(ACTUALITES.CD)
Georges Kapiamba, président national de l’ONG Association pour l’accès à la justice (ACAJ), s’est exprimé sur les récentes bavures policières constatées à Kinshasa. Pour lui, c’est la conséquence de manque de discipline au sein de la police mais aussi la non application d’une mesure du conseil des ministres exigeant le remplacement de la police par les services de gardiennage dans différents sites et concessions.Contenus SponsorisésÀ Découvrir AussiSe détartrer les dents sans aller chez le dentiste c’est maintenant possibleBulletin Santé pour Dental Cleanpar Taboola
« Selon notre analyse, il y a des choses. La première, ce qu’il y a un relâchement ou baisse en ce qui concerne la discipline au sein du corps de la police principalement. On sent que les commandants des unités, les commandants des pelotons n’arrivent plus à assurer une bonne discipline, une bonne surveillance sur leurs agents. Deuxième chose, il faut aussi mentionner le fait qu’il y ait ce problème qui continue à se poser avec acquitté, le fait que les chefs de la police mettent à la disposition des personnes sans qualité des agents de la police pour assurer leur garde, donc les policiers sont devenus de plus en plus des sentinelles de certaines personnes et aussi des propriétés telles que les concessions minières. Nous avons écrit l’année passée aux autorités gouvernementales pour demander à ce qu’on puisse retirer conformément à la décision d’un des conseils des ministres, tous les policiers qui sont commis à la surveillance des personnes privées ou sans qualité ainsi que leurs propriétés, que les services de gardiennage civils puissent être plus sollicité mais nous sommes déçus de constater que ces mesures-là n’ont pas été mises en application », a-t-il déploré au cours d’une interview accordée à ACTUALITE.CD ce lundi 20 décembre 2021.
Il note également que le directeur des renseignements généraux de la police nationale n’a pas abandonné les anciennes méthodes de l’ancien régime. Au lieu de se concentrer sur les renseignements, ce service s’occupe beaucoup d’autres tâches qui ne relèvent pas toujours de ses compétences, d’après Kapiamba.
« Ça fait longtemps que nous avions alerté les autorités sur le fait que ce service continuait à travailler encore suivant les anciennes méthodes de l’ancien régime au lieu de s’occuper des renseignements généraux pour le maintien de l’ordre public mais ils sont plus dans les dossiers à caractère judiciaire même des dossiers à caractère civil, ils recourent toujours aux mêmes méthodes de torture et ça, nous ne cessons d’insister, soit qu’on supprime carrément ces services spéciaux autrement appelés bureau 2 parce que ce sont des tracasseurs ou bien qu’on fasse une mise en place en nommant de nouveaux dirigeants parce que ceux qui sont là sont des gens qui se sont déjà appropriés des anciennes méthodes et il est difficile pour eux de changer à moins qu’ils soient condamnés. Je vous donne un exemple, le chef des services spéciaux qui est le général Vital Awashango, c’est lui à l’époque qui avait arrêté Lambert Mende chez lui à la maison un dimanche, il avait été tout simplement et brièvement suspendu avant de le remettre encore à ses fonctions. Un monsieur pareil, comment voulez-vous qu’il puisse arriver à humaniser les services spéciaux de la police, c’est difficile. Donc il y a ces deux questions-là qui doivent être bien résolues par le gouvernement », a-t-il ajouté.
Faut-il suspendre le ministre de l’intérieur comme certaines personnes le préconisent ? Me Georges Kapiamba explique :
« Je ne pense pas parce que lui n’a pas une action opérationnelle sur la police. Il n’est qu’une autorité politique qui donne des instructions. S’il y a des personnes à remplacer, c’est notamment le commissaire général de la Police ainsi que les commandants de grandes unités ou ce qu’on appelle des commissaires provinciaux ainsi que celui qu’on appelle le Directeur des services spéciaux, ça moi, j’insiste, il faudrait absolument qu’il soit révoqué, remplacé par quelqu’un d’autre parce qu’il n’est pas à son premier forfait et ses agents ne sont pas au premier cas. Nous, nous avons enregistré, nous en avons beaucoup surtout pour les arrestations arbitraires pour même des questions des dettes civiles », a-t-il recommandé.
Ces derniers jours, des policiers ont commis plusieurs bavures notamment le décès par balle perdue du technicien de la chaîne de télévision Antenne A, Olivier Mpunga, suite aux tortures dans un QG de la police, plus précisément à la direction générale des services spéciaux, Atou Matubuana, gouverneur déchu du Kongo Central arrêté comme un « vulgaire » par la police judiciaire et enfin une délégation du ministre d’État, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics et députés nationaux qui a essuyé des tirs de la police lors d’une visite des chantiers sur terrain dans la commune de Mont-Ngafula.