La NSCC favorable à un dialogue sans dialogue

(Le Phare)

La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) reste favorable à tout dialogue inclusif et aux résolutions qui s’inscriraient dans la recherche du consensus autour du processus électoral, moyennant la prise en compte du respect de la Constitution de la République par tous et des délais constitutionnels d’organisation des élections de novembre 2016. Selon elle, l’initiative de la convocation du dialogue devrait recourir à un facilitateur neutre, étant donné la méfiance totale constatée entre les parties prenantes.

Elle estime  que la Majorité présidentielle et l’Opposition, toutes tendances confondues, constituent elles-mêmes un problème à résoudre par le dialogue. La NSCC prévient qu’aucune résolution visant à formaliser une transition politique ne devrait être envisagée. Cette position a été exprimée au cours d’un point de presse animé hier lundi 30 novembre 2015 par Jonas Tshiombela, son coordonnateur, au siège de cette ONG.

Conformément à sa déclaration faite au terme de son atelier national du 13 octobre 2015, et face aux menaces qui bloquent le processus électoral, la NSCC prend acte du message de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) et apporte tout son soutien à toutes les actions pacifiques planifiées par l’église catholique, y compris la marche du 16 février 2016. Par ailleurs, elle encourage la population congolaise à demeurer prudente, vigilante et légale dans le respect absolu de l’esprit et de la lettre de l’article 64 de la Constitution, qui stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».

Tout en saluant la convocation imminente du dialogue inclusif annoncé par le Chef de l’Etat, la NSCC ne cache pas son inquiétude quant au contenu flou de l’agenda dudit dialogue inclusif, au rôle du facilitateur international qui ne peut intervenir qu’au moment où les difficultés majeures vont surgir, alors qu’apparemment le processus électoral se trouve dans l’impasse. La NSCC s’interroge sur la nature de la réflexion qu’il faut mener sur les systèmes électoraux peu coûteux, sans finir par énerver la Constitution de la république. Elle craint que les décisions courageuses que risquent de prendre des participants au dialogue inclusif sans mandat, ni qualité légale, puissent déboucher sur la violation de la loi fondamentale.

Toutefois, elle salue l’initiative du Chef de l’Etat de prendre des mesures de grâce à l’endroit des prisonniers politiques et d’opinions pour calmer les esprits. Dans cette optique, la NSCC se déclare impatiente de voir libres tous les prisonniers politiques et d’opinions, dont Yves Makuambala, Freud Bauma, Christopher Ngoy,  Jean-Claude Muyambo, Ernest Kyaviro, Eugène Diomi Ndongala, Vano, etc.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe