(Le Potentiel)
Douze personnes ont été tuées lors des affrontements, jeudi et vendredi derniers, entre les FARDC et les miliciens Maï-Maï Mazembe. Les victimes seraient identifiées comme des civils et non des miliciens. L‘Armée soutient le contraire.
Des familles des victimes de l’attaque d’une ferme du président près de Beni démentent la version de l’armée. Se déclarant propriétaires de corps exposés, vendredi 21 octobre, à la morgue de l’hôpital général de référence de la ville de Beni, ces familles ont manifesté devant l’hôtel de ville pour démentir la version de l’armée congolaise selon laquelle les 12 morts enregistrées lors de l’attaque d’une ferme du président Kabila près de Beni sont des miliciens Maï-Maï. Ferme située dans le village de Kabasha, à une dizaine de kilomètres de la ville de Beni.
Ces familles précisent que leurs proches ne se sont jamais enrôlés dans une milice et qu’ils auraient été pris à partie dans les combats en revenant des champs. D’autres sources parient des corps de voyageurs sur la route Beni-Butembo identifiés parmi les corps présentés comme ceux des miliciens par l’armée congolaise, indique politico.cd.
Le capitaine Mak Hazukay Mongba, porte-parole des opérations Sokola1 n’a pas voulu s’exprimer sur ces déclarations, renseigne la source.
Il a indiqué plutôt que la cellule de communication, de la zone opérationnelle de l’armée régulière basée à Beni animera un point de presse à la mairie de Beni.
«Au cours de cette communication, il sera également question de présenter les miliciens capturés lors des affrontements de Kabasha », a indiqué Mak Hazukay Mongba, avant d’inviter les activistes de droits de l’Homme à prendre activement part à ce point de presse.
Toutefois, il a avancé un bilan de 12 rebelles tués lors de ces affrontements et dont les corps sont exposés à l’hôpital général de Beni. «Nous avons comptabilisé 12 personnes tuées lors des combats. Toutes sont identifiées comme des rebelles », a fait savoir Hazukay. Et d’ajouter que les opérations de ratissage qui continuent ont permis aux FARDC de reprendre le contrôle d’un campement des rebelles.
«Nous avons retrouvé des denrées alimentaires, des drapeaux de la secte Corps du christ des armes blanches et des fétiches », a-t-il expliqué, tout en précisant qu’aucune perte n’est enregistrée du côté de l’armée.
Selon les informations recueillies vendredi 21 octobre, les combats ont éclaté lors d’une riposte de l’armée contre l’assaut lancé sur la ferme présidentielle par les membres de la milice Maï-Maï Mazembe, autrement identifiés comme appartenant à la secte Corps du Christ, rappelle litico.cd. Ces miliciens sont entrés à Beni depuis le samedi 16 octobre dernier, indiquant venir traquer les rebelles ou9andais de l’Alliance des forces démocratiques (ADF), auteurs des massacres de plus de mille civils en deux ans.
Plusieurs habitants de la région se sont enrôlés dans ce groupe rebelle, rapporte la source, expliquant vouloir se prendre en charge face à l’incapacité des troupes gouvernementales et de Casques bleus de’ la mission onusienne en RDC à stopper les massacres. Suite à l’engouement des jeunes pour ce mouvement d’autodéfense, poursuit la source, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, est en tournée à Beni et Butembo, afin de décourager l’enrôlement des habitants de la région dans cette milice.
A en croire des sources anonymes, fait, remarquer Politico.cd, des miliciens de ce groupe d’auto-défense auraient soupçonné la ferme privée du président Joseph Kabila d’être un sanctuaire des rebelles qui sèment la terreur en perpétrant des massacres contre les habitants de Beni. Des témoins joints au téléphone ont affirmé que les détonations à l’arme lourde et légère étaient entendues jusque samedi dans cette partie du Nord-Kivu et ont occasionné l‘arrêt du trafic sur la route Beni-Butembo.
« Nous avons passé une soirée agitée depuis hier Ce matin et jusqu’aux heures d’après-midi, les combats se poursuivaient, car les détonations se font attendre ici au village », a déclaré Elysée Kamandu Kalangasi, une activiste de la Société civile joint au téléphone depuis la localité de Kabasha par politico.cd.
Elysée Kamundu a indiqué avoir aperçu des véhicules militaires évacuer des corps vers la ville de Beni, mais précise n’être pas n mesure de donner l’identité de ces corps sortis du champ de bataille.