(ACTUALITES.CD)
A Butembo (Nord-Kivu), les mouvements citoyens ne désarment pas pour exiger le départ de la Mission des Nations Unies au Congo (Monusco), accusée de ne rien faire pour protéger les civils dans l’est du Congo. Après des manifestations de rue suivies des journées villes mortes, les mouvements citoyens Lutte pour le changement (Lucha), Filimbi et JPC ont lancé le samedi 6 août à Butembo, une pétition pour demander le retrait sans condition de la mission onusienne.
Selon ces structures citoyennes, la Monusco est coupable de plusieurs griefs.
«Les principales raisons justifiant le départ immédiat de la Monusco sont : la difficile cohabitation avec la population massacrée impunément non loin des positions des casques bleus qui s’abstiennent toujours d’intervenir en violation de leur mission de protection des civils, l’aveu d’incapacité de la Monusco face au M23, plusieurs indices de sa complicité dans le drame ou le calvaire vécu par la population, la trahison de sa mission en tuant les civils qui réclamaient son départ ainsi que le forcing du 31 juillet 2022 au poste frontalier de Kasindi où elle a encore tué des civils. Enfin, la présence de la Monusco endort les congolais et retarde le processus de prise de conscience. Nous devons, nous seuls réfléchir et trouver solutions à nos problèmes par nous-mêmes », dénoncent ces mouvements citoyens dans une déclaration parvenue à ACTUALITE.CD.
Ils appellent les parlementaires congolais à préparer l’après Monusco, en proposant des lois pouvant aider à faire face aux défaillances constatées également dans le système de défense et de sécurité congolais.
« Par rapport à l’après Monusco, les pétitionnaires ne se leurrent pas sur les graves faiblesses et difficultés qui sont au sein de notre système de défense, difficultés qui ne seront pas résolues aussitôt que la Monusco va partir. Etant donné que les ennemis se comptent aussi au sein de notre système de défense : FARDC, PNC…, il est exigé aux députés nationaux surtout de Butembo-Lubero-Beni, de se battre pour faire passer « l’avant-proposition de loi portant instauration d’un service volontaire rapide et autorisant le port d’armes à certains citoyens congolais en situation de légitime défense dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri »», recommandent-ils, citant une démarche parlementaire entreprise depuis décembre dernier à l’Assemblée nationale.
A travers leur pétition, les mouvements citoyens exigent aussi des poursuites par la Cour pénale internationale (CPI) des auteurs présumés des tueries des civils dans l’est du Congo, dont essentiellement des responsables ADF et quelques officiers de l’armée congolaise.