Y’EN MARRE AU SEIN DE L’EXECUTIF, Soumis au régime de pains secs, des ministres très remontés contre Matata

(7SUR7.CD)

Quel que soit le ministre, quel que soient ses prérogatives, toute dépense ou sortie des fonds au-delà de 300 dollars devrait au préalable recevoir le quitus de la primature. Voilà, en clair, en fait traduite en chiffres la circulaire-du 20 avril 2015- de Matata à ses ministres, fait comprendre ce député PALU proche de Willy Makiashi, ci-devant Vice-Premier ministre et ministre du Travail. Des sources bien informées confient à 7sur7.CD, la circulaire du PM passe, au sein même de la MP, comme une dérive autoritaire que même le summum de l’Etat n’aurait guère appréciée, rapporte-on. Y’en marre, Filimbi ! Balai gouvernemental! Brosse MP ! La frustration est perceptible au sein de l’Exécutif. Le réaménagement annoncé du gouvernement, il sied de le dire, n’irait pas non plus sans rumeurs ni polémiques montées de bric et de broc.

En tout cas, il appert qu’une fronde gronde au sein l’Exécutif, contre le locataire de 5, avenue du Roi Baudouin. Représailles ou sanctions disciplinaires dûment méritées? L’ordonnateur principal de la chaîne des dépenses, un proche de Matata dit-on, aurait été sacqué sur ukase, font comprendre des sources du ministre des Finances sur ukase de Yav Mulang. Contrairement à son prédécesseur Patrice Kitebi, Yav, venu droit du cabinet du Chef de l’Etat, est un ministre plénipotentiaire ! Son collègue du Budget, ci-devant ministre d’Etat, le très Kengiste Michel Bongongo, serait monté contre son SG au point de le défenestrer. Dans les couloirs de la RTNC2 qui abrite aussi le cabinet du ministre des Médias, il se raconte que Lambert Mende, dont le caractère à la lisière de l’impulsivité est même connu des chancelleries occidentales, s’est présenté, lors d’une des récentes réunions de l’Exécutif, plusieurs minutes après son chef, en fait le Premier ministre. Mende aurait attendu que le protocole annonce l’entrée du Chef de l’Etat pour enfin pénétrer dans la salle de réunion, visage renfrogné. Naturellement, Matata et les autres ministres étaient déjà débout dans l’attente de Joseph Kabila. Le PM n’aurait guère apprécié l’acte posé par son ministre des Médias. «C’est grave! », l’expression de l’Hon Boris Mbuku, de la majorité, qui a repris à ses pairs les mots du ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, venu répondre à une question d’actualité, jeudi 23 avril 2015, à l’Assemblée nationale. C’est depuis le 16 avril 2015 que le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, sollicite, sans succès, au près du Premier ministre, un ordre de mission pour l’un de ses bi-seconds, le ministre des R-dCongolais des étrangers, Antoine Boyamba Okombo, en vue d’un voyage en Afrique du Sud où nos compatriotes sont victimes des dérives xénophobes.

Effet boomerang : Matata aussi doit se serrer la ceinture. Arroseur arrosé, nos sources bien introduites à la Chambre basse, quoi de plus crédible, laissent attendre que le PM, lui non plus, n’effectuerait plus le déplacement de Paris comme annoncé à AFP début mai 2015. Matata devrait… aurait dû- wait and see- y aller pour négocier des aéronefs Airbus pour la nouvelle compagnie Congo Airways. Peu porté par la majorité, Matata est soupçonné d’entretenir un agenda caché. A un confrère, Matata disait dans un parfait lingala, que tous ses faits et gestes faisaient l’objet des critiques.par exemple qu’il feint d’être au téléphone sinon de somnoler quand le président parle. Quand tout le monde applaudit, il fait l’imperturbable. Observation de ce député, quand l’Etat fait face à des critiques, lui le Chef du gouvernement se complait dans un mutisme…traître. L’on se rappelle, le Premier ministre r-dcongolais est quasiment resté indifférent face aux tragiques événements de fin janvier 2015 consécutifs à l’amendement raté de la loi électorale au Parlement. Pourtant, l’on a dû dénombrer une vingtaine des morts… officiellement. Et même, récemment, lors de l’affaire de(s) fosse(s) communes de Fula-Fula. «Laissez les morts enterrer leurs morts», s’en accommoderaient d’aucuns MP de cet apophtegme du Christ. Qu’a-t-il à gagner, lui Matata Ponyo, en s’affichant aux côtés des «nécrocrates». ( Necros= mort, cratos= pouvoir). Tout est dit. Les maniaques de la sémantique, du purisme, comme Evariste Boshab, apprécieront. Ou non. Seule certitude : demain devient incertain, très incertain. (…) La RDC négocie les avant-derniers virages de la voie tortueuse qui mène aux échéances électorales dont le scrutin angulaire est la présidentielle…sans Kabila, si l’on s’en tient aux présents prescrits constitutionnels. Ce n’est un secret pour personne, le temps de ralliements et reniements politiques a sonné. Le temps de l’émancipation, de s’assumer, comme Lutundula, aussi. Matata, candidat président de la République, pourquoi pas comme dirait Chalupa? Surtout qu’il a un bilan: taux de croissance à deux chiffres à quelque-chose près, inflation maîtrisée, bref de quoi séduire les adoubeurs, les faiseurs des rois, à Bretton Woods, à Washington, Paris, Bruxelles… et la Belgique. «… il n’est pas question de se retirer du Congo. Nous voulons juste travailler avec des gens qui ont la même volonté que nous.», confiait, il y a peu à Belga, le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe