(7sur7.cd)
La région du grand Kasaï a été secouée par des affrontements meurtriers causés par la milice Kamwina Nsapu.
La ville de Kananga chef-lieu de ladite province et certaines localités environnantes du Kasaï ont vécu des atrocités du fait des violences commises.
Après la mort du chef traditionnel Kamwina Nsapu, une quarantaine d’autres personnes, dont une quinzaine de mineurs âgés de 5 à 12 ans, membres de la milice du chef traditionnel, ont été arrêtées. C’est dans ce cadre que plusieurs enfants mineurs se sont retrouvés, malgré eux, en train de combattre dans les rangs de cette milice.
Lors de son passage à Kananga en juin 2017, le Représentant Personnel du Chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, Madame Jeanine Mabunda, avait rencontré les 143 enfants encadrés par le Bureau National Catholique pour l’Enfance –RDC(BNCE) de Kananga et avait eu une séance de travail avec les ONGs locales.
En suivi de cette mission et sous l’impulsion du Bureau du Représentant Personnel, une coalition d’ONGs du Kasaï Central a été déposée, ce vendredi 11 août 2017, une plainte contre inconnus pour recrutement des enfants dans un mouvement insurrectionnel au Kasaï, auprès de l’Auditeur Militaire de Garnison de Kananga.
En saisissant le pouvoir judiciaire, les délégués de ces structures membres de la coalition, à savoir le Bureau National Catholique pour l’Enfance (BNCE), le Réseau des Femmes pour la protection des Droits de l’Enfant (REFEDEF) et la Jeunesse Anti Maladie Sexuellement Transmissible (JAMST) entendent faire respecter les dispositions constitutionnelles et légales, notamment l’article 190 de la Constitution de la RDC et l’article 71 de la loi portant Protection de l’enfant.
Pour eux, ces actes ne doivent pas rester impunis et les enfants doivent être rétablis dans leurs droits. Les structures signataires révèlent avoir dénombré 143 enfants de 14 à 17 ans, actuellement sous l’encadrement du BNCE, qui ont affirmé avoir été recrutés de force pour participer au mouvement insurrectionnel Kamwina Nsapu.
Ces ONGs sollicitent de l’Auditorat qu’il ouvre des enquêtes et des poursuites soient engagées par la suite, pour sanctionner les auteurs mais aussi réparer les préjudices subis par les victimes.
« Nous sommes venus déposer une plainte contre l’inconnu. Il faut que justice soit faite à l’endroit de ces enfants qui ont le droit d’aller à l’école, le droit d’être en famille et non d’être utilisés par les groupes armés. Nous nous basons ici sur la loi portant protection de l’enfant et la Convention relative aux droits de l’enfant qui interdisent les pires formes de travail à l’endroit des enfants. En voyant la manière dont ces enfants ont souffert pendant ces hostilités, nous voulons que la justice nous aide à suivre ces dossiers, à remettre les enfants dans leurs droits au travers de la réinsertion sociale dans les écoles et en famille » : a déclaré l’un des représentants de la coalition des ONGs du Kasaï Central.
L’Auditeur de garnison de Kananga, le Magistrat André Kuisikuki, qui a reçu cette plainte, a salué la démarche de ces structures.