Massacre à Beni: la société civile organise des journées « ville morte » illimitées

(Radio Okapi)

Les organisations de la société civile ont organisé, à parti de lundi 11 mai, des journées « ville morte » illimitées sur l’ensemble à Beni au Nord-Kivu. Le mot d’ordre a été bien suivi et les activités ont été paralysées dans la ville. Selon les organisateurs, le but de ces actions est d’interpeller le Gouvernement congolais sur les massacres des populations civiles par les rebelles ougandais. Sept personnes ont été tuées au quartier Matembo, dans la commune de Mulekera.

Seules les pharmacies étaient ouvertes. Il n’y avait ni marché, ni écoles, ni transport en commun, tout comme les boutiques étaient fermées.

Dimanche soir, les organisations de la société civile de Beni avaient appelé, à travers un communiqué passé sur les ondes des médias locaux, à des journées “ville morte” illimitées, « jusqu’à ce que le Gouvernement trouve des solutions à la problématique de massacres à répétition des civils en ville et territoire de Beni ».

« Nous avons donné des recommandations au chef de l’Etat quand il était de passage à Beni, aux ministres et députés et à la délégation de la communauté internationale, de fournir des efforts pour que les massacres cessent, mais apparemment, ça n’a pas cessé. C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire des actions contraignantes pour que le gouvernement puisse s’impliquer », a affirmé le chargé de communication de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho)/Beni, Kizito Bin Hangi.

Plus de 400 personnes, d’après le bilan de la société civile de Beni, ont  été massacrées en ville tout comme en territoire de Beni. Cette structure citoyenne pointe du doigt la défaillance des services de sécurité.

Kizito Bin Hangi affirme que l’Asadho avait sollicité une « mutation au niveau de commandement Sokola 1. Parce que, les massacres se passent à côté des positions FARDC ».

Dans une interview à Radio Okapi, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a demandé à Matata Ponyo à se concentrer désormais sur les aspects sécuritaires dans l’Est de la RDC, comme il le fait pour le secteur de l’économie.

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a indiqué que les institutions nationales ont envoyé l’armée pour se battre dans l’Est afin de mettre fin à l’insécurité.

En avril dernier, la société civile de Beni avait aussi organisé deux journées “ville morte” pour dénoncer l’insécurité.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe