Le Conseiller Spécial du SG de l’ONU pour la prévention du génocide : « Ma visite dans la région du Kasaï a malheureusement confirmé mes préoccupations »

(Le Phare)

Le Conseiller Spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a clôturé sa visite en République Démocratique du Congo par une conférence de presse qu’il a animée le samedi 24 juin 2017 au quartier général de la Monusco, dans la commune de Gombe. A cette occasion, ce haut fonctionnaire des Nations Unis a fait part à la presse de la situation préoccupante qui prévaut dans la région du Kasaï et des réalités inquiétantes qu’il a observées du doigt sur le terrain. Il a affirmé que son passage dans cette partie du pays, a malheureusement confirmé ses préoccupations. Au terme de ses rencontres avec les autorités et les membres de la société civile, Adama Dieng s’est dit particulièrement touché par les témoignages des victimes et de leurs familles sur les atrocités leur infligées par les miliciens  de Kamuina Nsapu, mais aussi les forces nationales de sécurité et des groupes dits d’auto-défense. De cette situation du Kasaï, il a relevé également la crise humanitaire, avec 1,3 millions de déplacés et 30 000 réfugiés en Angola. Pour ce haut fonctionnaire onusien, il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. A l’en croire, le gouvernement congolais devrait procéder urgemment à la réduction de sa réponse militaire et privilégier la seule voie du dialogue avec toutes les parties au conflit. Il a rappelé la nécessité de la lutte contre l’impunité afin de prévenir efficacement de nouvelles atrocités. Rappelant également la responsabilité première du gouvernement de protéger sa population, il a indiqué avoir remis ses conclusions au Premier ministre congolais, tout en signifiant sa disposition à aider l’auditorat militaire à mobiliser les moyens destinés à le soutenir dans ses efforts à l’encontre des forces de sécurité.  A en croire Adama Dieng, si la situation du Kasaï ne trouve pas de solution, il est fort probable que les élections ne se tiennent pas en 2017 comme l’indique l’Accord de la Saint Sylvestre. D’où son appel à toutes les parties prenantes (autorités, politiques, société civile, etc.) de s’assurer que les mois qui suivent ne seront pas perturbés.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe