(Tempête des tropiques)
Deux ans après la signature de l’Accord-cadre par les Etats membres de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs, à Addis-Abeba, plusieurs organisations de la société civile congolaise émettent des inquiétudes sur l’avènement d’une paix durable. C’est le cas du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ) dirigé par le coordonnateur Emmanuel Kabengele.
Pour faire entendre sa voix, cette plate-forme a organisé une conférence ce mardi 24 février à la grande salle de l’église Fatima, dans la commune de la Gombe, sur le thème » L’avenir du processus de paix en République démocratique du Congo « .
Plusieurs intervenants se sont succédés sur podium, parmi lesquels des membres du Groupe de travail venus des organisations telles que Réseau national des ONG des droits de l’homme en République démocratique du Congo (Renadhoc), Nouvelle société civile congolaise (NSCC), Centre pour la gouvernance (Cego), Ligue des électeurs (LE), Association de lutte contre l’impunité et des Droits de l’homme (ACIDH), Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), Voix des sans voix pour les Droits de l’homme (VSV), Solidarité féminine pour la paix et le développement (Sofedapi), Coordination de la société civile du Nord-Kivu et tant d’autres.
Les interventions ont tourné autour de la nécessité ou pas d’un dialogue à l’état actuel, la problématique de la traque des ADF et FDLR, la relation tendue entre Kinshasa et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), le calendrier global publié par la centrale électorale de la RDC, etc… Dans son intervention, Sylvain Lumu a porté quelques éclaircissements sur la nature du facilitateur au cas où le dialogue se tenait.
Il s’agit de l’esprit de la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ne parle pas d’un facilitateur extérieur, mais plutôt de bons offices des partenaires pour faciliter le dialogue. A son tour, Nickson Kambale (CEGO) a proposé que le pays envisage d’autres voix (hormis l’option militaire) afin de mettre fin au problème des groupes armés à l’Est de la République.
Après débat avec l’assistance, le Groupe de travail a rendu public un communiqué conjoint. Dans cette annonce, outre quelques avancées enregistrées dans le processus de la réforme du secteur de la police en particulier et de sécurité en général, la plate-forme s’inquiète de » l’absence d’engagement et d’un plan mis en place par les envoyés spéciaux en vue de conduire un processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes pour remédier aux causes profondes du conflit en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands lacs tel que recommandé par la résolution 2098 de 2013 et 2147 de 2014 du Conseil de sécurité des Nations Unies » Pour conclure, le groupe recommande à la Communauté internationale de maintenir la pression sur les parties prenantes pour qu’elles s’acquittent effectivement de leurs obligation.
Afin de permettre la vulgarisation du suivi du processus de la mise en œuvre dudit accord, le Réseau a mis à la disposition du public un site web qui renseigne l’évolution. Et pour répondre à la préoccupation d’une intervenante, ces acteurs de la société civile ont pris l’engagement de prendre le devant dans l’initiative d’un dialogue entre les politiques.