière grâce à l’intervention d’un homme dont l’enfant y a été amené à son insu par sa grand-mère, affirment les témoins.
Les enfants récupérés étaient faibles et portaient des cicatrices sur leurs corps.
Une fillette de 7 ans parle libérée de cette chambre de prière a témoigné de la maltraitance qu’ils ont subie:
«Nous étions frappés à l’aide d’une barre de fer. Ils nous frappaient aux mains, à la tête et partout au corps. Ils utilisaient des coups de poing pour nous frapper à la figure et j’ai même perdu quelques dents. Après la nourriture, ils utilisaient les assiettes pour nous frapper au front. Ils nous intimidaient et ils nous obligeaient d’accepter que nous sommes sorciers. Alors que Je ne suis pas sorcier».
Le commandant de la police spéciale pour la protection de l’enfant en Province Orientale, colonel Honorine Munyole, promet de transférer à la justice les auteurs de ces violations notamment les parents qui ont confié leurs enfants à cette “prophétesse”.
«Les auteurs de cet acte seront mis hors d’état de nuire. Nous allons d’abord les auditionner et puis nous allons rassembler toutes les preuves possibles et la justice s’occupera d’eux», a-t-elle promis.
Ces enfants ont été transférés à la maison Saint-Laurent, un centre des prêtres Sacré-Cœur qui encadre les enfants de la rue.
Il y a six ans la ville de Kisangani comptait 2 500 enfants de la rue dont 539 accusés de sorcellerie.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe