(Le Potentiel)
Le porte-parole du gouvernement de la RD Congo a accusé, jeudi 01 octobre 2015 à Kinshasa, le gouverneur démissionnaire de l’ex-Katanga, Moïse Katumbi, de « trois mensonges au moins » dans son communiqué annonçant sa démission du gouvernorat et son retrait de la Majorité présidentielle (MP).
« En fait de mensonges, Moïse Katumbi en aligne au moins trois dans le communiqué rendu public le 29 septembre 2015. D’abord en prétendant que le gouvernement aurait déclaré manquer de moyens pour respecter le calendrier électoral global. Ou encore que devant la Cour Constitutionnelle, le gouvernement national aurait annoncé que le pays était incapable de mobiliser 2 millions USD pour les élections des nouveaux gouverneurs », a affirmé le ministre des Médias et de la Communication, Lambert Mende Omalanga dans un point de presse.
Il a ajouté que « le Gouvernement de la République n’a jamais déclaré qu’il manquait de moyens pour respecter le calendrier électoral global. Ceci est une affirmation gratuite de Moïse Katumbi qui n’hésite pas, pour assouvir sa vengeance, de tourner les Congolais en bourriques ; tout comme il n’a jamais été question d’incapacité gouvernementale à mobiliser 2 millions USD pour l’élection des nouveaux gouverneurs ».
« Ce dont il a été question, c’est la non-programmation de cette dépense électorale qui, non prévue au calendrier transmis par la CENI au gouvernement pour financement du cycle électoral, n’était pas, et ne pouvait pas être budgétisée », a-t-il indiqué dans sa communication suivante.
DE LA « DEMISSION » D’UN EX-GOUVERNEUR D’UNE PROVINCE QUI N’EXISTE PLUS
Nous avons appris, sans surprise, le 29 septembre 2015, le départ volontaire de notre famille politique de l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga, Mr. Moïse Katumbi. Sans surprise, parce que l’intéressé affichait déjà depuis plus d’une année des postures contraires à la ligne du Gouvernement et de la Majorité Présidentielle à laquelle appartient le parti politique PPRD qu’il quitte avec tintamarre.
En effet, en décembre 2014, alors gouverneur de la défunte province du Katanga, il s’était lancé dans des conjectures douteuses et diffamatoires en reprenant à son compte les intentions fallacieusement prêtées au Président Joseph Kabila par ses adversaires de vouloir violer la constitution de la République.
L’intention était manifestement de complaire à certains groupes d’intérêts étrangers qui avaient pris en grippe le Président Kabila, coupable à leurs yeux d’avoir contrarié leur voracité en engageant le pays dans de nouveaux partenariats, notamment avec la Chine.
Quelques mois après, il s’était fendu d’une étonnante déclaration à la presse soutenant que la révision du Code minier pour laquelle le gouvernement de la Majorité à laquelle il disait appartenir se battait pour faire prévaloir les Intérêts Nationaux de la RD Congo face à des puissances économiques et financières étrangères qui exploitent à vil prix les ressources naturelles de notre pays, était inopportune et de nature à décourager les «investisseurs».
Il s’inscrira également dans une opposition contre nature et à la mise en œuvre par le gouvernement central des dispositions de la Constitution de 2006 pour laquelle sa famille politique avait fart campagne en 2005 concernant le passage de 11 à 26 provinces qui était à ses contraires à « l’esprit Katangais », ou faut-il dire, à ses intérêts mercantilistes katangais.
Ses prises de position politiquement inconséquentes dont l’énumération n’est pas exhaustive remontent à plus de 6 mois au minimum. Elles révèlent que sa décision de quitter la Majorité et la gestion de la défunte province du Katanga date de plus d’un an, voire plus, avant sa démission tonitruante du 29 septembre répercutée avec une sordide délectation par quelques médias aux ordres des milieux néocolonialistes connus qui semblent bien l’avoir inspirée.
À l’examen, les propos contenus dans la lettre de démission de Mr. Katumbi sont démagogiques et cachent mal sa déconvenue d’avoir perdu la qualité de Gouverneur du Katanga, une province qui a cessé d’exister depuis la mise en œuvre par le Gouvernement de la République des dispositions constitutionnelles relatives au passage de 11 à 26 provinces.
C’est en prenant conscience de l’inéluctabilité du démembrement de la province du Katanga qu’il considérait, selon plusieurs sources, comme un espace privilégié de déploiement de ses ‘innombrables activités lucratives que cet ancien collègue au sein de la Majorité a décidé d’en découdre avec notre famille politique. Rien de grand ni de courageux à une pareille attitude mercantiliste, loin s’en faut.
Excédé par ce comportement égocentrique, le Chef de l’Etat Joseph Kabila s’en était insurgé et l’avait dénoncé en des termes à peine voilés à la fine fleur de l’intelligentsia katangaise réunie en sa résidence de Lubumbashi il y a quelques temps. En lui laissant la possibilité de renouer avec’ une gestion plus citoyenne et plus disciplinée de son rapport au pouvoir.
Force est de constater, hélas, que celui à qui la Majorité avait confié la gestion de la défunte province du Katanga pendant neuf ans s’est laissé aller à caresser le rêve impossible de voir Joseph Kabila accepter de soumettre la Constitution de la République à ses intérêts petits bourgeois dans l’ancienne province du Katanga qu’il a littéralement mise sous coupe réglée. Tout en affirmant sans rire se battre pour la défense de ladite Constitution …
C’est un cadeau que le Président Kabila n’est disposé à offrir à personne, lui qui croit au serment qu’il a fait de respecter et faire respecter le Constitution envers et contre tout.
La vacuité de l’argumentaire à l’appui de la volée de bois vert infligée par l’inconsolable ex – gouverneur à l’endroit de ceux qui l’avaient fait «Roi du Katanga» (pour reprendre les termes d’un film documentaire sur ses aventures politico-financières dans notre riche province cuprifère) saute aux yeux lorsqu’il les accuse d’élaborer une «stratégie de glissement des dates des scrutins» en faisant semblant d’oublier que lui-même avait été élu gouverneur du Katanga en 2006 pour 5 ans et que son mandat à la tête de l’ex – province du Katanga était légalement arrivé à échéance en 2011.
Et on n’a pas souvenir de l’avoir vu alors lever le bout du doigt pour en faire respecter les textes limitant ce mandat en exigeant par exemple de remettre en jeu son mandat qu’il a continué à exercer comme si de rien n’était durant 4 ans de plus, sans avoir été réélu en 2011, soit de 2011 à 2015.
C’est ce qui s’appelle glissement, à contrario du Président de la République et de l’Assemblée Nationale qui, eux ont encore un mandat de plus d’un an qui court et qui, de ce fait, sont loin, très loin d’avoir « glissé ». De qui se moque-t-on ?
Cette évocation intéressée et bassement partisane – pour ne pas dire puérilement égoïste – de la constitution et des lois de la République, suffit amplement pour éclairer le reste des propos sans fondement objectif de l’ancien gouverneur.
Parce que ni le respect de la constitution ni la démocratisation d’un pays comme la RDC ne peuvent être réduits aux problèmes relatifs au cycle électoral, surtout si, comme le prétend M. Katumbi, « nous ne devons pas ignorer les aspirations du peuple».
En effet, il y a lieu de se demander où et quand le peuple congolais a déclaré que le cycle électoral constituait son problème fondamental, et non pas plutôt l’éducation des nouvelles générations, la paix; la stabilité, l’accès aux soins de santé, bref, l’amélioration de la qualité de la vie de tous.
Les masques sont donc tombés
A l’évidence, le Gouverneur du Katanga qui démissionne en fait pour la deuxième fois (car comme ses autres collègues des provinces démembrées il était déjà démissionnaire depuis longtemps) verse dans l’amalgame faute d’avoir surmonté la confusion qui semble avoir pris possession de son esprit lorsqu’il confond ses propres intérêts et aspirations avec ceux de l’ensemble de ses anciens administrés du Katanga ou de ses concitoyens.
C’est ainsi que lorsqu’il avance qu’« au moment où nous, peuple congolais, entrons dans la dernière ligne droite du dernier mandat constitutionnel du président de la République » c’est de lui et de ses affidés qu’il parle et pas d’autre chose. C’est l’avenir personnel de M. Katumbi qui dépend du cycle électoral à venir et non pas celui du peuple congolais qui se satisfera de n’importe lequel des acteurs politiques avec leurs programmes qui entreront en compétition électorale le moment venu. Prétendre le contraire ne serait qu’un mensonge éhonté.
En fait de mensonges, Moïse Katumbi en aligne au moins trois dans le communiqué rendu public le 29 septembre 2015.
D’abord en prétendant que le gouvernement aurait déclaré manquer de moyens pour respecter le calendrier électoral global. Ou encore que devant la Cour Constitutionnelle, le gouvernement national aurait annoncé que le pays était incapable de mobiliser 2 millions USD pour les élections des nouveaux gouverneurs.
Le Gouvernement de la République n’a jamais déclaré qu’il manquait de moyens pour respecter le calendrier électoral global. Ceci est une affirmation gratuite de Moïse Katumbi qui n’hésite pas, pour assouvir sa vengeance, de tourner les Congolais en bourriques.
Tout comme il n’a jamais été question d’incapacité gouvernementale à mobiliser 2 millions USD pour l’élection des nouveaux gouverneurs Ce dont il a été question, c’est la non-programmation de cette dépense électorale qui, non prévue au calendrier transmis par la CENI au gouvernement pour financement du cycle électoral, n’était pas, et ne pouvait pas être budgétisée.
Les événements présentés par Monsieur Moïse Katumbi, tous récents, ne peuvent pas justifier sa démission du 29 septembre. Non seulement parce qu’ils font l’objet d’une interprétation puérile, mais surtout parce que sa fourberie plonge ses racines dans les intérêts financiers occultes et souvent illégitimes qui ne tiennent aucun compte du peuple de ce pays. Des preuves abondent qui le prouveront le moment opportun.
La preuve de sa duplicité tient notamment au fait que, bien que claquant la porte de la MP, il se garde de choisir son camp. Comme tous les prédateurs sans accointances idéologiques, il veut se donner le temps de flairer l’air du temps pour mieux tromper le bon peuple. Les Congolais en ont vu d’autres. Qu’on se rappelle cet ancien député très médiatique qui s’était acoquiné avec le M23 tout en niant appartenir à cette force négative de triste mémoire.
Nous Congolais avons été assez manipulés par des esprits malins et chagrins dont les affabulations sont généralement cousues de fil blanc. Bien que membre du PPRD, l’ex-gouverneur de l’ex-province du Katanga a toujours frayé avec les 7 dissidents qui ont quitté récemment la MP.
Il est curieux qu’un ténor du groupe des 7 dissidents le présente comme l’un des leurs alors que lui-même s’en défend, affirmant sans rire prendre encore le temps de la réflexion. Si M. Katumbi est sincère dans la prétendue quête de clarté vis-à-vis du peuple congolais à laquelle il appelle dans sa lettre, pourquoi embrouille-t-il le même peuple en n’ayant pas le courage de clarifier son identité politique nouvelle?
Le peuple congolais mérite plus de respect et attend de savoir ce qu’il en est réellement.
Je vous remercie.
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre de la Communication et Médias
Porte-parole du Gouvernement