(Radio Okapi)
Le leader de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), Justin Banaloki, alias Cobra Matata, a été transféré lundi 5 janvier dans la matinée à Kinshasa. Son transfèrement est intervenu trois jours après son arrestation à Bunia par le commandement militaire opérationnelle de l’Ituri pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le chef milicien a été transporté à bord d’un avion de la Monusco.
C’est un Cobra Matata très fatigué, habillé en jacquet, pantalon Jeans avec des sandales aux pieds et les mains menottées qu’on a vu ce matin à l’aéroport national de Bunia. Il était 11h30’, heure locale, lorsque l’avion Hercule C 130 qui transportait le chef milicien de la FRPI a décollé. Il y avait aussi à bord, deux officiers militaires des renseignements et un agent de droit de l’homme de la Monusco.
Selon une source proche du secteur opérationnel des FARDC en Ituri, Cobra Matata est sous un mandat d’arrêt provisoire signé par l’auditeur militaire de Garnison en Ituri.
Le ministère public le poursuit pour désertion avec arme de guerre, constitution de mouvement insurrectionnel, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, tentative d’évasion et le recrutement d’enfants dans son groupe armé.
Quid du désarmement de la FRPI ?
De leur côté, les notables de l’Ituri se disent préoccupés par la poursuite du processus d’intégration de plus cinq cents éléments de la FRPI cantonnés à Aveba dans la collectivité de Walendu Bindi, après l’arrestation de leur leader. Une préoccupation qui manque de réponse jusque-là.
En revanche, l’organisation de défense de droit de l’Homme Justice-Plus salue le transfèrement de Cobra Matata à Kinshasa. Selon son directeur exécutif, Me Xavier Maky, l’Ituri a été longtemps victime d’exactions des miliciens de la FRPI. Cette ONG demande la tenue rapide d’un procès pour que les victimes soient rétablies dans leur droit.
Me Xavier Maky estime que les crimes commis par Cobra Matata ne doivent pas rester impunis:
«Il y a des milliers de victimes. Si vous regardez la situation de la collectivité de Walendu Bindi, il y a des déplacés, il y a des personnes qui ont été violées, il y a eu des exécutions qui ont été commises. Il y a plusieurs crimes qui ont été commis et qui ne doivent pas, en principe, rester impunis.»
A plusieurs reprises, Cobra Matata avait annoncé sa reddition. Mais toutes les tentatives pour qu’il se rende avaient échoué.
Finalement, il s’était rendu, vendredi 21 novembre 2014 aux Forces armées de la RDC (FARDC), à Bunia, chef-lieu de l’Ituri. La cérémonie de sa reddition s’était déroulée en présence du gouverneur de la province, Jean Bamanisa Saïdi, qui avait affirmé que les hommes de Cobra Matata et leurs dépendants étaient attendus dans un camp de transit préparé à cet effet.