Nord-Kivu: la Monusco réplique aux accusations d’« armer les FDLR au sud de Lubero »

(Mediacongo.net)

La Monusco a réagit vivement mercredi 17 février 2016 à Kinshasa (RD Congo) aux accusations du député Venant Tshipasa, élu de Lubero au Nord-Kivu, selon lesquelles « la force onusienne continue à armer les FDLR en leur donnant des armes contre des minerais et du chanvre dans le sud du territoire de Lubero ».

Le commandant indien à qui M. Venant Tshipasa fait allusion ne fait plus partie des forces des Nations Unies à Miriki. Depuis longtemps, l’achat des minerais est strictement interdit à tout militaire de la Monusco, a réagi en substance le porte-parole de la Monusco, Charles-Antoine Bambara.

Il a affirmé par ailleurs que, sur ordre du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Monusco n’arrêtera pas de combattre aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Le chef du département de l’Information Publique à la MONUSCO a dit se méfier des propos de l’élu du peuple congolais, car la MONUSCO réaffirme sa détermination à anéantir toutes les forces négatives.

Les accusations du député Venant Tshipasa ?

A propos de cette insécurité au sud du territoire de Lubero au Nord-Kivu, Venant Tshipasa a dénoncé la responsabilité des rebelles FDLR et des groupes Maï-Maï, affirmant que « des séances de formation en usage des armes blanches et à feu se déroulent dans des bastions de ces rebelles ». Les formés sont souvent des jeunes dépourvus d’emploi.

Se référant aux propos de la notabilité de certains villages des territoires de Walikale et de Lubero qu’il dit avoir « consulté » pendant ses vacances parlementaires, ce député a révèélé que « cela se passe dans des camps à Mashuta, Kalonge, Mwekwe et Kashugano à la limite des territoires de Lubero et Walikale ».

« Le chargé de recrutement s’appelle Nzika Havugimana Mista de Nyatura. L’inscription des recrues est assurée par ces chefs miliciens : un certain Jean-Marie, Jackson, Nemea et Innocent Harindimana. Ce dernier a initié même une opération d’achat d’armes dite « Achat Fimbo », a précisé Venant Tshipasa.

« Les Hutu, qui s’abstiennent à adhérer à cette philosophie, sont négativement sanctionnés par les FDLR. D’ailleurs, j’ai une invitation d’un homme qui devrait être puni par ce groupe rebelle », a indiqué le député.

« Parmi leurs moyens de défense, il y a des machettes que ces combattants obtiennent de la Monusco. La Monusco continue à fournir des armes aux FDLR. Le major Yack Pathel, commandant Monusco, a plusieurs fois apporté des armes au colonel Kizito à Buleusa et des machettes en échange avec du chanvre et des minerais. C’est pourquoi les FARDC ne sauront pas réussir la traque des FDLR avec la MONUSCO », a insisté le député Tshipasa.

S’appuyant sur cette triste réalité, la population de Miriki a initié une pétition exigeant le « départ » de la Monusco.

« Plus de dix mille signatures sont déjà enregistrées. Je me demande d’ailleurs pourquoi la Monusco demeure là où la population ne veut pas d’elle et la désavoue », s’est-il interrogé, sans passer par quatre chemins.

Par ailleurs, a-t-il signalé, « les Hutu à leur tour se réunissent pour planifier la déstabilisation de la région et préparer leur installation ».

« Celui qui a distribué des armes il y a des années et des années n’a jamais été puni. Nous savons que des réunions se tiennent à Kinshasa sur les projets de la traque des Nande et créer la province des rwandophones… Je détiens des preuves tangibles à propos de tout cela et je suis prêt à en débattre avec qui voudra me contredire », a conclu le député Venant Tshipasa.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe