Martin Köbler, la Monusco doit évoluer aux côtés des Fardc

(La Prospérité)

Avant de prendre son avion pour New York, aux Etats-Unis d’Amérique, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Köbler, a pris part à la 10ème conférence de presse hebdomadaire de l’année de la Mission d’Observation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) tenue le mercredi, 11 mars 2015, à son quartier général de la Gombe. A New York, le patron de la Monusco présentera son rapport devant les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les sujets qui seront débattus porteront notamment, sur le renouvellement du mandat de la Monusco qui expire avant le 31 mars 2015 de l’année en cours ; la réduction de la force de la Monusco, celle de la brigade d’intervention ; la question de DDR…, l’assistance électorale aux élections prochaines sur l’ensemble du territoire national. Au cours de la même conférence, le Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), José Maria, a présenté la synthèse du rapport du mois de janvier 2015, sur les principales tendances des violations des droits de l’homme.
Animé par Antoine Charles Bambara, Porte-parole, Martin Köbler a répondu à toutes les préoccupations des journalistes sur l’actualité. Par rapport à la coopération entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc) et la Monusco, il a répondu clairement qu’il y a eu une pose dans le soutien logistique en ce qui concerne l’opération Sukola II à Goma. Ce, tout en exprimant le vœu de voir la Monusco travailler toujours aux côtés des Fardc dans la traque des Fdlr. Pour lui, l’Union fait la force, et qu’ensemble avec l’armée congolaise, dans cette opération militaire contre les Fdlr et les restes des groupes armés irréguliers, la mission devient facile à accomplir. A la question de savoir s’il préconise réduire les troupes de la Monusco et à quelle hauteur, Martin Kbler s’en est remis au Conseil de Sécurité des Nations-Unies. C’est elle qui décide. Quant à la suite réservée au calendrier réaménagé par les opposants RD-Congolais sur les élections prochaines, déposé, il y a peu à la Monusco, Köbler a indiqué qu’ils en ont déjà discuté avec les Ambassadeurs, juste le temps d’approfondir son contenu.
Droits de l’homme
Le rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme (BCNUDH) a enregistré au cours du mois de l’année en cours, 170 violations des droits de l’homme sur le territoire de la RDC. Ce qui représente une hausse par rapport au mois de décembre 2014, avec 155 violations enregistrées. Dans le classement, souligne le rapport, les provinces les plus touchées restent celles de l’Est de la RDC, à savoir la province du Nord-Kivu (84 violations), la province Orientale (39 violations) et la province du Sud-Kivu (10 violations). En terme de responsabilité, l’ensemble des agents étatiques a été responsable de 96 violations ayant fait 752 victimes, ce qui correspond à plus de 56 % du nombre total des violations des droits de l’homme enregistrées par la BCNUDH en janvier 2015.
Pour ce Bureau, les éléments de la police nationale congolaise (Pnc) ont été les principaux responsables des violations des droits de l’homme commises en janvier 2015. Et cela s’explique par le nombre élevé de violations et de victimes de ces violations commises dans la cadre des manifestations contre le projet de loi électorale. Le même rapport accable les militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc) d’être responsables de 44 violations ayant fait 106 victimes. Les combattants des groupes armés, tous confondus, n’ont pas été en reste. Ils ont été responsables de 74 violations ayant fait 138 victimes en janvier2015. Parmi les groupes armés, l’on note les FDLR qui ont été les principaux auteurs des violations des droits de l’homme documentés par le Bureau au mois de janvier 2015 (33violations et 43 victimes).
Inquiétude
Le Bcnudh a noté au cours du mois de janvier, une tendance inquiétante aux restrictions des libertés publiques par des agents de l’Etat ayant eu recours à un usage excessif de la force dans le cadre des manifestations contre le projet de loi électorale. Il a ainsi documenté qu’entre le 19 et 26 janvier 2015, à travers le pays, au moins 20 civiles tués, 75 blessés et plus de 500 arrêtés par des agents de la PNC et des militaires des FARDC. Parmi eux, plusieurs leaders politiques de l’opposition et représentants de la société civile ont été arrêtés et détenus par des agents de l’Etat, parfois sans avoir pu recevoir la visite de leur famille et/ou conseils. Jusqu’à ce jour, rapporte-t-il, aucun agent de l’Etat n’aurait été arrêté ou jugé pour des actes constitutifs de violations des droits de l’homme commises dans ce contexte. De plus, l’accès à internet, aux réseaux sociaux et au service de SMS a également été bloqué par les autorités et des programmes et stations de radio suspendus durant plusieurs semaines, ce qui constitue une sérieuse atteinte au droit d’expression. Il y a lieu de souligner que dans le même mois, le Bcnudh a documenté 15 victimes adultes sexuelles dans les provinces affectées par le conflit, à savoir la province du Nord-Kivu (huit femmes), Orientale (quatre) et du Sud-Kivu (trois femmes).

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe