(Forum des As)
Arrivé fin mandat en RDC, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC a dressé le bilan de ses activités, après près de 25 mois passés à la tête de la MONUSCO. Martin Köbler reste confiant quant à la suite du processus électoral concernant les élections législatives et présidentielle au mois de novembre 2016. Il quitte la RDC avec trois sentiments, de satisfaction, de fierté et de frustration. Dans son mot au cours du dernier point de presse d’hier mercredi 23 septembre, il est revenu sur l’accord de principe concernant l’organisation des élections législatives et présidentielle au mois de novembre 2016, le respect de droits de l’homme ainsi que le processus de traque des FDLR. Le patron de la MONUSCO n’a pas voulu dire adieu aux congolais, il a plutôt dit au revoir.
Le chef de la mission onusienne en RDC quitte la RDC pendant que la situation politique est brûlante suite à la lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat par le G7 qui réclame notamment le respect de la constitution. Martin Kobler s’est dit confiant parce qu’il y a encore du temps jusqu’en novembre 2016. Tout en espérant que les deux camps ont du temps pour harmoniser leurs vues. Pour soutenir le processus électoral en cours, il estime que la CENI devrait rendre public un calendrier réaliste. » Bien que nous nous focalisons sur les deux élections de novembre de l’année prochaine, nous souhaitons que le gouvernement donne de l’espace pour l’opposition et la société civile pour des élections paisibles, transparentes et démocratiques « , a-t-il martelé. Il n’a pas manqué d’évoquer l’enrôlement de nouveaux majeurs qui est une étape importante dans le processus électoral.
QUELQUES FAILLES ENREGISTREES
Très sportif, le patron de la MONUSCO reconnait qu’il y a eu certaines failles au courant de son mandat. Le cas de massacre de Mutarule au Sud-Kivu. » Nous allons travailler avec le gouvernement pour que les promesses tenues soient réalisées « , a fait remarquer Martin Kobler.
La traque et le rapatriement des FDLR ne sont pas effectifs, note-t-il. C’est un processus qui va continuer jusqu’à ce que tous ces éléments rwandais et leurs dépendants soient rapatriés dans leurs pays d’origine. La mission des bons offices de la MONUSCO au gouvernement n’a pas non plus connu un succès, a-t-il reconnu.
Pour ce faire, il propose à son successeur de convaincre le gouvernement d’accepter les bons offices à la mission onusienne. » Nous n’avons pas d’agendas cachés « , a-t-il laissé entendre avant de reconnaitre que la RDC est un pays souverain.
Le représentant spécial du secrétaire général des nations unies dénonce tout de même la lenteur de la part des autorités congolaises dans les traitements de certains dossiers. » Trop d’attentes ne permet pas aux choses d’évoluer « , a lâché le patron de la MONUSCO. Il ne faudra pas se focaliser sur les actions militaires, a-t-il indiqué avant de mentionner qu’il est important de faire le suivi des plusieurs actions afin de garantir la stabilité et la sécurité, de restructurer l’autorité de l’Etat. Aussi de contrôler le réseau criminel des minerais de la RDC.
Après avoir passé plus ou moins 25 mois à la tête de la MONUSCO, le représentant de Ban Ki-Moon en RDC s’est dit satisfait d’avoir passé de bons moments avec les congolais à qui il souhaite bonne chance pour 2016. Il a affirmé que la MONUSCO va continuer à soutenir et à assister les congolais pour une paix durable. Martin Kobler est convaincu que la communauté internationale devra rester aux côtés du gouvernement de la RDC afin d’améliorer la question des FDLR avant de souligner que depuis 2012, 12.000 FDLR ont été rapatriés.
L’INVESTISSEMENT PRIVE PILIER DE L’ECONOMIE D’UNE NATION Bien qu’il parte, le numéro 1 de la MONUSCO reste très attaché à l’organisation au mois de février prochain d’un atelier sur l’investissement privé sous la supervision des envoyés spéciaux. Car selon lui, l’investissement privé va promouvoir l’économie d’une nation, l’Etat de droit et la paix qui est essentielle en RDC. Il faut que le gouvernement donne des moyens suffisants aux femmes pour qu’elles aillent faire les champs et vendre à bon prix les produits de leurs champs, a fait savoir le représentant de Ban Ki-Moon. Après les conflits, l’investissement privé est incontournable, soutien-t-il.
Par ailleurs, Martin Kobler appelle tout le monde à la conscience pour stopper la déforestation. Car, cette pratique contribue à la dégradation de l’environnement. » Le Congo regorge l’oxygène du monde après le Brésil « , a-t-il renchéri. La déforestation non contrôlée pourra créer des ennuis pour les générations futures. » J’ai eu l’occasion de circuler beaucoup à travers le pays, j’ai visité certains parcs, le constat est amère « , a-t-il déploré. Il est nécessaire de sensibiliser la communauté à ce sujet. Martin Kobler qui quitte la RDC à la fin de ce mois reste confiant en l’avenir de la RDC.