(Tempête des tropiques)
Le spectacle désolant s’est passé hier sur le boulevard du 30 Juin
Dieudonné Mbuyi, journaliste et responsable de Rédaction au Quotidien La Tempête des Tropiques, a vécu une journée cauchemardesque hier lundi 18 mai 2015 vers 11h00.
Des hommes armés en tenue civile mais aux allures de militaires ont procédé à son enlèvement, alors qu’il venait de prendre place à bord d’un taxi où se trouvaient ces derniers, sur le boulevard du 30 Juin, au niveau du rond-point Mandela.
La voiture, une Mitsubishi Lancer de couleur rouge réquisitionnée par ces deux hommes en armes se dirigeait vers Kintambo Magasin. Et au niveau du rond-point Socimat,le journaliste a été empêché de descendre du véhicule et obligé de présenter ses pièces. Ce qu’il a fait en présentant sa carte de presse.
Malgré cela, la voiture a foncé jusque devant l’entrée du camp Tshatshi, dans la commune de Ngaliema. Les bourreaux reprochaient au journaliste d’avoir fait un commentaire sur les vendeurs ambulants de biscuits aperçus au rond-point Batetela et auxquels des policiers arrachent parfois leurs marchandises.
Les malfaiteurs ont profité de ces paroles pour sauter sur leur proie, l’accusant d’offense au chef de l’Etat et de dénigrer le gouvernement ! Arme braquée à la nuque du journaliste, ces hommes ont conduit leur victime jusqu’à l’entrée du Camp Tshatshi.
Arrivé à l’entrée de ce camp militaire, ils lui ont demandé de l’argent pour être relaxé. Le chevalier de la plume n’avait que son stylo et son carnet comme biens de valeur. Son sac a été fouillé de fond en comble, sans trouver d’objets subversifs.
Ils lui ont même demandé d’appeler son épouse pour leur amener 500$US avant de recouvrer la liberté, sans succès.
Finalement, la victime a choisi d’informer son frère biologique, avec la permission des terroristes. Cela a été fait. Finalement, ils n’ont eu droit qu’à 20 000 FC du frère de la victime, pour avoir parlé en Swahili. » Comme vous êtes notre frère, tu peux partir « , a lâché un de bourreaux, tandis que l’autre a demandé dans quelle Eglise priait la victime. Une manière de dire que c’est Dieu qui l’a sauvé de leurs griffes.
Les autorités provinciales de la police de Kinshasa doivent prendre leur responsabilité pour mettre un terme à ce terrorisme en plein centre-ville de Kinshasa, en ce moment crucial où la République démocratique du Congo prépare des élections, en même temps que les uns et les autres sollicitent le dialogue, d’autres encore en appellent à la réconciliation nationale.