( ACTUALITES.CD)
Le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa s’est exprimé sur l’annonce par le Chef de l’État Félix Tshisekedi de la tenue d’une table ronde pour tabler sur l’avenir de l’état de siège en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. L’élu de Goma dans la province du Nord-Kivu salue cette décision et regrette que les autorités aient attendu pendant une année pour tabler sur cette mesure d’exception.Contenus SponsorisésÀ Découvrir AussiCette nouvelle brosse à dents révolutionnaire fait fureursRevue bien êtrepar Taboola
Pour lui, si les recommandations de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale et d’autres personnalités étaient mises en application, la situation n’allait pas être telle qu’elle est actuellement.
« Ce que je salue c’est la déclaration faite par le président Tshisekedi de dire qu’à la date du 15 juin 2022 c’est-à-dire à la clôture de la session parlementaire en cours, il ne sera pas question de demander une nouvelle loi d’habilitation en faveur du gouvernement pour qu’il proroge l’état de siège et que les députés nationaux et sénateurs ne devraient pas empêchés d’aller dans leurs circonscriptions respectives en vacances parlementaires à cette date ça veut dire qu’à ce stade il a pris acte que l’état de siège devrait être levé et ça c’est une avancée positive maintenant il faut regretter qu’on ait perdu toute une année pour une mesure théâtrale sans aucun contenu alors que les recommandations posées par les députés nationaux, par la société civile de deux provinces sont claires que les groupes armés locaux sont favorables à la démobilisation depuis des années et que la priorité les 74 millions USD dépensés, consommés à Kinshasa, détournés au nom de l’état de siège auraient pu être affectés prioritairement dans le programme de démobilisation et désarmement, réinsertion communautaire » », a-t-il fait savoir à ACTUALITE.CD ce jeudi 5 mai 2022.
Et de poursuivre :
« La population du Nord-Kivu et de l’Ituri avaient toujours dit que le problème résidait dans l’impunité à l’égard de certains militaires accusés de complicité avec l’ennemi et qu’il fallait relever des unités qui ont fait longtemps là-bas, nommés des nouveaux commandants loyaux et que celà permettrait le rétablissement de la confiance entre l’armée et la population et que sur base de cette confiance il fallait activer l’auto défense locale c’est-à-dire former les chefs locaux, formés les chefs des villages avec des notables intègres pour que cette synergie là renforce la défense de l’intégrité territoriale conformément à l’article 63 de la constitution, qu’il fallait mettre fin aux magouilles des effectifs si on avait mis en application ces recommandations depuis longtemps et bien on aurait pas imprimer les populations inutilement pendant toute une année pour venir reconnaître l’échec de l’état de siège après une année ».
L’élu de Goma estime qu’en optant pour une table ronde ça veut dire que Félix Tshisekedi a compris l’urgence de lever cette mesure. Toutefois, il dit attendre des réponses concrètes sur plusieurs questions qui se posent.
« C’est claire, je pense que Félix lui même n’a pas voulu le dire, comment voudriez-vous qu’il le dise en disant qu’au 15 juin, il ne sera pas question d’une nouvelle loi d’habilitation, cela signifie que l’état de siège aura été levé, et à mon avis la table ronde sera une formalité pour consacrer la levée officielle de l’état de siège. Bon, ce qui est important ici, c’est de savoir quelles sont les mesures que l’on prend pour renforcer l’efficacité des opérations militaires sur le terrain ? Quelles sont les mesures à prendre pour éviter que ceux là qui ont tiré profit de l’état de siège ne soient pas tentés de jouer à la détérioration de la situation avant la levée de l’état de siège et que le passage du retour à l’autorité civile se passe en toute tranquillité, voilà les questions pertinentes qui se posent », a déploré Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa.
D’après l’article 115 de la constitution, l’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de plein droit, chaque année, deux sessions ordinaires : la première s’ouvre le 15 mars et se clôture le 15 juin et la deuxième s’ouvre le 15 septembre et se clôture le 15 décembre. À la lumière de cette disposition constitutionnelle, la table ronde annoncée par le Chef de l’État Félix Tshisekedi interviendra avant le 15 juin prochain.
Proclamé le 3 mai 2021 et entré en vigueur 3 jours après, l’état de siège va totaliser ce 6 mai 2022 une année jour pour jour. Les gouverneurs militaires ont été désignés à la tête des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour assurer la gestion des Affaires et des Opérations.