(Le Phare)
Il ressort d’un rapport rédigé au mois de septembre 2014 par une commission internationale des juristes qu’il y avait des preuves suffisantes pour indiquer que l’avion ayant transporté le secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, n’était pas du tout tombé par accident près de la localité de Ndola en Rhodésie du Nord, aujourd’hui Zambie, mais qu’il avait été abattu par un tir d’arme lourde lancé par un groupe armé ennemi. Lequel? L’élément de réponse sortira peut-être du rapport qui sera rédigé par les équipes chargées de mener de nouvelles enquêtes dont l’ONU vient de décider l’ouverture pour connaitre la vérité sur cette mort qui avait failli provoquer une nouvelle guerre mondiale et mettre en péril la stabilité et la souveraineté de nouveaux Etats africains fraichement indépendants, dont particulièrement ceux situés dans sa partie centrale. La deuxième démarche entreprise par New York est celle de demander aux Etats membres des Nations-Unies de déclassifier tous les documents et de rendre publiques toutes les informations relatives à la mort du Secrétaire général Dag Hammarskjöld.
Ce ressortissant de la Suède fut un homme hors du commun qui venait de convaincre le Conseil de Sécurité de l’ONU d’autoriser le lancement des opérations militaires au Congo. C’était pour mettre un frein aux guerres civiles et à la sécession katangaise qui menaçait l’intégrité territoriale de cet Etat fraichement admis dans le concert des nations indépendantes.
Cet évènement douloureux était survenu lors de l’incessant ballet diplomatique qu’effectuait le diplomate onusien entre Léopoldville, Brazzaville, Luluabourg, Bukavu, Stanleyville et Elisabethville. Pour tenter de trouver une issue pacifique à ces guerres civiles et contre
les sécessions katangaises et du Sud Kasaï. Pas besoin de rappeler que le Congo était déjà en pleine partition ou balkanisation consécutivement aux rébellions mule- listes qui faisaient rage à travers le % du territoire congolais au lendemain de l’assassinat du Premier Ministre Patrice Lumumba, aux deux sécessions au Katanga et au Sud Kasaï. Nul n’ignore que derrière ces guerres, outre la main des groupes financiers puissants, il y avait une situation de guerre froide entre les deux blocs qui se battaient pour le contrôle des matières premières et des espaces vitaux pour l’industrie naissante en Occident.
C’est donc pendant cette période louche qu’est survenu l’irréparable car non seulement c’était pour la première fois qu’un très haut fonctionnaire de l’ONU, en l’occurrence son Secrétaire général, venait de mourir dans un accident d’avion. L’évènement fut commenté en sens divers selon que l’on se trouvait dans l’une ou l’autre camp qui se disputait le leadership mondial.
Ce triste et dramatique événement a ravivé la guerre froide car chaque camp accusait l’autre. Certains milieux financiers du Royaume de Belgique étaient aussi indexés parce que la chute de la sécession katangaise signifiait aussi la fin du bifteck et autres avantages colossaux invisibles qu’ils tiraient de l’exploitation des riches mines de cette province. Les mêmes soupçons avaient pesé lourdement sur les tenants du pouvoir sécessionniste katangais qui couraient le risque de perdre le pouvoir et plus tard se voir rattrapés par la justice internationale. Raison pour laquelle, les puissances du Conseil de Sécurité tombèrent d’accord pour changer et de renforcer la nature des troupes engagées au Katanga par le chapitre 7. Cela, au grand dam des groupes financiers occidentaux dont particulièrement du gouvernement belge qui avait reconnu cette sécession.