(Le Potentiel)
Dans un programme conjoint visant la réintégration communautaire et socio-économique des ex-enfants soldats et vulnérables du territoire de Rutshuru au Nord-Kivu (Est de Rd Congo), le Japon vient en appui avec un financement de 4 millions USD.
Ce programme conjoint financé par le Japon et qui prévoit aussi l’assistance aux enfants victimes de violences sexuelles dans la même zone, est placé sous la coordination de l’ONUFEMMES, le PAM, le PNUD et l’UNICEF, du Bureau de la Représentante spéciale du Chef de l’Etat pour la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants soldats et de l’Institut national de préparation professionnelle (INPP).
« La consolidation de la paix est l’un des piliers de la coopération japonaise, comme convenu avec le Gouvernement congolais lors de la Commission mixte de la Coopération, en mai dernier », a souligne l’ambassadeur du Japon en RDC, Shigeru Ushio, dans un communiqué publié le mercredi 07 octobre 2015 à Kinshasa.
Lors de l’Assemblée générale de l’Onu du 15 septembre 2015, le Premier ministre Japonais, Shinzo Abe, a fait référence à la coopération technique de l’Agence de coopération internationale japonaise (JICA) avec la Police nationale congolaise (PNC) lancée en 2004 et considérée comme étant « un programme conjoint avec le PNUD ».
« Je suis convaincu que ce projet de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) s’ajoutera également à la liste des projets qui contribuent à la consolidation de la paix en RDC », a-t-il déclaré.
Le programme permettra de réinsérer, à l’école, 328 enfants sortis des groupes armés et des enfants vulnérables, et de nourrir un total de 13 000 enfants dans les écoles primaires du territoire de Rutshuru durant neuf mois.
Au moins 70 000 ménages bénéficiaires
Selon le communiqué, « un centre de formation sera construit et équipé, dans le secteur de Bwisha (Nord-Kivu), pour permettre aux jeunes vulnérables de bénéficier de formations professionnelles en menuiserie, la mécanique, l’agriculture et l’artisanat.
L’objectif est de « faciliter leur intégration sociale et économique dans au moins 70 000 ménages qui vont bénéficier de l’intervention ».
Le programme veillera à ce que des enfants issus de milieux vulnérables bénéficient aussi de ce programme. Concrètement, comme cela est prévu dans le cadre opérationnel en vigueur dans le pays, après avoir été recensés par l’UNICEF, les soldats sortis des groupes armés et les enfants vulnérables des mêmes communautés seront orientés vers des structures scolaires ou de préparation professionnelle.
L’Unicef appuiera le retour à l’école des plus jeunes, tandis que les autres suivront des formations professionnelles dispensées par l’INPP, avec le soutien du Japon. Une fois que les enfants sortis des groupes armés et les enfants issus de milieux vulnérables seront diplômés, le PNUD leur fournira un kit d’insertion pour s’engager dans la vie active.
Le PAM, quant à lui, assurera l’approvisionnement alimentaire des cantines scolaires et des lieux de formation.
Parallèlement, souligne le communiqué, un adulte par ménage – dont sont tous ces enfants sortis des groupes armés et vulnérables de la communauté – sera pris en charge par le PNUD dans un processus de réintégration socioéconomique visant la création d’emplois temporaires et la relance des activités productives et génératrices de revenus.
L’ONUFEMMES et l’UNICEF mèneront des activités de sensibilisation sur les questions relatives à la violence sexuelle et basée sur le Genre au profit des communautés locales.
En effet, ces enfants appartiennent souvent à des ménages marginalisés, dont les mères célibataires ont été victimes de violences sexuelles.
Pour les identifier, le programme s’appuiera sur l’expertise du Bureau de la Représentante du Chef de l’Etat pour la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants soldats.