(RFI)
Vingt-quatre heures après la libération et l’expulsion des quatre militants de la société civile sénégalais et burkinabè, à Kinshasa, sept artistes musiciens congolais ont également été relâchés. Mais une dizaine d’activistes congolais organisateurs de la rencontre avec les mouvements Y en a marre et du Balai citoyen sont toujours détenus. Le parquet doit décider ce vendredi s’ils seront poursuivis ou non. Ces jeunes militants rejoignent une cohorte d’opposants eux aussi maintenus dans l’incertitude.
Légalement, le délai pour être déferré devant le parquet est de 48 heures quelles que soient les accusations. Mais en République démocratique du Congo, ce laps de temps est régulièrement étendu. Et selon les défenseurs des droits de l’homme, la pratique est devenue plus fréquente ces dernières semaines, depuis les manifestations du mois de janvier à Kinshasa, notamment contre un troisième mandat du président Kabila.
Arrêtés le 15 mars à Kinshasa, à l’issue d’une conférence de presse organisée avec les responsables de Y’en a marre et le Balai citoyen, dix militants congolais pro-démocratie sont toujours détenus par les services de renseignements. Les Sénégalais et les Burkinabès sont rentrés chez eux hier soir.
« Dix de nos frères sont gardés arbitrairement sans pouvoir rencontrer leurs familles ou même leurs avocats », nous a expliqué Serge Sivya, militant de la Lucha (Lutte pour le changement). Parmi les détenus figure notamment Fred Bauma, coordinateur du mouvement à Kinshasa qui est accusé par le gouvernement d’avoir « porté atteinte à la sécurité de l’État ».