RDC: Où en sommes-nous avec le M23 ? [Décryptage express] 

( ACTUALITES.CD)

Officiellement le M23 accuse Kinshasa de ne pas respecter les engagements de Nairobi, entente signée en 2013 dans la capitale Kenyane. 

Le Mouvement attend des autorités de Kinshasa notamment l’intégration de ses combattants dans l’Armée, l’intégration de ses délégués dans plusieurs structures censées favoriser la paix et la réconciliation. 

Il y a aussi la question de l’amnistie. Depuis l’élection de Félix Tshisekedi, le mouvement dit attendre des réponses concrètes de la part de Kinshasa. Des discussions avaient commencé. Certains représentants du M23 avant même séjourné pendant de longs mois à Kinshasa dans le cadre de ces échanges.

Entre-temps, les relations se sont dégradées. 

Le M23 a été accusé de s’attaquer aux FARDC, aux gardes du parc des Virunga et aux civils.  Aujourd’hui, la rhétorique de ce mouvement n’a pas vraiment beaucoup évolué. Il veut un dialogue et un dialogue qui porte des fruits.

Y a-t-il changement de stratégie? 

Trois constantes sont observées: 

-La tentative de légitimation de l’action militaire, donc des attaques par les engagements qui ne seraient pas tenus par Kinshasa.

-Sur le terrain, le mouvement avance ses pions, occupe territorialement des villages en démontrant que leurs combattants n’ont pas perdu leur capacité de nuisance.

-L’autre constante, c’est discréditer au maximum les FARDC, notamment avec des vidéos des personnes qu’ils présentent comme des militaires FARDC capturés sur la ligne de front. Discréditer l’Armée en l’accusant aussi d’utiliser les combattants FDLR, comme supplétifs. 

Où trouve-t-il les financements pour mener ces actions ?  

Déjà, il faut dire que les combattants M23 sont officiellement localisés à trois endroits. Il y en qui sont cantonnés à Kibungo, au Rwanda. D’autres sont à Bihinga, en Ouganda.

Ces deux groupes sont officiellement désarmés et attendent d’être rapatriés en RDC.

Certains parmi les combattants de ce mouvement se sont regroupés depuis 2017 dans la zone des Virunga. Ils étaient à l’époque environ 1500, selon diverses sources. 

Depuis plusieurs années, des rapports indiquent que ce groupe armé se renforce et consolide ses positions. Dans certaines vidéos du porte-parole du M23, il affirme que son mouvement récupère des armes pendant les combats contre l’Armée régulière.

Du côté des FARDC, on soutient que ce mouvement est soutenu par le Rwanda. 

Dans certaines communications, l’Armée congolaise est allée encore plus loin en accusant même les militaires rwandais de se battre aux côtés du M23. Ce que dément catégoriquement Kigali. 

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