(Le Phare)
En mission de réconfort à Beni, après les récentes épisodes de massacres de populations, le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, a profité de ce déplacement pour s’enquérir de la persistance de la situation d’insécurité prévalant dans ce territoire. Non seulement il a présenté aux familles éprouvées, les condoléances du gouvernement, mais il les a également soulagées pour faire face à quelques problèmes urgents.
Evariste Boshab a transmis à cette occasion, quelques instructions pour l’éradication de cette insécurité qui n’a que trop duré et causé beaucoup de pertes en vies humaines, poussant certains habitants à fuit leurs villages et à abandonner leurs champs et élevages.
Au cours d’une séance de travail qu’il a eue avec les responsables de services d’ordre, il a cherché à connaître les causes de cette insécurité récurrente. Déplorant la facilité avec laquelle les fameux assaillants investissent chaque fois, le territoire, et commettent leurs crimes, Evariste Boshab s’est fait expliquer par ces responsables, les mécanismes de la couverture sécuritaire de cette contrée en proie aux incursions fréquentes des assaillants venus des pays limitrophes. Des questions ont été posées concernant notamment les missions de la Police et des services de renseignements.
Comme pour le cas des éléments des Fardc envoyés au front à l’Est, problème soumis au ministre de la Défense, il a appris cette affaire de versement tardif des primes, ainsi que l’irrégularité de transfert des fonds de ménage. Conscient de la répercussion de ces problèmes sur le moral de la troupe, le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité est intervenu spontanément, afin de pallier cette carence des moyens financiers qui handicape le bon fonctionnement de certains maillons importants de la chaîne d’exécution des mesures sécuritaires.
De cette séance de travail, il a été relevé que le ministère de la Défense et celui de l’Intérieur et Sécurité ne ménagent aucun sacrifice, ni aucun effort, pour répondre aux besoins des troupes en poste aux différents fronts.
A la lumière de problèmes exposés aux membres du gouvernement, de nombreux analystes estiment qu’il est temps que l’exécutif central prenne le taureau par les cornes, en activant les services de contrôle, aussi bien de l’armée, que ceux de la Police nationale congolaise.
Eviter d’instaurer le règne de l’impunité dans la mégestion des fonds
C’est le lieu de relever que dans le cadre de la réforme des services de sécurité et justice, le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers, ont œuvré depuis des années pour asseoir une force de défense dotée de toutes les capacités humaines et logistiques requises, et une police républicaine, professionnelle et respectueuse des Droits de l’Homme. Et c’est pour maintenir en leur sein, une discipline de fer, que les services chargés de faire appliquer les lois et les règlements militaires, le statut du policier et des missions de contrôle et d’audit de gestion, ont été mis sur pied. Tel est le cas pour la police, de l’unité dénommée Inspection générale de la Police nationale congolaise. Pour l’armée, il y a l’Inspection générale des Fardc.
Cette unité, érigée comme fer de lance pour la restauration de la discipline et de la bonne gouvernance au sein de la Police nationale congolaise, devrait initier des missions de contrôle, pour évaluer la gestion rationnelle des ressources humaines déployées au front de l’Est. Et à la lumière des plaintes qui proviennent de certains services opérationnels à Beni, il est temps que soient organisées plusieurs missions de contrôle pour tenter de percer le mystère des fonds qui arrivent tardivement dans les zones opérationnelles, ou qui disparaissent dans les méandres du circuit de transfert. Il en est de même des fonds de ménage ou des rations. Ce problème, comme il faudrait le rappeler, avait été évoqué à l’époque de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. En tournée d’inspection dans les zones opérationnelles, il avait surpris des lots des rations militaires en vente dans certains magasins et certaines boutiques. De retour à Kinshasa, de la batterie des mesures préconisées, seul le projet de la bancarisation de la paie des policiers et des militaires sera mis en œuvre. Aujourd’hui, à part quelques ratés dans des coins dépourvus des structures bancaires et des établissements de micro-finance, dans les villes, les districts et la plupart des territoires, la paie régulière des policiers et des militaires est assurée avec satisfaction et dans le délai requis.
Afin de remettre de l’ordre dans le domaine de transfert des fonds, pour que l’allocation des ressources financières soit opérée dans des délais relativement courts, il est grand d’actionner la machine de contrôle et de démarrer la locomotive.
Pour ce faire, il faudrait que des moyens soient mis à la disposition des services de l’Inspection générale de la Police nationale congolaise, de manière à la rendre opérationnelle, surtout que dans certaines parties du pays, ses antennes provinciales ont été déployées.