(7sur7.cd)
Les autorités congolaises ont qualifié de pure mensonge les allégations de l’Ong Human Rights Watch prétextant que les leaders
politiques détenus présentement en prison, le sont parce qu’ils se sont opposés au troisième mandat du président Kabila. ‘‘Dire que les personnes interpellées, le sont pour s’être opposées à des tentatives visant à permettre au président Joseph Kabila de rester au pouvoir, n’est de rien d’autre que de l’affabulation, pour ne pas dire un mensonge grossier’’, a indiqué dans un communiqué, Alexis Thambwe Mwamba, le ministre congolais de la Justice, garde des sceaux et droits humains. Selon lui, si tel avait été le motif de l’interpellation de ces personnes, objet de l’attention de Human Rights Watch, il n’y aurait plus assez de places dans nos prisons et centres de détention. ‘‘Les acteurs de toutes les couches sociales s’étaient exprimés mais combien ont-ils été arrêtés pour avoir pris position’’, s’est demandé Alexis Thambwe Mwamba. Au sujet des arrestations arbitraires et de l’intolérance croissante du gouvernement tel que dénoncé par Human Rights Watch, Kinshasa demande à l’Ong d’attendre l’issue des instructions en cours pour savoir si réellement il n’y a aucune charge retenue contre les personnes poursuivies. En outre, Alexis Thambwe Mwamba s’interroge si le parquet doit abandonner les poursuites contre les individus poursuivis pour des faits de droit commun tel que le stellionat, l’escroquerie ou l’appel à la violence au seul motif qu’ils sont des acteurs politiques. Il trouve, ainsi non fondée, la demande de libération sans condition formulée par Kenneth Roth- le directeur exécutif de HRW
en faveur des prisonniers détenus, selon l’organisation, pour leurs opinions politiques. Revenant sur le dossier Maluku, le gouvernement a, premièrement, récusé le terme ‘‘ fosse commune’’ qu’il juge abusif et suppose l’exécution des personnes arrêtées et ensuite jetées dedans. Thambwe Mwamba indique avoir fourni des explications en son temps au corps diplomatique, à la presse tant nationale qu’internationale que le phénomène des enterrements collectifs est une pratique courante dans la ville de Kinshasa. Les statistiques font état de plus de mille personnes enterrées de manière groupée au cours de la période allant d’avril 2014 à avril 2015, a-t-il assuré. Le ministre de la justice affirme que seules moins de dix familles s’étaient présentées à l’appel du parquet de la république pour demander les traces d’un des membres de leur famille mais elles ne sont jamais revenues auprès l’organe de la loi pour la suite du dossier. Et Thambwe de se demander ‘‘quel est ce gouvernement qui exhumerait de centaines des corps pour rechercher cinq ou six personnes qui ont probablement voyagé ?’’. Par ailleurs, le gouvernement assure qu’il n’arrêtera pas le général Célestin Kanyama pour soi-disant lutter contre l’impunité parce qu’un quelconque
organisme le lui demande. Cependant, il rappelle qu’en matière de lutte contre l’impunité au sujet des violations des droits de l’homme, trois mille militaires de l’armée congolaise et mille éléments de la police ont été arrêtes, jugés et condamnés et se trouvent présentement en prison. Kinshasa se dit disposée à collaborer avec Human Rights Watch ou toute autre organisation des droits de l’homme mais se refuse de donner la matière à celle à la recherche du sensationnel.