LA POLITIQUE DE DEUX POIDS, DEUX MESURES DANS GRANDS LACS ENVOYÉS SPÉCIAUX : DES PRESSIONS UNIQUEMENT SUR LA RDC !

(Forum des As)

L’Ouganda et le Rwanda qui ne sont pas du tout des démocraties ne sont nullement dans le viseur de la Communauté internationale.
Le groupe des Envoyés et représentants spéciaux de la Communauté internationale s’est réuni à Genève en Suisse, du 28 août au 3 septembre. On retient en gros que dans leur communiqué rendu public jeudi dernier, ils en appellent pour la RDC à un trouver un compromis pour un processus électoral crédible et inclusif conduisant à des élections apaisées gages du développement.

Implicitement, ils recommandent aussi la priorisation des scrutins, ce qui veut dire donner l’importance à la présidentielle et aux législatives plutôt qu’aux locales comme le veut le gouvernement congolais. En analysant ce communiqué des Envoyés internationaux dans les Grands lacs, il appert clairement qu’il n’apporte rien de nouveau dans les vœux exprimés chaque jour par les Congolais eux-mêmes en ce qui concerne le processus électoral.
Les Envoyés spéciaux n’ont fait qu’enfoncer une porte déjà largement ouverte que ce soit pour l’accord à dégager pour des élections dans les délais constitutionnels ou l’importance des scrutins, on en débat à foison dans la classe la classe politique. L’Opposition appuyée par certains partis politiques de la MP exigent le renvoi pur et simple des locales et les municipales pour ne retenir au calendrier que les provinciales, les législatives et la présidentielle. Rien de neuf donc dans la sortie médiatique des Envoyés internationaux dans les Grands lacs.

MUSEVENI AU POUVOIR DEPUIS 1986 SANS ALTRENANCE
Dans les Grands lacs, disons-nous ? Oui, dans les Grands lacs, une région qui comprend, essentiellement, l’Ouganda, la RDC, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi. Ces Envoyés spéciaux sont donc détachés dans cette région des Grands lacs, auprès de ces quatre pays. Or, apparemment ils donnent l’impression de ne s’intéresser qu’à la seule RDC qui est dans le viseur.
Alors que c’est connu, à part la Tanzanie de Jakaya Kikwete, où il y a l’alternance démocratique et jamais de débat sur un quelconque  » 3ème mandat « , Rwanda et l’Ouganda sont des dictatures où il n’y a aucun semblant de démocratie. Mais on ne sent nullement un quelconque acharnement de la Communauté internationale par ses Envoyés spéciaux pour modifier le cours de l’histoire. Cela semble injuste.
Commençons par l’Ouganda de Yoweri Museveni Kaguta. Au pouvoir depuis 1986, donc 29 ans, près de 30 ans d’un pouvoir absolu, un règne sans partage. Cet homme continue à organiser des élections à la soviétique, sans challenger, tous les probables prétendants devant être embastillés avant les scrutins.
Il n’y a pas une vie politique en Ouganda où tous les espaces d’expression sont verrouillés. Ensuite vient le Rwanda, avec le régime de type militariste et va-t-en-guerre de Paul Kagame. 21 ans qu’il utilise des méthodes barbares de la Gestapo pour réprimer sauvagement et dans le sang toute moindre opposition politique interne ou externe.

AU RWANDA REGNE UN MAITRE ABSOLU QUI N’A JAMAIS ORGANISE UNE ELECTION DEMOCRATIQUE
Comme en Ouganda, il n’y a pas une presse libre au Rwanda. Toutes les voies d’expression démocratique sont hermétiquement fermées. Il ne règne qu’un seul homme Paul Kagame. Naturellement, il n’a jamais organisé des élections démocratiques même de façade.
C’est le seul et unique candidat, tous les autres risquant tout simplement d’être froidement abattus. Sauf à accepter de jouer le faire valoir. En ce moment, il est en train d’utiliser de fallacieuses arguties juridiques pour faire sauter la limite des mandats et se représenter à un troisième mandat.
On n’a pas entendu la moindre protestation des Envoyés spéciaux dans les Grands lacs qui donnent l’impression de ne rien voir. Toute leur attention est portée sur la RDC, celle-ci est pourtant loin sur le plan des acquis démocratiques.
C’est là où il y a une politique de deux poids deux mesures à l’égard de la RDC. Des pressions seulement contre celle-ci mais rien au Rwanda, à l’Ouganda et au Burundi.
Cette injustice caractérisée de la Communauté internationale à l’égard de la RDC est des plus condamnables. Cependant, elle prend ses origines dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, février 2013. Un texte à la limite très déséquilibré.
En effet, alors qu’il est établi que c’est bien le Rwanda qui a créé, armé et soutenu le M23, et que ce pays agresse épisodiquement son voisin la RDC et pas l’inverse, c’est plutôt Kinshasa qui a une multitude d’engagements par rapport à cet Accord. C’est bien insolite. La RDC doit procéder à toute sorte de reformes, politique, économique, démocratique, institutionnelle, organiser des élections crédibles…Mais côté Rwanda, rien.
Ce qui fait que c’est la seule RDC qui est tenue de rendre compte à la Communauté internationale des avancées dans l’accomplissement de ses engagements internationaux. Raison pour laquelle Kinshasa a mis en place une structure chargée du suivi de l’application de l’Accord-cadre. Le Rwanda n’y est pas contraint. C’est pourtant, aux côtés de l’Ouganda de Museveni la machine à fabriquer des rebellions congolaise.
La réunion de Genève a connu la participation de Saïd Djinnit pour l’Onu, Ibrahima Fall pour l’UA, Martin Köbler pour la Monusco, Thomas Perriello pour les USA, Koene Vervaeke pour l’UE et Franck de Coninck pour la Belgique.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe