Violences à L’Shi : silence gêné du ministère des Droits Humains

(Le Phare)

Pourquoi les tenants du pouvoir à Kinshasa qui rivalisent d’ardeur et de tempête, prétendant vouloir organiser le plus vite possible les élections, en arrivent-ils à des actes de violence gratuite sur leurs frères et sœurs de l’opposition ? A les entendre parler, ce sont les ténors de la plate-forme dite « le Rassemblement » qui ne veulent pas du tout conduire le pays aux élections parce qu’ils ont peur de les perdre. C’est pourquoi ne se gênent-ils pas de recourir à la violence. Les événements douloureux vécu le week-end end dernier dans l’ancienne capitale du cuivre ont scandalisé plus d’un observateur de la vie politique en RDC. L’arrivée du Président de la plate-forme « le Rassemblement » et sa suite avait été annoncée avec bruits et tintamarre depuis le mardi de la semaine dernière, dans. les médias tant officiels que privés.

Cette visite, qui a pris les allures d’une tournée politique à Lubumbashi et ses environs, rappelle-t-on, avait été différée plus
d’une fois, à, cause d’un calendrier fort chargé de Félix Tshisekedi. Lequel était tenu d’effectuer des séjours de travail tant en Europe qu’aux Etats-Unis d’Amérique et en Afrique Centrale et Occidentale. Autant dire que l’opinion et particulièrement tous les services de sécurité tant civils, militaires que de la police étaient prévenus, tout comme les différents états majors politiques. La question : pourquoi tant d’actes de violence perpétrés par les éléments armés de la Police et de la Garde républicaine sur des compatriotes qui ont eu le tort de se ranger derrière un parti politique pourtant bénéficiant de la légitimité et de la légalité républicaine ? Pourquoi avoir fait couler le sang des Congolais ? Pourquoi avoir commis des voies de fait sur des leaders politiques ? Pourquoi avoir séquestré des dirigeants politiques qui ont commis le tort de vouloir organiser un meeting conformément aux prescrits de la Constitution en vigueur et autres
textes juridiques internationaux auxquels la République a librement
souscrit ?

Silence gêné du ministère des Droits Humains

Jusque-là, que signifie ce silence gêné affiché curieusement par le ministère des Droits Humains et d’autres animateurs du gouvernement qui se sont vantés, il y a quelques jours, d’avoir obtenu une victoire diplomatique à Genève et à Washington pour avoir conduit à la désignation de la RDC comme membre permanent de la commission des droits de l’homme de l’ONU ? Comment pourront-ils justifier ce déferlement d’actes de sang et de violence gratuite commis délibérément par des éléments des forces de la police et de la garde républicaine sur des populations civiles et non armées qui ont voulu, tout simplement, exprimer leurs opinions à ciel ouvert et sur la place
publique comme le prescrivent la constitution de la République et les instruments juridiques internationaux ?
Déjà, dès le matin d’avant-hier, des bruits avaient couru à travers toute la ville de Lubumbashi que des ordres auraient été donnés aux responsables des hôtels de ne pas héberger toute personne provenant de
Kinshasa, particulièrement les dirigeants des partis politiques se réclamant du « Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement ». C’était le signe avant-coureur de la violence gratuite que les autorités politiques et administratives allaient exercer sur des populations civiles et non armées de la ville
de Lubumbashi. Tôt le matin, les hôtels et autres résidences privées de la ville où étaient logés les responsables de la plate-forme « le Rassemblement » avaient été encerclés par des éléments de la police et de la Garde
républicaine armés jusqu’aux dents. Empêchant toute entrée ou sortie, distribuant des voies de fait sur toute personne qui opposait une résistance quelconque. Sur des gens qui n’avaient commis aucune infraction aux lois et règlements de la République mais qui ont tout simplement voulu exprimer leurs opinions à ciel ouvert sur la voie
publique. Comment le gouvernement et particulièrement le ministère des Droits Humains pourront-ils justifier ces actes de violence sur des manifestants pacifiques ?

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe