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Le groupe d’autodéfense dénommé « MAPI » (Mouvement d’Autodéfense Populaire de l’Ituri) a remis son acte d’engagement unilatéral de cessation des hostilités au gouverneur militaire de l’Ituri, le lundi 23 janvier 2023, au cours d’une cérémonie à l’esplanade du gouvernorat.
A cette occasion, ce mouvement qui dit ne pas avoir un cahier de charge, a réitéré sa demande au gouvernement central et à l’administration provincial de protéger toute la population de l’Ituri face aux groupes armés.
« Le mouvement d’autodéfense populaire de l’Ituri MAPI n’a aucune intention de créer une rébellion ou d’appartenir à un quelconque groupe criminel ou réseau mafieux. C’est pourquoi nous n’avons aucun cahier de charge à présenter au gouvernement congolais pour conditionner le retour de la paix dans notre province, à part la demande légitime de protection de la population iturienne en général, et celle des communautés victimes en particulier », a dit son porte-parole lors de la lecture dudit acte d’engagement.
Dans la foulée, ce groupe d’autodéfense exprime sa volonté de participer aux assises de paix notamment le dialogue de Nairobi. Il s’est aussi engagé à adhérer au P-DDRCS (programme de désarmement démobilisation réinsertion communautaire et stabilisation).
Un engagement salué par le gouverneur militaire de l’Ituri.
« Vous savez que nous avons eu Nairobi 3 et il ne restait plus que MAPI. Aujourd’hui, c’est un grand jour ! Ceux qui sont restés à côté sont venus et ont accepté aussi de signer un acte d’engagement. Donc, aujourd’hui, nous sommes complets parce que tous les groupes armés, le groupe d’autodéfense sont présents et donc, nous pouvons cheminer ensemble. Aujourd’hui, en Ituri, nous pouvons parler de la réconciliation, surtout qu’eux-mêmes veulent un dialogue entre jeunes, entre groupes », a dit le lieutenant-général Luboya N’kashama Johnny dans une interview à la presse.
C’est en date du 22 décembre 2022 que ce groupe d’autodéfense a fait sa sortie officielle.
Pour rappel, avant « MAPI », les groupes armés FPIC (front patriotique et intégrationniste du Congo) et CODECO (Coopérative pour le développement du Congo) avaient également remis leurs actes d’engagement unilatéraux de cessation des hostilités au gouverneur militaire, respectivement au mois de mai et juin 2022.
Cependant, en dépit de leur engagement pour la paix, ces groupes armés ont continué à commettre des exactions. La société civile de l’Ituri avance un bilan de plus de 100 civils tués par CODECO depuis le début de cette année. La milice FPIC quant à elle, est accusée de faire subir à la population de Lengabo, une entité coutumière se trouvant à la périphérie Sud de la ville de Bunia, des sévices corporels et d’autres exactions en cas de non respect de son mot d’ordre lié à ses rites fétichistes.