(7sur7.CD)
Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) sont cités dans des exactions dont des pillages, des enlèvements, des tortures ainsi que d’autres abus en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Selon les forces vives locales, la situation a de plus en plus empiré, surtout après des tirs des bombardiers de l’armée congolaise qui ont visé leurs positions le mardi 8 novembre dernier sur les collines de Chanzu et Runyonyi ou encore à Musungati. Elles soupçonnent ainsi une action de représailles de la part du M23.
Le mercredi 9 novembre dernier à Kiwanja par exemple, ces rebelles ont enlevé un habitant du nom de Samson Nzahira avant de le relâcher le matin de ce jeudi. Puis, le même jour, ceux-ci ont pillé la cantine scolaire de l’école primaire Kiwanja-Cité ainsi qu’un garage, regrette le député provincial Élie Nzaghani, qui appelle l’armée congolaise à intensifier les opérations militaires pour libérer les zones sous contrôle du groupe armé.
« Nous demandons au gouvernement congolais de songer à libérer notre population parce que maintenant là, elle est en train de payer les pots cassés », a-t-il indiqué à la presse le mercredi dernier.
Par ailleurs, une autre alerte vient de l’ONG/DH Badilika, une organisation locale. Son coordonnateur affirme qu’en plus de pillages systématiques, sous la houlette de Julien Mahamba, lieutenant-colonel autoproclamé, le M23 a établi une administration parallèle et impose désormais des taxes aux civils. Les habitants qui en sont victimes sont entre autres ceux de Rutshuru-Centre, Kiwanja, Rubare et ceux d’autres localités environnantes.
A son tour, Patrick Nguka qui salue les frappes aériennes des forces armées, appelle Kinshasa à libérer la contrée des mains des assaillants.
« Il s’observe aujourd’hui des cas de pillage des biens des civils. Les bureaux des services de l’Etat sont visités : des motos, des panneaux, des ordinateurs sont déjà pillés, voire des voitures. L’exemple est celui du bureau de la CENI pillé dans la nuit du dimanche au lundi dernier. Il y a aussi le bureau de la CNSS qui a été visité. Il y a même des réunions où le M23 a invité les responsables des organisations humanitaires à Rutshuru et qui sont à Kiwanja. Ils ont demandé à ces organisations de présenter leur plan d’actions », regrette le défenseur des droits humains.
Sur place, plusieurs autres sources rapportent que ce jeudi 10 novembre encore, les rebelles ont visé la cantine scolaire de l’école primaire Kiwanja, puis les dépôts de l’école primaire Kasuli, du complexe scolaire Apetamaco et l’école primaire Muhokozi.
Le mardi 8 novembre dernier dans la matinée, l’armée congolaise a pilonné des positions du M23 dans certaines localités du territoire de Rutshuru. Des sources sécuritaires ont affirmé que l’ennemi aurait enregistré d’importantes pertes en hommes.
D’ailleurs, une source indépendante témoigne que le M23/RDF s’est mis à « creuser des tranchées de communication d’une profondeur de plus de 2 mètres à Rutshuru-Centre, Nyongera ainsi que dans toutes les autres positions jugées importantes afin de se mettre à l’abri d’éventuelles frappes aériennes des FARDC ».
A la suite de ces bombardements, les rebelles ont aussitôt renouvelé leur appel au dialogue avec les autorités de Kinshasa dans un communiqué publié par leur porte-parole politique le mardi 8 novembre dernier.