(Tempête des tropiques)
Des tirs nourris entendus de 3h à 14h dans la ville, le gouvernorat et l’aéroport visés par les adeptes du chef coutumier décédé, le ministère de l’intérieur parle d’une riposte armée des forces de sécurité contre un groupe d’inciviques
La ville de Kananga a été paralysée hier mardi 14 mars depuis tôt le matin. Pour cause, des affrontements meurtriers ont eu lieu dès 3h00 du matin entre les forces loyalistes et les adeptes de Kamuina Nsapu. Ces derniers ont résisté jusqu’aux environ de 14h00, lors des derniers crépitements de balles, avant de se retirer. Ecoles, boutiques, commerces, marchés… tout était fermé.
Les combats se sont déroulés pendant que le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, était présent sur place, en plein centre-ville de Kananga, délégué par Kinshasa pour tenter de calmer la situation, niveler les vues, calmer les ardeurs, temporiser les uns et les autres et s’impliquer pour que les protagonistes fument le calumet de la paix. Mais la tâche ne semble pas facile pour ce membre du gouvernement qui a palpé du doigt certaines réalités sur le terrain.
Selon des correspondants basés sur place, des combats ont duré 11 heures. Les forces loyalistes ont fait face à une résistance farouche. Le gouvernorat du Kasaï Central ainsi que l’aéroport n’étaient pas loin de tomber entre les mains des miliciens. Ces derniers étaient déterminés à faire tomber la ville de Kananga hier mardi 14 mars. Heureusement que leur entreprise n’a pas marché.
Face à cet imprévu, le vice-premier ministre Ramazani Shadary, qu’accompagnait son collègue des Affaires coutumières Venant Tshipasa, a repris son avion pour Kinshasa, promettant d’y retourner dans les touts prochains jours.
Il s’agit d’une « riposte armée »…
Selon un communiqué émanant de la cellule de communication de la vice-Primature de l’Intérieur, il n’y a pas eu d’affrontements entre les miliciens de Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre. Il s’agit d’une « riposte armée » des forces de sécurité contre « un groupe d’inciviques » qui a tenté d’incendier la résidence du gouverneur de la ville.
« Il n y a pas eu affrontements comme certains tweets émis à partir des horizons lointains l’ont fait croire. Des inciviques au mobile politique et instrumentalisés ont été vite remis à l’ordre. Le processus de paix se poursuit normalement », a expliqué la cellule de communication de la vice-primature. Celle-ci parle d’ailleurs d’un retour au calme après les coups de feu entendus.
Il est donc grand temps que le VPM Shadary retourne dans cette partie du pays, dans le cadre de sa mission de pacification, pour trouver rapidement des solutions à cet épineux problème au Kasaï-Central qui prend petit-à-petit des allures nationales en cette période de fortes turbulences politiques dues à la non application de l’accord du 31 décembre, signé 12 jours après la fin du mandat constitutionnel du chef de l’Etat.
