Kinshasa, 17 Juillet 2022 (ACP).- Le Réseau Africain du secteur de sécurité (ASSN), en collaboration avec le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ), ont, dans le cadre du programme « Just future », organisé vendredi à Sultani Hôtel dans la commune de la Gombe, une séance de travail de partage d’informations et expériences sur le processus de la réforme du secteur de sécurité (RSS), à l’intention des Commissions défense, sécurité du parlement et du groupe consultatif en cette matière.
L’objectif poursuivi dans ces assises a été celui d’inciter les gouvernants à élaborer la politique ou la stratégie de sécurité nationale pour la mise en œuvre efficace de la RSS en RDC.
Dans son exposé, le professeur associé au Centre d’études stratégiques pour l’Afrique (CESSA) basé à Washington aux États-Unis et membre de l’ASSN, Emile Ouedraogo, a fait remarquer que l’architecture de la sécurité nationale de la RDC demeure coloniale et ne répond plus aux enjeux de l’heure. Face à cette situation, a-t-il soutenu, l’élaboration d’une politique nationale de sécurité doit être faite avec la ferme volonté de transformer l’Etat afin de prendre en compte le bien-être collectif.
« Il y a une étude qui a été faite sur le secteur de sécurité pour tous les pays Africains y compris la RDC. Cette étude a révélé qu’il existe une certaine incohérence dans les politiques sécuritaires qui sont restées dans l’institutionnel et oublie la population qui est un élément central. Il faut par conséquent, recentrer toutes ces préoccupations afin de prendre en compte des menaces nouvelles qui ne sont entre autre que la traite des êtres humains, la drogue, le terrorisme qui feront en sorte que nous puissions revoir notre lecture de la sécurité », a-t-il expliqué.
De son coté, le député national et vice président de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, Jacques Ndjoli, a recommandé à la population de faire des plaidoyers auprès des décideurs pour la mise en avant de la révolution des mentalités dans le but de refaire des valeurs fondamentales de l’Etat.
« Si vous n’avez pas le référentiel de transformer l’Etat pour que cela soit un lieu du bien-être collectif, la réforme du secteur de sécurité que nous envisageons sera une coquille vide. Et c’est comme ça que depuis plusieurs années en parle de la RSS mais le résultat en terme de l’efficacité des forces de défense de la justice ou du service d’intelligence est nul », a-t-il souligné.
Le coordonateur national du RRSSJ, Emmanuel Kabengale a, pour sa part indiqué que la vision globale de cette activité est non seulement axée sur la réforme du secteur de sécurité mais aussi sur l’élaboration d’une politique ou stratégie de sécurité nationale qui se doit être participatif et inclusif afin d’alimenter le débat public.
Il sied par ailleurs de rappeler que cette activité a été précédée par un séminaire organisé du 13 au 14 Juillet dernier au Cercle Elaeis dans la commune de la Gombe, sur « les éléments d’une réforme et la stratégie de la politique de sécurité nationale ». Celle-ci avait connue la participation des délégués des organisations de la société civile et membres des groupes consultatifs de la réforme du secteur de sécurité.
ACP/C.L/Awa