(7SUR7.CD)
Goma risque d’être paralysée jeudi. Une ville morte a été décrétée pour dire non au massacre et exiger plus de sécurité pour les populations innocentes. A l’appel de la société civile locale, les habitants de la capitale du Nord-Kivu ont été invités à se vêtir en noir et à se rendre massivement au stade de Volcan pour déposer une gerbe de fleur et allumer chacun une bougie, en signe de recueillement. « Nous devons rendre hommage à toutes ces victimes de la récente attaque de Béni », déclare Johnson Ishara, le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu. Les forces vives demandent au pouvoir de Kinshasa la sécurité totale, la vérité, la justice et la réparation de tout ce qui se passe à Béni. Plus question de se taire devant des milliers de morts. « Il faut dire les choses clairement. Notre avenir est sombre », ajoute un autre activiste des droits de l’homme. Mercredi, Béni a été le théâtre des affrontements entre la police et les manifestants qui dénonçaient l’inaction du gouvernement face au drame qu’ils connaissent avec des multiples tueries et kidnapping de paisibles citoyens. Malgré les explications des autorités sur les efforts fournis pour éradiquer les terroristes Adf, le message ne semble pas passer. La population se sent plutôt abandonnée. Après la réunion du conseil supérieur de la défense et la descente sur terrain du premier ministre avec les patrons de l’armée et de la police, des mesures importantes sont attendues. Mais déjà, la société civile a prévenu qu’elle attend la réponse à son mémo par des actes et non des paroles.