(ACTUALITES.CD)
Le ministre de l’Industrie, Julien Paluku, intervenant au briefing presse de mardi 2 juillet sur la situation des tirs meurtriers de la Monusco à Kasindi au Nord-Kivu, a fait savoir que les tenues vestimentaires délabrées de certains éléments des Nations Unies ont été à la base de cet incident. Le ministre Paluku fait partie de la commission gouvernementale dépêchée à Goma et Butembo pour enquêter sur les incidents qui ont émaillé les manifestations anti-Monusco.
A l’en croire, la population avait soupçonné une infiltration des ADF à travers les contingents de la Monusco. Il a, de ce fait, appelé les Nations Unies à veiller sur la tenue de ses éléments pour éviter de se faire confondre avec des « bandits ».
« Il est anormal que les éléments qui sont dans un contingent des Nations Unies entre sur le sol d’un territoire pour lequel ils viennent faire la relève comme force de maintien de la paix avec des tenues aussi délabrées comme on les a tous vu. C’était des tenues presque apparentées à ce qu’on voit auprès des ADF. C’est ce qui avait motivé la population à s’interroger s’il s’agissait d’une infiltration des ADF à travers la frontière congolaise. C’est cette curiosité de venir à la frontière qui a été considérée comme une résistance de la part de ces forces pour tirer immédiatement sur les populations. C’est regrettable. Je crois que les Nations Unies doivent communiquer à toutes leurs forces que lorsqu’on entre sur le territoire d’un pays comme force de maintien de la paix, on doit être correctement habillé dans les tenues de l’ONU pour ne pas être confondus aux bandits. Tout ce qui est arrivé est dû à cette confusion sur la tenue vestimentaire des casques bleus. Sur les images ont voit des casques bleus en culottes avec des baskets rouges. C’est impensable », a déploré Julien Paluku.
L’ancien gouverneur du Nord-Kivu a aussi attiré l’attention du gouvernement sur la nécessité d’instaurer de nouvelles méthodes de contrôle des entrées de la Monusco en RDC.
« Tout ce qui se produit à Kasindi doit susciter une attention particulière du Gouvernement congolais. Il faut désormais que les entrées des forces des Nations Unies soient soumises à un arrangement qui permettent de savoir exactement ceux qui entrent. Les conteneurs de la Monusco qui portent des armes doivent être checkés. On doit savoir les rôles de ces armes », a-t-il martelé.
Les tirs meurtriers des casques bleus au poste frontalier de Kasindi ont fait trois morts et une dizaine de blessés. La MONUSCO travaille sur l’organisation d’un procès public pour juger les casques bleus auteurs des tirs meurtriers. Selon les informations de ACTUALITE.CD, il est prévu qu’un tribunal Tanzanien se déploie sur le sol congolais pour organiser ce procès devant les victimes et/ou leurs proches ainsi que les témoins. Idéalement ce procès doit se tenir à Kasindi ou à Beni, ajoutent les mêmes sources. Les militaires du contingent tanzanien de la MONUSCO soupçonnés d’avoir participé à cette fusillade sont toujours aux arrêts dans leur camp en attendant la mise en place du dispositif judiciaire.