(Le Potentiel)
A la suite du tollé général provoqué par la découverte d’une « fosse commune » dans la commune de Maluku (Est de la capitale de la RD Congo) et des « explications » du vice-Premier ministre Evariste Boshab à la Monusco et aux ONGDH, le gouvernement provincial de Kinshasa a cité mardi 07 avril 2015 « 300 mort-nés et des fœtus » parmi les « 421 personnes enterrées au cimetière de Fula Fula ».
«Ce qui s’est passé, l’enterrement collectif de ces personnes, est une pratique courante dans la ville. Le 2 avril 2014, nous avons inhumé 83 personnes, 343 personnes le 8 juin 2014, 98 personnes le 21 décembre 2014 et 421 personnes le 19 mars », a annoncé à la presse le ministre provincial du Budget, Plan, Travaux publics et Infrastructures.
Interrogé sur le cas de Maluku, , Robert Luzolanu a précisé que « ces personnes sont des indigents, dont 300 mort-nés et des fœtus abandonnés, 23 corps abandonnés, 64 personnes non identifiées par absence de pièces et 34 personnes dont les familles ont été incapables de les inhumer ».
« Il y a eu 421 personnes qui ont été enterrées au cimetière de Fula Fula à Maluku et nous avons fait cela comme d’habitude, parce qu’on ne peut pas garder nos morts, étant donné que la morgue centrale a une capacité limitée. Parmi ces personnes, il y a celles provenant d’autres morgues et qui ont été reversées à la morgue centrale », a-t-il expliqué.
Il a souligné que, « généralement, lorsque la morgue centrale est débordée, il est demandé au ministre (provincial) de la Population de fournir un espace pour l’enterrement de ces personnes ».
« Une commission d’enquête indépendante »
En ce qui la concerne, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) demande au gouvernement de « confier les enquêtes sur les corps enterrés dans la fosse commune de Maluku à une commission indépendante ». Car, estime-t-elle, « la version du gouvernement n’établit et ne détermine pas dans quelles circonstances ces personnes sont décédées ».
A son avis, il est « important que les enquêtes sur la fosse commune de Maluku soient conduites par des personnalités indépendantes pour éviter une accréditation pure et simple de la version avancée par le gouvernement congolais ».
Dans le même communiqué publié mardi 7 avril 2015, l’Asadho exige « l’exhumation des corps » pour avoir des réponses aux questions qu’elle pose : « Est-ce que les corps portent de marque des balles ou d’autres nuisances extérieures ? Est-ce que ces personnes sont décédées à la suite de torture ou des traitements inhumains ou dégradants ou pas ? Est-ce que ces personnes sont décédées à la suite d’une mort naturelle ou pas ? ».