1° Contexte dans lequel les deux missions se sont déroulées
Les deux missions de suivi, à Bukavu et à Goma, se sont déroulées dans un climat politique quelque peu tendu, à la suite des manifestations de protestation organisées en janvier 2015, contre l’incise introduite lors de la révision de la Loi électorale, en rapport avec el recensement comme préalable à la tenue des prochaines élections.
A ce volet politique s’ajoutent les démêlées des membres du mouvement Lutte pour le Changement [LUCHA] avec les services d’intelligence et la justice, tant à Goma qu’à Kinshasa.
Au plan sécuritaire, il sied de noter que la population des deux provinces gardent espoir de voir l’opération de traque des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda [FDLR], conduite par les Forces Armées de la RDC, aboutir aux résultats escomptés, avec un minimum de dégâts collatéraux au sein des populations civiles.
D’autre part, il a été fait mention d’une nouvelle incursion des éléments de l’Armée rwandaise au-delà des frontières, dans le Nord-Kivu.
Au Sud-Kivu, l’heure est à la réflexion – par les parties prenantes – sur l’après Programme SSAPR [Security Sector Accountability and Police Reform Programme], initiative de la Coopération britannique, pour appuyer la processus de la réforme de la Police dans les provinces-pilotes du Bas-Congo, du Kasaï Occidental et du Sud-Kivu. Le RRSSJ participe activement à cet exercice qui consiste, entre autres, à définir les défis majeurs, à souscrire les engagements – selon les capacités de chacune des parties prenantes – pour relever ces défis et maintenir le cap sur la réforme en cours.
2° Objectifs
Les deux premières missions de suivi des activités de coordination ont eu pour objectifs de :
- Concourir au monitoring, à la sensibilisation, aux forums de diagnostic sécuritaire, à la collecte et analyse de données sur la sécurité humaine, la
réforme du secteur de sécurité, et la mise en œuvre de l’Accord-cadre du 24 février 2013.
- Accompagner les membres du RRSSJ Sud-Kivu et Nord-Kivu et Kinshasa dans l’amélioration du processus de collecte et analyse de données et du diagnostic participatif.
- Renforcer les capacités de l’Assistant chargé de Suivi et Evaluation, moyennant
sa participation à la session de formation d’ECI sur le Suivi et Evaluation.
- Renforcer les capacités de l’Assistant chargé de Suivi et Evaluation, moyennant sa participation à la session de formation d’ECI sur le Suivi et
Evaluation.
3° Bénéficiaires
- Les équipes de Coordination Provinciale du RRSSJ de Bukavu et de Goma.
- Les membres de quelques Dynamiques Communautaires.
- Les membres du RRSSJ.
4° Durée
La durée des deux missions de suivi du BCN auprès des Coordinations RRSSJ des provinces du Sud-Kivu et Nord-Kivu a été fixée à huit jours, soit trois jours pour l’étape de Bukavu et cinq autres pour Goma.
1. DEROULEMENT DES MISSIONS
Les activités ci-après ont concerné les deux sites de mission de suivi. Elles ont précédé l’étape de sensibilisation et de forum de diagnostic participatif de sécurité. Il s’agit de :
Les missions de suivi à Bukavu et à Goma comprennent les activités ci-après :
- a) Activités préparatoires
Les activités préparatoires ont tourné essentiellement autour des contacts, échange d’informations, des documents et autres.
A Bukavu comme à Goma, les contacts ont été pris les acteurs étatiques en vue de l’interaction avec l’autorité civile locale, la Police Nationale Congolaise, l’Armée et autres prenantes au processus de la réforme du secteur de sécurité, directement ou par Coordination Provinciale du RRSSJ provincial interposée.
.
- b) Réunions d’information et d’orientation
Les réunions avec les membres des Coordinations Provinciales RRSSJ/Sud-Kivu et Nord-Kivu avaient revêtu un caractère pédagogique d’autant plus que la mise à jour des informations sur le travail du réseau et l’état d’avancement du processus de la réforme est venue s’ajouter aux échanges sur :
- la définition et l’intégration du concept « sécurité humaine »,
- le rôle et les avantages de diagnostic participatif,
- les leçons apprises de l’étape de Bunia et celle de Kinshasa…
- c) Interaction avec décideurs et acteurs locaux
Le suivi a renforcé l’interaction qui existe déjà, entre le RRSSJ provincial et les décideurs locaux, d’une part et, d’autre part, entre le réseau et les autres parties prenantes au processus de la réforme du secteur de sécurité en cours.
- 1. La mission de Bukavu
La mission de Bukavu a eu lieu du 25 au 28 avril 2015. Elle a été séquencée en deux temps forts :
26 avril
Quartier Panzi, Commune d’Ibanda : tenue du Forum de diagnostic participatif de sécurité.
Salle de réunions de la Paroisse Saint Jean-Baptiste CAHI : les délégués de la Dynamique Communautaire du Quartier Panzi ont répondu présents à l’invitation lancée par la Coordination Provinciale du RRSSJ/Sud-Kivu. La rencontre a commencé par les exposés sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la Police de Proximité dans la ville de Bukavu, le rôle et l’implication de la Société Civile dans la réforme du secteur de sécurité ainsi que la sécurité humaine.
Il s’en est suivi l’exercice qui a conduit à l’identification et à la priorisation des problèmes relatifs à la sécurité humaine dans le Quartier Mosala…
Au total, vingt et un problèmes-clés ont été identifiés par les participants [pont, gestion des déchets, tapages nocturnes, trafic d’enfants, exploitation des enfants dans les chantiers, tracasseries administratives…]. Après recoupement, cinq d’entre eux ont été catégorisés comme prioritaires. Il s’agit de :
- La vente et la consommation des boissons fortement alcoolisées [BOFA];
- La pénurie en eau potable ;
- L’absence de l’éclairage public ;
- Le banditisme ;
5. Les constructions anarchiques ;
Quant aux recommandations, elles ont été formulées comme suit :
Maintenir la lutte contre les boissons fortement alcoolisées, en adoptant des nouvelles stratégies d’action.
- Sensibiliser et encourager les jeunes du Quartier Panzi à se faire enrôler dans la Police Nationale.
- Mener une action de plaidoyer, en faveur du captage d’eau de sources [accès à l’eau potable].
- Impliquer la population locale dans la logique de dénonciation des cas avérés de banditisme.
- Maintenir la lutte contre la vente et la consommation des boissons alcoolisées.
- Assurer le monitoring du maillage de la Police de Proximité [les « 3P » et les « 3R] …
Les participants se sont engagés d’assurer un suivi accru des recommandations ainsi formulées et d’interagir – de manière permanente – avec la Coordination Provinciale du RRSSJ/Sud-Kivu et la Police Nationale en vue de la recherche des solutions aux problèmes identifiés.
« Le captage d’eau de sources est la recommandation phare pour laquelle une première évaluation sera organisée au bout de six mois, soit à la fin du mois d’octobre prochain, pour s’assurer de la réalisation de cette recommandation ».
27 avril
Quartier Mosala, Commune de Kadutu : organisation d’une séance de sensibilisation à l’attention des membres des Zones Communautaires
Stadium de Kadutu : les membres des Zones Communautaires du Quartier Mosala, dans la Commune de Kadutu, ont assisté à une séance de sensibilisation sur la Police de Proximité, la réforme du secteur de sécurité et la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
La méthodologie participative utilisée leur a permis de tester leur niveau de connaissance, en rapport avec les thèmes du jour. C’est ainsi qu’ils ont eu à aborder aisément les six principes de la Police de Proximité [3P et 3P], le fonctionnement d’une Dynamique Communautaire…
La Dynamique Communautaire du Quartier Mosala compte, à son actif :
- l’implantation d’un nouveau poste de Police au niveau de Bohulo III, à la suite d’une action de plaidoyer ;
- la perception de la Police – par la population locale –comme une présence dissuasive, à la suite d’une série de sensibilisation à la base.
- Une nouvelle approche, avec des cartes qui permettent de fournir des données/indices sur des inciviques potentiels du quartier ;
- Les Zones Communautaires tiennent régulièrement leurs réunions des derniers samedis du mois…
Parmi les constats faits, il ya lieu d’épingler :
- Seulement 6 policiers affectés au Quartier Mosala dont la population avoisine les 70.000 ;
- L’insécurité persiste au Terrain de Bohulo VI, aux alentours du Couvent des Sœurs, à Funu et ailleurs ;
- Tendance à l’enracinement du phénomène « Tia na nse» ;
- Les malfaiteurs du quartier, quoiqu’arrêtés, reviennent aussitôt parce que relaxés, au détriment de la population qui n’y comprend grand-chose…
Recommandations-clés formulées :
- Plaidoyer pour ré implantation du poste de Police de Funu.
- Convoquer et tenir les Forums de Quartier.
- Distribuer les numéros d’appel des sous-commissariats au sein de la population.
- Privilégier les « dénonciations responsables ».Renforcer la collaboration avec la Police et le Chef de Quartier.
- Renforcer les tournées et les patrouilles de la Police.
- Réglementer l’ouverture et la fermeture des débits de boissons en vue du renforcement de la sécurité et de la protection de l’enfant.
La stratégie du RRSSJ/Sud-Kivu, pour susciter et renforcer la collaboration entre les Dynamiques Communautaires des trois Communes de la ville de Bukavu, a consisté à faire impliquer/participer un représentant du Quartier Panzi à la rencontre.
La participation de ce dernier a permis le partage d’informations et d’expériences, notamment en ce qui concerne la façon dont la question sur la vente et la consommation des boissons fortement alcoolisées est entrain d’être pensée à Panzi.
« ‘Tia na nse » est l’ordre habituellement intimé par les membres d’un gang, demandant à la victime de vider ses poches et de tout déposer par terre. Ce poste de Police fut démantelé par une population en furie, à la suite de l’assassinat d’un taximan par un
policier, au Quartier Cimpunda. Grâce à laz sensibilisation à la base, la même population a compris maintenant l’importance de rester rapproché avec la Police. Elle réclame maintenant le retour du sous-commissariat, face aux dérapages constatés à Funu, ces derniers temps.
Les acquis, défis et engagements dans le processus de la réforme de la gouvernance sécuritaire et de la mise en œuvre de la Police de Proximité dans la ville de Bukavu
Un atelier de restitution a été organisé le 27 avril au Collège Alfajiri par le Programme SSAPR, en collaboration avec la Mairie de la ville de Bukavu. Il a été question de restituer les résultats de la rencontre de mi-avril, sur les défis et les engagements des parties prenantes, en prévision de la fin du Programme SSAPR. L’Assistant chargé de Suivi et Evaluation y a pris part, avec des observations pertinentes devant permettre aux organisateurs de recadrer certains points du document initial.
Résultats obtenus avec le Programme SSAPR, dans la ville de Bukavu
1) CLSP et FQ opérationnels dans les trois Communes de la ville de Bukavu sur fonds propres des Communes :
2) Forums de Quartier institutionnalisés par décision des Bourgmestres [ décision n°410/0200/CKDT/44/2013 du 18 novembre 2013, n°410/940/001 BUR/BGM-IBD/2013 du 19 juin 2013].
3) Avant projet d’arrêté fixant modalités d’organisation et de fonds CLSP ;
4) 45 Magistrats formés, pour une participation efficace et effective aux CLSP ;
5) Certains projets de sécurité pris en compte et exécutés par le budget participatif, au niveau des Commune ;
6) Edit portant interdiction de la justice populaire ;
7) Dynamique Communautaire de 2.000 membres, 20 quartiers et 100 Zones Communautaires ;
8) 20 policiers de référence déployés dans 10 quartiers d’Ibanda et de Kadutu…
Changements observés
- Amélioration du niveau de connaissance des populations sur les questions de sécurité et de justice ;
- Engagement effectif des communautés dans leur sécurité ;
- Engagement des Députés Provinciaux dans le contrôle des problèmes de sécurité ;
- Amélioration de la qualité de prestation des OPJ ;
- Mise en place des mécanismes de redevabilité interne et reporting, entre différents échelons de l’Administration territoriale…
-
- 2. La mission de Goma
La mission de suivi à Goma a eu lieu du 28 avril au 03 mai 2015. A l’instar de l’étape de Bukavu, une séance de travail a réuni les membres de la Coordination Provinciale du RRSSJ/Nord-Kivu et le délégué du BCN. Une initiative locale a été signalée et prise en compte pour la séance de sensibilisation. Il s’agit d’une campagne de lutte contre les tracasseries administratives, avec l’appui du Gouverneur de province.
29 avril 2015
Salle de conférences Kanisa la Mungu, Quartier Ndosho, Commune de Karisimbi :
La séance d’animation populaire du jour a réunion 100 personnes, issues de différents coins du Quartier Ndosho [Commune de Karisimbi]. La méthodologie utilisée a été fonction de la stratégie qui consiste à bien préparer le travail à l’intégration et à l’expérimentation de la Dynamique Communautaire dans la ville de Goma, partant de ce quartier. C’est ainsi que les thèmes exploités pour la sensibilisation se sont plus focalisés, entre autre sur :
- L’évolution du processus de la réforme du secteur de sécurité en République
démocratique du Congo, en particulier la réforme de la Police Nationale Congolaise ;
- La portée des Lois et textes réglementaires de la réforme de la Police Nationale ;
- Les six principes de la Police de Proximité ;
- Les « Dix Règles d’Or » d’un commissariat de référence…
- Les échanges ont permis de relever certaines préoccupations majeures de la population, lesquelles ont servi de base de discussions au Forum de diagnostic participatif de sécurité, un jour après. Il s’agit notamment de :
- Le Gouvernement ne devait-il pas commencer par la réforme de l’ANR qui est à la fois inefficace et nuisible, aux yeux de la population ?
- Pourquoi la Police de Proximité n’a pas commencé au Nord-Kivu où il y a des sérieux problèmes de sécurité ?
- Que pense-t-on des « Zones libérées » au Nord-Kivu ?
- La Police de Circulation Routière ne fait-elle pas partie de la Police de Proximité ?
- Peut-on réellement parler de « gratuité des services de la Police », pendant que la Police elle-même travaille dans des conditions inadmissibles ?
- A quoi servent toutes les lois citées du moment où elles ne sont pas bien appliquées ?
- Doit-on parler d’une Police civile alors que les policiers sont toujours justiciables devant l’Auditorat militaire ?
- Quid de la protection de l’enfant et de la femme dans la réforme de la Police ?
- Quelles sont les limites de la Société Civile, dans son implication dans la réforme de la Police et de l’Armée ?30 avril 2015
La Joie Plazza Hôtel, ville de Goma : Forum de dia gnostic participatif de sécurité du Quartier Ndosho, Commune de Karisimbi
A l’issue de la concertation qui a eu, entre la Bourgmestre de la Commune de Karisimbi et la Coordination Provinciale du RRSSJ/Nord-Kivu, le Forum de diagnostic participatif de sécurité du Quartier Ndosho a été délocalisé vers l’Hôtel La Joie Plazza, dans la Commune de Goma.
L’activité a eu lieu en présence du Bourgmestre Adjoint de la Commune de Karisimbi qui, dans son mot de circonstance, a reconnu le degré élevé d’insécurité au Quartier Ndosho, tout en rassurant les participants du « soutien de la Commune… » à tout ce qui sera fait pour améliorer la situation sécuritaire. Des représentants des sous-commissariats de Police ont également pris une part active à ces assises.
Après les interventions sur l’implication de la Société Civile dans la mise en œuvre de la
réforme du secteur et la sécurité et sur la situation de la sécurité humaine dans le quartier
Ndosho, les séminaristes ont été répartis en trois sous-groupes de travail en carrefour, suivant le même canevas et questionnaire, élaborés pour les quatre sites du projet.
La sécurité humaine a été définie comme:
- une approche axée sur les individus et leur sécurité ;
- faisant référence, à la fois, aux droits des citoyens à vivre dans un environnement sécuritaire et à l’existence d’une activité politique, sociale, religieuse et économique, au sein de chaque société, à l’abri de violences organisées ;
- reconnaissant la stabilité durable, non seulement des Etats, mais aussi des sociétés [populations] qu’ils représentent
.1° Problèmes majeurs identifiés à Ndosho
- Seuls 22 policiers actifs sont déployés pour les 75.000 habitants du Quartier Ndosho ;
- Vols à main armée [souvent par des hommes en uniforme et cagoulés] ;
- Enlèvements des enfants par des personnes qui s’arrangent pour demander une caution – par téléphone – avant de relaxer la victime ;
- Circulation illicite des armes légères et petit calibre ;
- Maisons inachevées ou abandonnées, servant de repère aux bandits de grand chemin ;
- Présence suspecte des militaires, habillés en civil ;
- Impraticabilité des voies d’entrée et inaccessibilité du quartier ;
- Constructions anarchiques ;
- Plusieurs cas de règlement des comptes ;
- Policiers et militaires impliqués dans la vente et la consommation des stupéfiants ;
- Des cas de complicité des certains éléments de la Police Nationale avec des
malfaiteurs qui sévissent dans le quartier :
- Silence coupable de la population qui ne dénonce pas les malfaiteurs, sous prétexte de redouter les représailles ;
- Non identification des habitants par le Chef de Quartier ;
- Absence d’éclairage public et du courant électrique…
Ces policiers sont opérationnels dans quatre sous-commissariats de fortune…
« Franchement, le Quartier Ndosho est le véritable centre d’hébergement des malfaiteurs de la ville de Goma », a déclaré un des participants, lors des échanges. Une telle affirmation confirme que ce quartier est journellement confronté à de sérieux problèmes de sécurité.
2° Problèmes prioritaires dégagés
- Impunité.
- Circulation illicite des armes légères, petit calibre et ses corollaires.
- Faibles effectifs de la Police de Proximité.
- 3° Actions immédiates à mener Les représentants du Quartier Ndosho ont approfondi la réflexion lors du travail dans les carrefours. Sur base du canevas préétabli, ils ont listé les actions immédiates à mener par les différents décideurs et acteurs locaux.
C’est ainsi qu’ils ont demandé à (aux) :
-
- Bourgmestre de la Commune de Karisimbi
- Solliciter et obtenir l’augmentation des effectifs de la Police, proportionnellement à la densité de la population de la Commune ;
- Renforcer la collaboration avec la Police Nationale et l’appuyer en
communication en vue de l’amélioration des tournées et des patrouilles ;
- Lutter contre la corruption et l’impunité au sein de l’administration communale et autres services publics ;
- Valoriser le travail des Chefs de Quartier et des « Nyumba kumi » en vue du renforcement de la confiance avec la population et de l’efficacité dans la quête d’une sécurité durable dans la Commune ;
- Chef de Quartier de Ndosho
- Renforcer la collaboration avec la Police Nationale ;
- Solliciter de l’Autorité communale, des opérations bouclage de routine ;
- S’appuyer sur les « Nyumba kumi » pour maîtriser les mouvements des
habitants du quartier…
- Police Nationale Congolaise
- Revoir à la hausse l’effectif des éléments déployés dans le quartier ;
- S’imprégner des principes de Police de Proximité pour privilégier le partenariat avec la population et intégrer les notions de redevabilité et celles de respect des droits de l’homme ;
- Renforcer les mesures sécuritaires, notamment en multipliant et en améliorant les tournées et les patrouilles dans les quartiers ;
- Observer et appliquer l’éthique et la déontologie policière ;
- S’investir dans le rapprochement Police-Population…
-
- Acteurs de la Société Civile
- S’approprier le processus de la réforme du secteur de sécurité, en particulier la doctrine de la Police de Proximité ;
- Favoriser le rapprochement Police-Population en vue de la sécurisation du quartier ;
- S’approprier le processus de mise en œuvre de la Dynamique Communautaire, dans le quartier et au niveau de la Commune ;
- Rendre opérationnels les « Relais Communautaires » en vue de la protection de la population du Quartier Ndosho;
- Appuyer les efforts des « Nyumba kumi » en ce qui concerne le partage
d’informations, au plan sécuritaire.
- Communauté de base/Population
- Collaborer positivement avec la Police Nationale pour mieux sécuriser le quartier ;
- Dénoncer les malfaiteurs et tous cas suspects ;
- Se désolidariser des complices qui sont à la base de l’insécurité au quartier ;
- S’approprier le processus de la réforme du secteur de sécurité, particulièrement la réforme de la Police Nationale Congolaise…
- RECOMMANDATIONS-CLES DU FORUM DE DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DE SECUCRITE DU QUARTIER NDOSHO/COMMUNE DE KARISIMBI, VILLE DE GOMA
- Au Gouverneur de province:
- Solliciter la mise en œuvre de la Police de Proximité dans les Commune de la ville de Goma et la présenter, auprès du Gouvernement central, comme un des besoins réels et urgents de la population du Nord-Kivu, particulièrement pour les Territoires libérés du joug des groupes armés ;
- Relancer/répliquer la « Campagne Goma sans armes » ;
2.Au Commissaire Provincial de Police Nationale Congolaise :
- Renforcer les effectifs de la Police Nationale Congolaise dans les sous-commissariats de la Commune de Karisimbi, particulièrement au Quartier Ndosho ;
- Collaborer avec le Commandement de la Région Militaire en vue du contrôle et de la maîtrise des éléments supposés des FARDC, présents en grand nombre au Quartier Ndosho ;
- Solliciter et encourager l’intégration de la doctrine de la Police de Proximité au sein de la PNC/Nord-Kivu.
- Au Maire de la ville de Goma :
- Appuyer les efforts de l’Autorité communale et de la Police Nationale en vue d’une meilleure sécurisation du Quartier Ndosho et de la Commune de Karisimbi ;
- S’imprégner du processus de la Dynamique Communautaire, imprimé par la Société Civile locale ;
- Réglementer et motiver/appuyer le travail de Chef de Quartier et de « Nyumba kumi » en vue de l’amélioration de leurs prestations, au service de la Commune.
4. A la Bourgmestre de la Commune de Karisimbi :
- Renforcer la collaboration avec la Police Nationale et l’appuyer en communication en vue de l’amélioration des tournées et des patrouilles ;
- Renforcer le partenariat avec les Organisations de la Société Civile et les impliquer dans la recherche des solutions aux problèmes sécuritaires du milieu ;
- Motiver – matériellement et financièrement – le travail des Chefs de Quartier et des « Nyumba kumi ».
- Aux Organisations de la Société Civile:
- Favoriser et encourager le rapprochement Police-Population en vue de la sécurisation du quartier ;
- S’approprier le processus de mise en œuvre de la Dynamique Communautaire au Quartier Ndosho et dans la Commune de Karisimbi ;
- Elargir et renforcer la sensibilisation des habitants de la Commune de Karisimbi sur le processus de la réforme du secteur de sécurité, la collaboration positive et le rapprochement avec la Police Nationale, la dénonciation responsable des inciviques…
- Mener des actions de plaidoyer en faveur de la prise en compte du travail et le renforcement des capacités des Chefs de Quartier et des « Nyumba kumi» de la Commune de Karisimbi ;
- Renforcer le plaidoyer pour une justice équitable et rationnelle.
III. RESULTATS OBTENUS ET CONCLUSION
Des résultats à impact immédiat sont obtenus, à l’issue des missions de suivi du BCN auprès des Coordinations RRSSJ Sud-Kivu et Nord-Kivu, notamment :
- Le renforcement de l’interaction entre les Coordinations Provinciales du RRSSJ du Sud-Kivu et du Nord-Kivu et les acteurs étatiques, en l’occurrence la Commune, la Police Nationale et le Quartier.
- La visibilité et l’encrage du RRSSJ en provinces sont davantage renforcés.
- 200 acteurs étatiques et non étatiques de Bukavu et de Goma directement atteints par la sensibilisation sur le processus de la réforme du secteur de sécurité, la mise en œuvre de l’Accord-cadre du 24 février 2013, la sécurité humaine et la Police de Proximité.
- Deux forums de diagnostic participatif, tenus à Bukavu et à Goma, ont permis de réfléchir sur les questions sécuritaires de deux grands quartiers, d’identifier les problèmes majeurs rencontrés au quotidien et de formuler des recommandations visant, non seulement le changement des situations déplorées, mais aussi des actions de plaidoyer, aux niveaux local, provincial et national – dans une large mesure –
- La satisfaction et l’encouragement des délégués de la Police Nationale au Forum de diagnostic sécuritaire du Quartier Ndosho, face à l’initiative de la Société Civile de lancer la Dynamique Communautaire dans leur milieu.
- Le renforcement de l’implication des médias locaux dans le processus de mise en œuvre de la réforme du secteur de sécurité
- Un mémorandum, basé sur les recommandations du Forum de diagnostic sécuritaire et revêtant le caractère d’un argumentaire de plaidoyer provincial, est élaboré par la Coordination Provinciale du RRSSJ/Nord-Kivu et envoyé à la Bourgmestre de la Commune de Karisimbi…
Les missions de suivi par le BCN, à Bukavu et à Goma se sont déroulées normalement. Les résultats obtenus démontrent, à juste titre, qu’un tel exercice est nécessaire et doit se faire régulièrement et s’étendre à d’autres provinces pour permettre la mise à niveau des informations liées à la réforme du secteur de sécurité, l’expérimentation de l’ « Approche communautaire », à travers l’intégration et l’opérationnalisation de la Dynamique
Communautaire [cas du Quartier Ndosho à Goma], une bonne coordination des activités à la base, etc.
Le suivi mené par le BCN à distance, moyennant les échanges des courriers et/ou les conversations téléphoniques n’a pas le même degré d’impact que celui effectué sur terrain, non seulement avec des séances de travail à l’interne mais aussi avec l’opportunité offerte de rentrer en contact direct avec des acteurs étatiques et non étatiques, dans le but de croiser certaines données et les recouper.
L’Assistant chargé de Suivi et Evaluation du BCN doit garder contact, de façon permanente, avec les différents acteurs de ces sites, pour les :
- pousser à maintenir le suivi des recommandations auprès décideurs locaux ;
- aider à noter et à partager les résultats progressifs de terrain ;
- inciter à construire des bonnes « histoires de succès »…
Fait à Goma, le 30 avril 2015
Clovis KADDA
Assistant chargé de Suivi et Evaluation
BCN-RRSSJ
- Au Gouverneur de province:
- 3° Actions immédiates à mener Les représentants du Quartier Ndosho ont approfondi la réflexion lors du travail dans les carrefours. Sur base du canevas préétabli, ils ont listé les actions immédiates à mener par les différents décideurs et acteurs locaux.