(Le Phare)
Devenues un fléau qui a profondément détérioré le climat de confiance
déjà si mal entre la population kinoise et les policiers de la
garnison de Kinshasa, les tracasseries policières ont été fustigées et
sévèrement condamnées hier mardi 18 avril 2017, au Camp Lufungula, par
le commissaire supérieur principal Elvis Palanga Nawej. C’était au
cours de la parade qu’il a présidée en sa nouvelle qualité de
commissaire provincial de la police intérimaire, après la suspension
du commissaire divisionnaire adjoint Célestin Kanyama.
En s’attaquant à ce mal qui déshonore le policier du peuple, le
commissaire provincial intérimaire vise en somme, restaurer les liens
de solidarité devant unir les policiers et la population dont ils sont
sensés assurer la protection et celle de ses biens. On sait que la
police est au service de la population. Qu’aujourd’hui, elle serve les
intérêts de quelques brebis égarées, intégrées dans les rangs de ce
service d’ordre, cela ne pouvait que détourner leur mission primaire.
Voilà pourquoi le commissaire supérieur principal Elvis Palanga s’est
insurgé par la suite, contre les comportements brutaux et discourtois
de certains éléments de la Police de circulation routière qui
s’illustrent par un langage outrancier et des actes dignes de pugilat
sur nos routes. On ne peut arracher les clefs de contact ou se
disputer le volant avec les chauffeurs récalcitrants, comme il nous
est donné de le déplorer au niveau de certains carrefours.
Cependant, pour restaurer la quiétude dans la ville de Kinshasa, il a
promis de renforcer les patrouilles pédestres et motorisées dans
toutes les communes de la capitale. Ce qui permettrait de restaurer la
quiétude en imprimant la peur dans le camp des malfaiteurs et la
reconversion des marginaux vers des activités plus respectables.
Kinshasa ne peut devenir sécurisée que si sa police s’attaque à la
criminalité et éradique l’insécurité.
Le commissaire supérieur principal Elvis Palanga a insisté d’autre
part, sur la discipline qui semble s’éloigner des rangs de la troupe.
La force d’un service d’ordre repose sur le respect de la discipline,
l’application stricte du code d’éthique et de déontologie. La police
provinciale devrait s’inscrire dans cette dynamique, question de
mettre en œuvre la vision des responsables de la Police nationale
congolaise.
Enfin, le commissaire provincial de la police intérimaire a déploré
le détournement par les commandants des unités, des rations et des
primes destinées à leurs hommes. Il les a invités à faire preuve de
bonne gouvernance s’ils ne souhaitent pas un jour, avoir à répondre
pour certains manquements. Je m’impliquerai pour que des actes de
mauvaise gestion des rations et des primes soient délaissés, au profit
d’une répartition équitable au profit de la troupe.
Pour terminer, il a mis un accent particulier sur la gestion des
armes et munitions de la police. On ne peut plus laisser les policiers
vadrouiller avec leurs armes à travers la cité, après les heures de
service. Ce qui à une certaine période, a favorisé la recrudescence de
l’insécurité. Afin de mettre un terme à cette anarchie, il a exhorté
les commandants des unités à se rassurer que les armes et munitions
soient ramenées après des missions de service. En évoquant cet aspect
de la gestion des magasins d’armement des unités de la police, le
commissaire supérieur principal Elvis Palanga veut éradiquer le
désordre qui avait élu domicile au sein de certaines unités, et selon
lequel des policiers raffolaient parader avec leurs armes de service
pour impressionner les populations civiles et quelquefois, s’en
servaient pour opérer des extorsions aux heures avancées de la nuit.
Désormais, selon les nouvelles instructions qu’il a communiquées au
cours de cette parade, toute sortie d’arme et de munitions devrait
être justifiée par une mission de service régulière connue et
approuvée par les responsables de l’unité.
Est-ce la fin du règne des tracasseries policières à Kinshasa ? Le
ton semble lancé.