(Tempête des Tropiques)
Des violents affrontements ont opposé hier lundi 6 mars les miliciens du défunt chef Kamuina Nsapu aux forces régulières à Kamako, cité située à la frontière entre la RD Congo et l’Angola. C’est ce qui a justifié la présence des militaires angolais le long des frontières entre la RDC et l’Angola pour surveiller la situation en cas de débordement, note une source contactée à Kamako.
La cité de Kamako est située dans le territoire de Kamonia à plus de 400 km au Sud-ouest de Kananga chef-lieu de la province du Kasaï-Occidental. Ce poste sépare la province du Kasaï et celle de Lunda Norte en Angola.
Selon les informations parvenues à la presse, ces affrontements ont fait quelques blessés mais aucune perte en vie humaine n’est encore signalée. Pendant ces affrontements, qui ont duré quelques heures, les miliciens avaient réussi à prendre le contrôle de la situation. Ensuite, les hommes du chef Kamuina Nsapu ont pris la direction du cimetière de Kamako. Mais les forces loyalistes se sont organisées pour mettre en déroute ces miliciens.
Les informations sur le terrain à Tshikapa, chef–lieu de la province du Kasaï, font état de la panique qui hante la population de cette partie du pays, où l’on signale également que plusieurs villages et groupements de la province du Kasaï, surtout du territoire de Kamonia, sont secoués par l’activisme des miliciens du chef Kamuina Nsapu.
Depuis Aout 2016
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la crise sécuritaire qui secoue actuellement les trois provinces du Kasaï a commencé en août 2016 par des affrontements rapportés dans la zone de Tshimbulu, au Kasaï Central.
Progressivement, elle s’est étendue à quatre territoires du Kasaï Central, deux du Kasaï Oriental et un du Kasaï. A ce jour, elle s’est amplifiée sur l’étendue des trois Kasaï où l’on dénombre 200 000 personnes déplacées internes, 32 000 retournés et plus de 400 morts- dont 66 au cours du seul mois de janvier. Régulièrement, des affrontements entre différentes parties prenantes au conflit sont rapportés. Les derniers en date ont touché les villes de Kananga et de Tshikapa. Jusqu’à fin du mois de février, les membres des milices ciblaient exclusivement les symboles de l’Etat.
OCHA signale que des affrontements interethniques opposent, depuis le 23 février dans la ville de Tshikapa dans la province du Kasaï, la population autochtone aux minorités non originaires du Kasaï. De sources sûres, les milices seraient présentes jusqu’aux frontières de la province voisine du Sankuru, exacerbant d’autant plus les tensions entre les différentes communautés.