VSV : SCIENTIFIQUES ET POLITIQUES SE SÉPARENT DOS À DOS

(Forum des As)

Conscientisation et consolidation de la démocratie.
Intense activité vendredi dernier à la VSV. Cette ongd a organisé grâce à l’appui de ses deux partenaires, l’Américain  » NED  » et l’Allemand  » BROT « , une journée de réflexion au centre de spiritualité catholique  » THERESIANUM  » à Kinshasa-Kitambo. Sous le thème :  » Participation positive des acteurs politiques à la construction et à la consolidation de la démocratie en RDC « .

La VSV a aligné pour ce faire de brillants théoriciens comme le Professeur Philippe Biyoya, Docteur en Relations internationales, le philologue Thierry Landu, Docteur en Lettres modernes et Jean-Pierre Mbwebwa Kalala, Docteur en Sciences politiques.
En face d’eux des praticiens de la politique de l’Opposition tout comme de la Majorité présidentielle (MP). Malheureusement , les formations politiques de la MP invitées n’ont pas fait le déplacement du centre catholique  » THERESIANUM  » pour s’abreuver à la matrice de la construction et la consolidation de la démocratie apprêtée par cette Ong de défense des droits de l’homme qui n’en est pas à son premier coup du genre et qui est sur la brèche depuis la période de plomb.
C’est le directeur exécutif de la VSV, l’activiste des droits de l’homme Dolly Ibefo Mbunga et le 1er directeur exécutif adjoint chargé de l’administration, le politologue Rostin Manketa qui ont donné les motivations de cette journée de réflexion. On note cependant que les échanges entre les trois scientifiques et les praticiens de la politique ont été vifs et houleux mais enrichissants.
On peut dire qu’ils se sont séparés dos à dos sans trouver un terrain d’entente sur cetains thèmes notamment le principal pour eux qui concerne le dialogue en RDC . Dans la salle, on a vu une bonne brochette des têtes d’affiche.
Comme le député Mlp de Kinshasa, le radical Franck Diongo, le député Steve Mbikayi, le Dr Sondji et l’ancienne présentatrice-vedette de la RTNC et AA, Marie-Ange Mushobekwa, le Prof Kutumisa du PNRD ainsi que l’un des célèbres  » DIABOS  » katangais, le général Lunda Kapend du mythique  » Front national de libération du Congo) (FNLC) qui menait ses actions militaires contre le régime du tout puissant Maréchal Mobutu Sese Seko à partir d’Angola.
Dans le box des intervenants, la VSV n’a pas fait dans la dentelle. Elle a aligné de brillants théoriciens. Il s’agit du Professeur en Relations internationales Philippe Biyoya, du philologue Thierry Landu Mayamba, Docteur en Lettres romaines et du politocologue Jean-Pierre Mbwebwa Kalala, Docteur en Sciences politiques.
Ce dernier a développé le thème de  » Dialogue en RDC : quelles pistes de sortie de crise de confiance entre acteurs politiques gouvernants et non-gouvernants pour une meilleure construction de la démocratie « . Thierry Landu Mayamba a, quant à lui planché sur  » Les partis politiques et la construction de la démocratie en RDC : l’intérêt général souvent mis à mal  » et Philippe Biyoya sur l’ »Autopsie des fonctions des partis politiques dans le contexte politique congolais « .
Quant à la qualité de ces interventions, elles ont été de très haute facture. Cependant, il n’y a pas eu maillage entre ces prestations scientifique avec les participants qui sont des praticiens de la politique, donc des tacticiens politiques. Ils ont eu l’impression que les Professeurs leur ont parlé comme dans un auditoire des étudiants, ce qui altère la communication.

DES DEFINITIONS DES NOTIONS ET CONCEPTS CONNUS
Ce sentiment amer de presque tous les acteurs politiques présents dans la salle peut être donné dans la position de Franck Diongo. Il a montré à l’égard du Professeur Mbwebwa sur le thème du Dialogue qui les a principalement mobilisés qu’il est resté sur des définitions des concepts qu’eux connaissent bien puisqu’ils étaient à l’école.
Ce qu’ils attendaient de lui, ce ne sont pas ces notions qu’ils connaissent bien, mais de leur dire la voie à prendre pour le vrai dialogue qui continue à diviser la classe politique. Pas un mot sur les stratégies pour arriver à un Dialogue qui ne sera pas dévoyé par le pourvoir. C’est cela que tous attendaient du Prof Jean-Pierre Mbwebwa Kalala. Tous sont restés sur leur soif et ont, dans la phase du débat, déclamé leur insatisfaction sur ce thème de Dialogue.
Mais Mbwebwa estime que sa mission de scientifique est de le circonscrire les actes sont du ressort de ceux qui sont dans la pratique. Il a donc fait son travail en restant sur des théories. Ce n’est pas tout. Car Franck Diongo est revenu à la charge pour renvoyer cette fois-là le Prof Philippe Biyoya aux études. Il l’a pris à partie.
Au fait Biyoya brosse un tableau très sévère de la classe politique congolaise. C’est quasiment un procès d’échec contre les acteurs politiques qui, en tout point de vue, sont en hiatus avec la société. Ils ont démissionné de leurs responsabilités alors qu’ils sont un segment de la souveraineté nationale. Mais ils refusent de s’assumer comme tel.

CRITIQUES AU VITRIOL CONTRE LES PARTIS POLITIQUE DE L’OPPOSITION
C’est au vitriol que Biyoya, toujours aussi caustique, lance sa série de critiques méthodiques contre une Opposition incapable de mobiliser leurs militants contre le pouvoir. Il propose même que la loi sur les partis politiques soit révisée. Car comment peut-on accepter que n’importe quel quidam crée un parti politique, comme c’est le cas à présent.
Diongo l’a ramené sur la terre ferme en lui rappelant qu’en France, il n’y a pas une loi sur les partis politiques. N’importe qui peut les créer. Mais la sélection se fait pour le financement public de ces partis politiques par les fonds du trésor public. C’est là où il y a des conditions notamment le fait de disposer d’un certain nombre des sièges à l’Assemblée nationale.
Pour Diongo, ce serait la violation de la liberté d’association que de restreindre les conditions de création des partis politiques.
Les échanges sont restés aigres-vifs dans le sens du propos de Franck Diongo, Steve Mbikayi ou Dr Sondji, Anne-Marie Mushobekwa et le général Kapend mais très enrichissant. Ce qui est l’objectif des concepteurs de la journée de réflexion. Laquelle est, il ne faut pas le perdre de vue, de conscientiser les acteurs politiques à la construction et à consolidation de la démocratie en RDC. Ces libertés de langage dans la salle du « THERESIANUM  » procèdent déjà en soi d’un libre exercice démocratique avec ses débats d’idées contradictoires mais dans la courtoisie et le respect de l’autre. C’est cela la démocratie. Chapeau bas à la VSV qui a été bien inspirée pour organiser un tel échange. KANDOLO M.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe