BENI : LES ADF LIBÈRENT 30 OTAGES

(Forum des As)

Les « forces négatives » ougandaises des ADF qui sèment mort et désolation dans la région de Beni viennent, pour la toute première fois de faire parler d’eux, sans effusion de sang. Parmi le nombre indéterminé de personnes qu’ils détiennent comme otages, ils viennent d’en libérer 20 hier. Un chiffre qu’il faut ajouter aux 10 de la semaine dernière, soit un total de 30 personnes qui étaient kidnappées.

L’information est livrée par Me Omar Kavota, coordonnateur du « Centre d’études pour la paix et les droits de l’homme » (CEPADHO), une ONGD de la Société civile du Nord-Kivu basée à Beni. C’est lui qui rapporte que tous les otages libérés sont porteurs d’un message des Ougandais des ADF.
Ceux-ci soutiennent œuvrer désormais pour la paix et exigent la cessation immédiate des opérations de traque des FARDC contre leurs positions. Mais pour le directeur du CEPADHO, il s’agit d’une stratégie des ADF pour tromper la population en lui faisant croire qu’ils sont pour la paix. Alors que, dans l’entretemps ils préparent d’autres massacres de populations comme autrefois. Que nul ne se leurre de ces pseudos messages de paix, conseille Me Kavota qui demande par ailleurs aux FARDC de poursuivre sans désemparer les opérations de traque contre les ADF.
Cette information de 30 otages libérés par les ADF est confirmée du côté des FARDC par le capitaine Mak Azukay, porte-parole de l’Opération « SUKOLA-1 » dont le commandement est à Beni-ville. Les FARDC confirment également l’information de messages de paix envoyés par les ADF. Mais pour les loyalistes, la raison de cette fuite en avant, c’est la pression des opérations militaires qui sont menées par les FARDC contre les dernières poches de résistance de ces islamistes ougandais.
A ce jour, ils sont encerclés dans la forêt où ils ont leur base. L’étau se resserre sur cet objectif. Les FARDC se préparent à un assaut final et décisif. Coincés, les ADF n’ont plus d‘autre choix que de libérer les otages comme ils l’ont fait avec des messages soi-disant de paix.
Les FARDC ne vont pas se méprendre et continuent les opérations de traque jusqu’au démantèlement total de ce groupe armé étranger qui s’est illustré par des actes d’une rare cruauté contre les pauvres civils non armés. C’est depuis plus de trois ans que les « rebelles » ADF ont commencé leur campagne de massacres systématiques de la population.
Ils investissent, par des unités infiniment réduites, des villages et agglomérations de Beni et Beni-Territoire. Ils y tuent les habitants en les découpant à la machette et à la hache. Ils ont réussi à faire régner la terreur dans la contrée. La psychose générale s’est donc installée affectant sérieusement les activités de la population.
Dans un premier temps, les ADF ne pillent pas les villages où ils opèrent. Leur objectif semble uniquement destiné à répandre la terreur et ils ont réussi. Difficile de savoir pour le compte de qui ils mènent cette campagne de terreur « charcutant » leurs victimes à la hache et à la machette. Ils sont très bien armés. Difficile aussi de savoir qui les équipe en armements.
On peut toutefois relever un fait curieux. Ce sont ces mêmes ADF qui ont été délogés par les opérations mixtes FARDC-MONUSCO de 2014 de toutes leurs bases de la zone de Kamango, 45Km de Beni-ville, au bas du massif Ruwenzori, à quelques jets de pierre de la frontière ougandaise. Les ADF avaient perdu tout leur armement à cette occasion y compris leur atelier de montage d’engins explosifs. Eux qui avaient battu en retraite et avaient tout perdu en termes d’armement, comment se sont-ils réarmés à nouveau, quelques mois après pour revenir en force dans la région de Beni et y commettre des pires horreurs ? Mystère total.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe