Kikwit : La population s’insurge contre le phénomène « Base » qui crée de l’insécurité

(MEDIACONGO.NET)

Le phénomène « Bases » prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Kikwit, province du Kwilu, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo. Il s’agit, en fait, des groupes de jeunes bandits qui opèrent pendant la nuit comme pendant la journée avec des machettes ou autres armes blanches. C’est l’équivalent de « Kuluna » à Kinshasa, la capitale.

Chaque « Bases » s’identifie grâce à sa dénomination. Par exemple  « Base Fourmis rouges » ;  » « Bases Cœur du lion », « Bases Dinosaure » etc. Il arrive des fois où deux « Bases » se rencontrent et livrent une bataille à la machette pendant la journée mettant ainsi la population en débandade.

La dernière bataille en date est celle qui vient de se produire avant-hier dans le quartier Lunia, commune de Lukolela, précisément dans le rayon appelé « Malawi ». Une maison a été brulée pendant l’opération. Plusieurs familles de ce coin ont, soit fui momentanément le milieu, soit se sont réfugiés dans leurs maisons respectives.

« Lorsque je suis arrivée à cet endroit, je n’ai fait que fuir. Comment les autorités peuvent anéantir ces « Bases » ? Nous en avons marre », déplore Mamy Mupaka, une paysanne de Malawi.

Un événement pareil avait aussi eu lieu sur l’avenue Baluba où ces bandits avaient volé des panneaux solaires. La police avait mis la main sur quelques-uns.

D’autres cas ont également été enregistrés

« Personnellement j’ai été victime en septembre dernier. Lorsque je dormais, des jeunes d’une « Base » sont venus frapper devant ma porte. C’était vers 23h00 locales. Je ne savais pas. Lorsque j’ai ouvert la porte, ces jeunes, plus de dix, sont entrés dans la maison et ont volés beaucoup d’histoires de valeur. Voulant intervenir, je me suis blessé», témoigne Jacques Munkunda, un des étudiants habitant le quartier Bongisa. « Je m’insurge contre cette insécurité », ajoute-t-il. 

De son côté, Martin Mpuni, bourgmestre de la commune de Lukolela a tapé du poing sur la table et est monté au créneau : « Chaque parent qui a des jeunes qui sont membres d’une « Base » n’a qu’à les dénoncer. Inutile de les garder à la maison. Ce sont les mêmes jeunes qui se tournent contre vous. Nous devons taquer ces « Bases » qui créent de l’insécurité ».

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe