« Le M23 a été comme vous le savez la raison de ces dernières manifestations, le fait que les Nations unies ne sont pas capables de battre le M23. La vérité, c’est que le M23 aujourd’hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco », a déclaré le secrétaire général des Nations Unies qui a évité de citer le Rwanda comme soutien à ce mouvement malgré les relances des journalistes.
ACTUALITE.CD donne la parole aux acteurs politiques et divers experts sur la portée de la sortie médiatique du secrétaire général des Nations unies la veille du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU.
Emmanuel Kabengele est coordonnateur du Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de Justice (RRSSJ). Il a répondu aux questions de la rédaction.
Comment comprendre les propos de Antonio Guterres ?
Il faut dire, comme congolais, que les propos d’Antonio Guterres constituent un aveu d’échec de la MONUSCO, à travers sa Brigade Internationale, à trouver solution à la traque contre le M23 sur le sol congolais. Ce qui est très paradoxal, car, il vous souviendra que c’est depuis 2013 que le M23 avait été défait par l’armée congolaise avec le soutien de la Brigade d’intervention de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO).
La suite semble n’avoir pas été bien gérée
Toutefois, à la surprise générale, les ex-combattants du M23 qui avaient trouvé refuge dans les pays voisins, singulièrement au Rwanda, sont réapparus sur le territoire congolais en reprenant les armes contre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), alors qu’ils étaient censés être désarmés et cantonnés dans leurs pays d’accueil en attendant leur rapatriement dans le cadre du processus de paix en cours en RDC. Et cette fois, ceux qui doivent nous venir en appui, estiment que ce mouvement est plus armé qu’eux. Il de quoi s’inquiéter et nous rendre compte qu’il nous appartient à trouver solution seule à cette question.
Quelle marge de manœuvre à Felix TSHISEKEDI ?
Le Président de la République comme Commandant Suprême fait déjà œuvre utile avec ses différents fronts diplomatiques. Mais le meilleur front, est la montée en puissance de Forces Armées avec une logistique à la dimension de notre Grand Pays. Déjà, je salue la promulgation de la loi de programmation militaire qui est un outil de contrainte légale pour professionnaliser l’armée congolaise. Que l’on ne perde plus de temps pour s’activer dans sa matérialisation.
Comment entrevoyez-vous la suite ?
L’espoir faisant vivre, cette déclaration du Secrétaire Général de l’ONU nous pousse à prendre conscience du fait que nous sommes nous-même congolais les maîtres de notre destin. Mettons notre armée dans les conditions optimales de travail, elle sera à la hauteur pour bouter hors d’état de nuire l’ennemi d’aujourd’hui et de demain.