Nouvelle rébellion au Nord-Kivu. Des révélations fracassantes…

(Groupe l’Avenir)

La Cour militaire opérationnelle qui siège à Beni, dans la province du Nord-Kivu est déterminée à fouiller pour découvrir tout ce qui est à la base non seulement de l’insécurité, mais aussi de plusieurs tueries. C’est dans cette optique qu’un autre procès s’est ouvert hier, en marge de celui du Colonel Mamadou Ndala. Et déjà, une plus grande révélation du jour a été faite au cours de ce procès.
En effet, le Colonel Birocho accusé dans le procès de Mamadou Ndala, s’est encore retrouvé dans cette nouvelle affaire où le Ministère public met en cause ceux qui ont égorgé les civils dans la ville et territoire de Beni, au Nord-Kivu. Un des instigateurs de ces tueries arrêté par la population dans les champs de Muyangos dans la périphérie de la ville de Beni, M. Kakule Makambo Richard est passé hier aux aveux pour affirmer être du groupe de ceux qui égorgent la population et dont le dernier exploit a été vécu dans le quartier de Bel air.
Au cours du même procès, nous apprenons que Makambo Richard, qui s’est révélé comme un ancien militaire de l’APC, branche armée du mouvement RCD/KML de Mbusa Nyamwisi, a affirmé être du groupe de 150 militaires commandés par un certain Katembo Masumbuko et dont le chef de file n’est autre que le Colonel Birocho des FARDC.
Contre toute attente, cet élément rebelle a reconnu Birocho en pleine audience et affirme l’avoir vu dans leur maquis, avec le galon de Général lorsqu’il faisait la morale. M. Richard a aussi affirmé avoir été kidnappé par ce groupe, avant de s’enfuir. Selon lui, plusieurs jeunes congolais sont du groupe et sont mêlés aux Ougandais et aux Rwandais.
Pour le Ministère public, il n’y a pas de doute qu’il se préparait un nouveau mouvement rebelle dans la région. La Cour qui a affirmé être suffisamment éclairée dans l’audience d’hier jeudi, a annoncé pour ce vendredi le réquisitoire du Ministère public. Au cours de la même journée, les avocats feront leurs plaidoiries pour permettre à la Cour de prononcer le verdict dès ce lundi 17 novembre 2014. Le même lundi, un autre jugement doit intervenir dans le dossier du Général Mamadou Ndala.
Des ADF habillés en tenues des FARDC
Un peu comme ça se faisait avec les ex-rebelles du M23 qui recevaient tenues, militaires et munitions des FARDC à travers certains complices, les ADF s’abreuvent à la même source. Quel est le tort que nous cause les uniformes que Kamulete et Birocho ont envoyé chez les ADF ?, s’est interrogé le ministère public, avant de démontrer que si vous rencontrez les ADF, ils seront en tenues correctes : bérets verts et vous ne saurez même pas que ce sont les ADF. Ceci pour dire que la population de Beni est en danger permanent du fait de la turpitude de quelques individus dont Birocho qui ont envoyé les uniformes auprès des ADF.
« Nous sommes en danger car, lorsque nous sommes devant un militaire, nous ne savons pas à qui nous avons af faire », s’est-il adressé au président de la Cour, avant de dire que ce que nous faisons ici doit être pédagogique et faire en sorte que ceci n’arrive plus.
Les ADF et Birocho ont tué Mamadou Ndala
Au cours du procès sur l’assassinat du Général Mamdou Ndala, de plus en plus la Cour et la population se rendent vite compte que les ADF et le Colonel Birocho ont tué Mamadou Ndala. Voilà pourquoi, lorsqu’il fallait répliquer aux plaidoiries des avocats de Birocho, le Ministère public, à la question de savoir qui a tué Mamadou Ndala, il a répondu sans ambages que ce sont les ADF/Nalu aidés par les officiers des FARDC avec à leur tête le Colonel Birocho, agent de liaison entre les FARDC et l’armée ougandaise dans la coopération bilatérale.
Sur l’illégalité de la peine de mort à l’encontre du Colonel Birocho par rapport à l’adhésion de la Rd Congo au statut de Rome, le Ministère public a renvoyé la défense à lire l’article 80 du même Statut de Rome qui n’interdit pas aux pays signataires d’appliquer la peine de mort, si elle est reprise dans leurs constitutions respectives.
Au regard de tout ce qui précède, le Colonel Birocho ne pourra pas s’en sortir de si tôt. Il doit payer de tout ce qu’il a causé non seulement à la famille de Mamadou Ndala, mais aussi au pays tout entier qui avait placé sa confiance en ce vaillant soldat. Le même Birocho devra aussi payer, parce que principal instigateur des tueries que tout le monde a décriées dans la ville et territoires de Beni.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe